crédit photo: Pierre Langlois
Jon Batiste

Jon Batiste au MTELUS | Virtuose, thérapeute, charmeur

Très exactement quatre ans jour pour jour après que la planète ait cessé de tourner, déclanchant une étrange époque où la distanciation sociale était de mise, l’excellent musicien louisianais Jon Batiste était de passage au MTELUS pour semer exactement l’inverse : le vivre-ensemble, l’amour fraternel, le plaisir et la bonne humeur en communion, grâce au pouvoir unique de la musique.

Jon Batiste est possiblement l’un des meilleurs entertainer de la planète en ce moment. Radieux avec son sourire perpétuellement fendu jusqu’aux oreilles, son habit bleu royal, sa gestuelle fluide et son langage corporel engageant, on prend pour lui d’emblée, et rien de ce qui va sortir de sa bouche ou de ses instruments ne va amoindrir ce sentiment.

Mais en même temps, Jon Batiste est un farouche défenseur de l’art comme outil de communion et de transformation sociale. Il va carrément le dire lors du spectacle : « la musique est bien plus que du simple divertissement! »

Pour lui, c’est une thérapie. Une arme pour que « la lumière combatte la noirceur », comme il aime bien le dire.

This show’s about love, y’all!

Tout au long de la soirée, il va tout faire pour que le public embarque dans sa grande fête, multipliant le symbole exprimant l’amour en langue des signes, avec le pouce, l’index et l’auriculaire dressés. 🤟 Des centaines de personnes vont spontanément lui rendre la pareille. 🤟🤟🤟🤟🤟

Flanqué de sept musiciens hautement compétents, la virtuosité sera au rendez-vous, mais certainement pas au détriment du plaisir, de l’adaptation aux réactions du public et de l’improvisation. Pas de rigidité, malgré le fait que le spectacle soit rodé au quart de tour.

Sans surprise, le public embarque les yeux fermés. Que ce soit pour faire la fête bruyamment ou écouter dans un silence respectueux les très beaux moments de piano sans paroles (tirés de son album instrumental sous-estimé de 2018, Hollywood Africans), la foule fait partie intégrante de cette grande célébration collective.

Dès les premières notes de TELL THE TRUTH, ce sera le grand party, voyageant du funk au R&B, en passant par des effluves de reggae, des moments rock, une chanson carrément country-folk (Master power) et la clinquante Worship, presque électro.

Puisant dans le puissant sentimentalisme de l’enfance, il n’hésite pas à aborder des thèmes musicaux pour enfants entre ses propres compositions, des comptines comme If You’re Happy and You Know It (Clap Your Hands) ou You Are My Sunshine. 

« On dirait Barney pour adultes! », me soulignait un ami par texto durant le spectacle, sans le moindre ton de mesquinerie. À une époque où le stress nous ronge de partout, on a peut-être nous aussi besoin de ce genre bienveillance, de quelqu’un qui nous rassure que, grâce à la musique, on a encore en nous cette « lumière qui scintille et qui nous garde en mouvement ».

Avec ses excellentes WE ARE, CRY et I NEED YOU avant le rappel, on se doutait que le parterre allait en redemander. Et on se doutait aussi qu’avec leur générosité, Jon Batiste et sa troupe allaient en fournir davantage!  Après un très beau moment seul au piano, Batiste a été rejoint par ses potes, avant d’entamer sa fameuse comptine personnelle sur laquelle il fredonne en boucle I Feel Good, I Feel Free, I Feel Fine Just Being Me en parcourant la salle entière, à la manière d’une parade de la Nouvelle-Orléans.

C’est drôle, on regardait tout ça aller, et on se disait que ça cadrerait parfaitement dans un contexte de grand spectacle extérieur sur une Place des Festivals… On dit ça, on dit rien…

* N.D.L.R. : Ceci n’est pas un scoop, ni une prédiction. Juste un souhait.

 

Grille de chansons

TELL THE TRUTH
FREEDOM
Raindance
Worship
(compositions mixtes au piano)
Butterfly
If You’re Happy And You Know It (Clap Your Hands)
WE ARE
CRY
Master Power
I NEED YOU
Running Away

Rappel

Solo piano
I Feel Good, I Feel Free, I Feel Fine Just Being Me

 

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