crédit photo: Normand Trudel
Jason Bonham's Led Zeppelin Evening

Jason Bonham’s Led Zeppelin Evening au Grand Théâtre de Québec | Au nom du père et des fils!

Le Grand Théâtre de Québec a l’insigne honneur de recevoir dans ses antres l’illustre fils du défunt batteur de Led Zeppelin, John « Bonzo » Bonham, l’un des plus grands percussionnistes de l’histoire du rock. Son projet Jason Bonham’s Led Zeppelin Evening célèbre la vie et la musique de Led Zeppelin en reprenant, avec ses musiciens, les succès du groupe emblématique des années 1970.

Alors qu’il n’est âgé que de seulement 14 ans, Jason doit dire adieu à son célèbre père. À l’aube de la portion nord-américaine de la tournée In Through the Out Door, le batteur de Led Zeppelin est retrouvé sans vie au domicile de Jimmy Page, guitariste du groupe, suite à l’ingestion d’alcool et différentes substances. Ce triste événement mettra fin à la carrière de Led Zeppelin, mis à part quelques apparitions au fils des décennies.

La tournée printanière, qui a débuté mardi soir à Montréal, prendra fin le 3 mai prochain en Oregon. À la demande du vaisseau mère de Led Zeppelin, Jason a accepté de changer le nom du projet de Experience à Evening, l’organisation ayant besoin du nom pour un projet futur.

For Those About to Rock d’ACDC réchauffe les enceintes du GTQ alors que Jason Bonham commence à se faire désirer. À la fin de la chanson, succédant à ses musiciens, il grimpe rapidement sur son podium arborant fièrement un chandail de son fils portant l’inscription « Jager Fucking Henry ».

Immigrant Song du 3e album débute le voyage astral! « We come from the land of the ice and snow / From the midnight sun where the hot springs flow ».

Jimmy Sakurai, le guitariste principal de JBLZE, ressemble à s’y méprendre à Jimmy Page, guitariste original du défunt Led Zep. Son jeu de guitare est fidèle aux compositions originales vieilles de plus de 40 ans maintenant.

Le chanteur James Dylan, bien que possédant une excellente voix, n’est certes pas aussi charismatique qu’a pu l’être Robert Plant au début de sa carrière.

Les autres membres du groupe, le bassiste Dorian Heartsong et Alex Howland, multi-instrumentiste, placés à la gauche de Bonham demeurent discrets, mais efficaces.

La version de Ramble On est particulièrement réussie et est interprétée de façon magistrale.  Elle nous replonge littéralement dans le passé. Chaque pièce est un voyage dans le temps et nous remet en tête plein d’images des pochettes originales en vinyle, de l’aiguille de nos tables tournantes qui se déposent sur nos 33 tours. L’odeur du carton des pochettes, les relents de bière et de moufettes. Je me surprends à me revoir à la fin du secondaire, retournant mon disque de l’album IV pour écouter Misty Mountain Hop. Chaque chanson est un monument en soi indissociable de la grande histoire du rock.

Jason n’a absolument rien à envier à son père. La sonorité de la batterie, la technique et la dextérité de Jason coulent dans ses veines et font partie de son ADN. Il se permet quelques changements mineurs dans l’interprétation des sections rythmiques des œuvres de son père. Le résultat bonifie les pièces, les rendant plus modernes.

Le batteur raconte énormément d’anecdotes en lien avec son père à propos de son travail, ses influences et sa vie. Il parle de sa rencontre de 1979 avec le chanteur Sting, du groupe The Police. Un témoignage empreint de tendresse, de nostalgie et d’amour. Bonham prend un malin plaisir à mimer les paroles des chansons et s’imprègne de l’énergie et de la synergie qui se dégage à l’avant-scène.

Since I’ve Been Loving You met en vedette le travail de l’excellent guitariste soliste qui interprète l’œuvre intégrale de la version de l’album en spectacle The Song Remains The Same.

Le seul bémol est de ne pas avoir entendu une seule pièce de l’album In Through The Out Door, dernier opus du groupe paru juste avant le décès du grand batteur que fut John Henry Bonham.

Stairway to Heaven, dernière pièce du concert, sera suivie des rappels Whole Lotta Love et Rock and Roll.

Jager Henry

En première partie, Jager Henry, le fils de Jason, a l’occasion de se produire sur la scène du GTQ.

Le petit-fils du batteur de Led Zeppelin, utilise sa voix comme instrument de prédilection, plutôt que de suivre l’héritage de son grand-père et de son père.

Il pourrait être difficile de porter le même nom de famille que son père et son grand-père. Voilà pourquoi il vaut mieux tout simplement l’enlever et éviter les impertinentes comparaisons. Sa musique est à mille lieues de celle de son grand-père, Jager donnant dans le new metal.

Jager se tire très bien d’affaire et apprécie la foule de Québec. C’est un chanteur sans prétention toujours souriant et enjoué.

Seul reproche, s’il en est un, est l’abondante utilisation de bandes préenregistrées. Sur le plan vocal, le résultat agace l’oreille et donne une facture très pop aux chansons.

En fin de prestation, l’artiste réussit l’exploit de voir tous les spectateurs debout pour sa dernière chanson.

La gent féminine apprécie au plus haut point le moment où il retire son chandail dévoilant ainsi son torse athlétique et largement tatoué.

 

Au Nom du Père et des Fils

Du haut des cieux, John Henry Bonham a de quoi être fier de son fils et son petit-fils. De dignes porteurs du flambeau Zeppelinien. Jason pour la nostalgie et le passé et Jager pour l’avenir de la musique actuelle !

 

Photos en vrac

Jager Henry

 

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