Green Day au Centre Bell | Une réussite explosive
Près d’une trentaine de chansons. Un peu moins de deux heures et demi de concert. Soutenus par Against Me! en première partie, Green Day n’a pas fait dans la dentelle ce mercredi soir au Centre Bell. De retour en force après la sortie de leur douzième album Revolution Radio, l’escale montréalaise des Californiens d’Oakland fût une réussite en tous points. Retour sur un concert explosif, au sens propre comme au figuré.
Difficile d’introduire un monument du mouvement punk rock comme Green Day. Actifs depuis 1987, leur style ne prend pas une ride au fil des ans. Maintenant dans la quarantaine, le temps ne semble pas affecter le trio composé de Billie Joe Armstrong au chant et à la guitare, de Mike Dirnt à la basse et de Tré Cool à la batterie (soutenus tout de même par trois autres musiciens). Toujours aussi allumés sur scène, le groupe californien déplace les foules sans trop de problème et plus particulièrement depuis 2004 et la sortie d’American Idiot qui a fait connaître Green Day auprès d’un nouveau public.
Revolution Radio renouvelle Green Day
S’il est bon de se remémorer les glorieuses années, il est tout aussi bon de souligner le renouveau de Green Day après un passage à vide suite à l’excellent American Idiot. En effet, 21st Century Breakdown (2009) et la trilogie Un !, Dos !, Tré ! (2012) laissaient présager la fin d’une période fantastique initiée par Dookie en 1994. Il n’empêche que le dernier né Revolution Radio (2016) a des arguments à faire valoir. On y retrouve cette fougue insufflée par Billie Joe. Comme lors de ce concert au Centre Bell.
Une énergie à revendre
Tout commence très fort avec les coups de caisse claire du hit Know Your Enemy qui résonnent dans l’immensité de la salle, mais c’est surtout le récent single Bang Bang qui met tout le monde d’accord. Green Day est bel et bien de retour aux affaires! La foule est en délire.
Déjà debout autour du demi-cercle de la patinoire, elle chante sur le refrain « Bang, Bang, give me fame / Shoot me up to entertain ». Et divertir, c’est bien ce qu’arrivera à faire les Californiens tout au long de leur concert. Ce sera même une requête de Billie Joe auprès du public.
Le titre Revolution Radio sera ensuite le préambule d’un des plus gros tubes commercial de Green Day : Holiday. Moins d’un quart d’heure et c’est déjà la folie qui s’empare du public qui reprend « Punishment » ou « government », comme si une réelle révolution s’amorçait au Downtown. Il faut dire qu’avec un drapeau du Québec sur les épaules de Billie Joe, il n’en fallait pas moins pour réveiller certaines velléités d’indépendance.
La riche garnison d’anciens titres
Plus tard, ce sera la très belle Boulevard of Broken Dreams qui calmera la foule avant d’entamer un nouveau marathon qui passera par les anciennes (mais sûrement pas périmées) Hitchin’ a Ride, When I Come Around ou encore Longview performé à la guitare par un enfant de onze ans sur la fin! Puis l’écoute de Burnout prouvera définitivement qu’une vingtaine d’années plus tard, l’album Dookie reste ancré dans la mémoire collective.
Plus on avance dans le concert, plus l’attente d’autres grands titres se fait sentir. Toujours pas d’American Idiot ou Jesus of Suburbia par exemple. Néanmoins, la garnison est riche et l’audience se délecte de l’enchaînement réussi de la magnifique Are We the Waiting et de l’énergique St. Jimmy. Basket Case donnera le ton avant le gros délire de King for a Day, toujours aussi succulente en version live lorsque s’entremêle au swing un medley de (I Can’t Get No) Satisfaction et Hey Jude.
Le spectre d’un glorieux passé
Venu présenter son dernier album, Green Day conclura tout de même son set avec Still Breathing et Forever Now, qui manquent de jus pour faire remuer une dernière fois la foule. Au final ce seront seulement quatre chansons qui seront performées. Un peu maigre à vrai dire mais rejouer les plus grands tubes des vingt dernières années est aussi la raison pour laquelle 15 000 spectateurs se sont déplacés.
Un rappel plus tard et ce seront enfin les accords de l’introduction d’American Idiot qui jailliront avant de conclure en beauté sur Jesus Of Suburbia et sa longue structure particulière. Billie Joe viendra quand même une dernière fois sur scène, seul cette fois, pour interpréter avec sensibilité la nouvelle Ordinary World et Good Riddence (Time of Your Life), sublimées par les petits points lumineux des milliers de cellulaires du Centre Bell. Une belle manière de dire adieu à Montréal.
On pouvait s’attendre à un groupe sur la pente descendante. Il en fût tout autre. Green Day est toujours debout, à se dévoiler politiquement en pestiférant aussi souvent que possible sur Donald Trump. Et c’est tant mieux après le passage à vide depuis 21st Century Breakdown, dont la seule chanson jouée fût Know Your Enemy. C’est tout dire. Mais un concert de Green Day, c’est surtout l’assurance de passer un moment épique où seront usées jusqu’à la lie les cordes vocales d’un public qui en redemande. Lui aussi est intemporel.
* Les fans de Québec pourront vivre la même expérience ce soir (jeudi 23 mars) au Centre Vidéotron.
- Artiste(s)
- Green Day
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Centre Bell
- Catégorie(s)
- Punk, Rock,
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