Iron Maiden au Centre Vidéotron | Performance épique!
Le légendaire groupe britannique Iron Maiden était de retour à Québec dimanche soir dans le cadre de la tournée The Future Past, qui passera également au Centre Bell, à Montréal, ce mercredi. Ce spectacle promettait un superbe mélange visuel et sonore des pièces de l’album Senjutsu paru en 2021 et le désir du groupe de revisiter l’album Somewhere in Time de 1986.
Retour en 1981
À l’hiver 1981, j’avais le malin plaisir comme tous les mélomanes de ma génération de visiter les différents magasins de disques du centre-ville de Québec. Il y avait Écono Disque où je dépensais la moitié de ma paye de camelot en nouveautés de tous styles : rock, progressif hard rock et heavy métal.
Mais il y avait aussi dans le défunt Mail St-Roch, plusieurs boutiques dont le défunt magasin Sherman. Dès mon entrée dans le magasin, un présentoir complet de l’emblématique album Killers, deuxième album du groupe Iron Maiden, m’a sauté au visage. La singulière pochette affichant la mascotte Eddie armé d’une hache était à l’époque plutôt non conventionnelle. Sans connaître une chanson du groupe, je me suis procuré l’album au coût de l’astronomique somme de 5,99$.
Après une marche rapide de 15 minutes pour revenir à la maison, je me suis empressé de placer mon acquisition sur la platine. Ce fut le choc total! J’ai encore le souvenir de la première écoute de la pièce The Ides of March qui ouvre cet épique album… Plus de 40 ans se sont écoulés et je suis toujours chroniqueur et le groupe existe encore. C’est-tu pas beau la vie?
Les origines
Pour les néophytes, vous devez savoir que Iron Maiden a été formé en 1975 par le bassiste Steve Harris, rejoint très rapidement par le flamboyant guitariste Dave Murray. Maiden figure parmi les pionniers de la nouvelle vague des groupes heavy metal britanniques de l’époque avec Def Leppard, Saxon et Venom. Fort de 17 albums studios ayant vendu plus de cent millions de copies à travers le monde et se produisant dans d’innombrables tournées sur la planète heavy metal, Iron Maiden est encore aujourd’hui, une figure dominante du genre.
C’est donc un groupe légendaire qui revenait à Québec dimanche soir. Doctor Doctor du groupe UFO réchauffe les enceintes alors que la fébrilité dans le Centre Vidéotron est facilement ressentie. Soudainement l’éclairage s’anime au-dessus de la scène au moment où nous pouvons entendre le thème du film Blade Runner.
Caught Somewhere in Time de l’album du même nom ouvre le bal et tout le monde est déjà debout et chante le refrain à plein poumons. La chanson met en valeur la dextérité technique de Dave Murray et d’Adrian Smith, les deux piliers aux guitares de la demoiselle de fer. Suivra Stranger in a Strange Land tiré du même album datant de 1986. Portant des lunettes fumées noires, Bruce Dickinson est très en voix ce soir. Eddie, la mascotte du groupe, fait une légère incursion sur scène en fin de chanson au grand plaisir de la foule.
Bruce présente The Writing on the Wall du plus récent album Senjutsu dans un français impeccable et c’est repartie pour un tour de piste avec Days of Future Past. Afin d’introduire The Time Machine, Bruce interpelle une famille dont l’enfant assiste à son premier concert à l’âge de 12 ans seulement. Dickinson de commenter : « Ma première fois, c’était au Colisée et je me souviens! J’aime le francais! Je suis marié avec une Française alors c’est bon pour moi… »
Afin d’introduire la pièce Time Machine, il poursuivra: « Une DeLorean, c’est une merde… Ça ne marche pas. Pour moi ce n’est pas nécessaire…», faisant référence au véhicule légendaire utilisé dans le film Back To The Future.
The Prisoner, vieille pièce datant de l’album The Number of the Beast, nous ramène en 1982 avec des arrangements différents de la version studio. « Quand vous avez une culture, il est impossible de l’exterminer », de dire Dickinson avant d’interpréter la très inspirée fresque Death of the Celts du dernier album.
Malgré le poids des âges, la dextérité des musiciens d’Iron Maiden est sans reproche. Steve Harris ne semble pas avoir vieilli d’un poil tout autant que l’un des plus impressionnants duos de guitaristes du heavy metal en Adrian Smith et Dave Murray. Le petit nouveau depuis 1990, Janick Gers complète cette belle synergie à trois guitares. Nicko McBrain, caché derrière son immense batterie, tient tous les morceaux en place.
Lors de Heaven Can Wait, un duel entre la mascotte Eddie et Bruce Dickinson intervient. Une chaude lutte s’amorce dont vous seul pouvez deviner l’issue. Alexander the Great, autre suite épique de l’album Somewhere in Time, pave la voie aux deux dernières chansons du spectacle: Fear of The Dark et la chanson Iron Maiden mettent fin au spectacle.
Hell on Earth, fresque musicale de plus de 11 minutes nous ramène dans l’univers de l’album Senjutsu pour le premier rappel avec l’apport d’immenses jets de flamme en arrière scène. Finalement, comme toute bonne chose à une fin, Iron Maiden complètera son voyage à travers le temps avec The Trooper de l’album Piece of Mind paru en 1983 et Wasted Years de Somewhere in Time.
Iron Maiden a offert une performance sans faille axée sur l’interprétation des chansons plutôt que sur la mise en scène et l’artifice et c’est tant mieux. Il faisait bon d’entendre quelques vieux classiques à travers la relecture des pièces maîtresses du gigantesque catalogue du groupe. Je dois avouer candidement que j’avais perdu le compte au fils des ans avec Iron Maiden. Le concert performance de ce soir m’a redonné le goût de renouer avec les classiques de la discographie du groupe et de peut-être retourner dans un magasin de disques usagés afin de dénicher de vieux albums défraîchis.
Le groupe
Steve Harris – basse, chœurs
Dave Murray – guitares
Adrian Smith – guitares, chœurs
Bruce Dickinson – chant
Nicko McBrain – batterie
Janick Gers – guitares
The Hu
Le groupe mongolais The Hu avait l’opportunité d’ouvrir pour Iron Maiden. La formation de 8 musiciens dont deux batteurs, nous ont fait voyager à travers leur univers folklorique et métal. La musique intègre des instruments traditionnels tel que le Morin khuur, instrument à cordes typique mongolais, ainsi que du chant khöömii, un chant de gorge diphonique basé sur… hum, allez écouter une de leurs chansons et vous comprendrez. C’est trop difficile à expliquer! Bref, c’est complètement unique et insolite à la fois.
Le groupe a fait ses débuts en 2018 avant de connaître la reconnaissance espérée dès 2019 avec la parution de l’album The Gereg.
The Hu se définit comme un groupe de « Hunnu Rock », faisant référence à la musique traditionnelle mongole et du heavy metal. Les musiciens s’inspirent de groupes comme Rammstein, Metallica, Foo Fighters, System of a Down ou bien Sepultura.
Malheureusement, malgré la sonorité sans faille et à plein niveau, la présentation visuelle demeure vraiment très minimaliste. Aucun écran et très peu d’éclairage permet de mettre en valeur le jeu des musiciens. En contrepartie, Iron Maiden permet au groupe de jouer pendant 60 minutes tapantes.
Très content de pouvoir assister à la performance du groupe The Hu à Québec. Un groupe tout autant mythique que mystique s’inspirant d’un univers très unique en son genre.
Grille de Chanson – Iron Maiden
Doctor Doctor (UFO)
Blade Runner (End Titles)(Vangelis)
Caught Somewhere in Time
Stranger in a Strange Land
The Writing on the Wall
Days of Future Past
The Time Machine
The Prisoner
Death of the Celts
Can I Play With Madness
Heaven Can Wait
Alexander the Great
Fear of the Dark
Iron Maiden
Rappel:
Hell on Earth
The Trooper
Wasted Years
Photos en vrac
Iron Maiden
The HU
- Artiste(s)
- Iron Maiden, The Hu
- Ville(s)
- Québec
- Salle(s)
- Centre Vidéotron
- Catégorie(s)
- Hard rock, Heavy metal, Métal, Rock,
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