Francouvertes 2022 – Soir 1 | FAÇADES, NINAN et Vidjay Rangaya lancent les préliminaires en beauté!
En cette soirée d’ouverture des Francouvertes, l’énergie rassembleuse de NINAN a conquis le coeur du public du Lion d’Or, qui a surpassé le rock de FAÇADES ainsi que les airs planants de Vidjay Rangaya. Ces trois formations énergiques ont assuré un excellent coup d’envoie de cette 26e édition du concours vitrine, qui avait lieu lundi soir.
La soirée a débuté tout en douceur avec un Thierry Larose bien calme, accompagné uniquement de sa guitare. Avec sa désinvolture habituelle, il a présenté deux nouvelles pièces à une foule reconnaissante. Après avoir interprété Freezbe et marmelade, il a pris le temps de se souvenir de son passage aux Francouvertes, à l’époque où il n’était « qu’un simple jeune homme ». Il garde encore les commentaires du public, dit-il, pour les jours où il se « trouve un peu trop cool ». Le coup de coeur de Sors-tu? : Baleine et moi, une douce ode à la baleine qui a rendu visite aux Montréalais au tout début de la pandémie.
Il a terminé cette première partie avec Les amants de Pompéi, au grand plaisir de la foule qui connaissait les paroles par coeur : tous chantaient à l’unisson. Premier moment touchant de la soirée. Il faisait bon de voir le Lion d’Or, salle comble, chanter haut et fort.
NINAN
La formation innue de Shefferville a manifestement laissé sa marque auprès du public. Sur scène, le chanteur Freddy Cluney était des plus touchant. Après s’être adressé à la foule en Innue-aimun, il a pris le temps de remercier les Francouvertes d’avoir ouvert ses portes aux langues autochtones, se méritant des encouragements enthousiastes de la foule. Manifestement touchée, celle-ci démontrait sans réserve son enthousiasme au groupe.
* Photo par Frédérique Ménard-Aubin
Dans ses chansons, le groupe parle du quotidien dans leur communauté, de leur culture et de fierté d’être autochtone. On ressent cette dernière jusqu’au fond de la salle. Alors que le chanteur essuie subtilement une larme au coin de son oeil, on se doute bien qu’il n’est pas le seul à avoir les yeux pleins d’eau. Entre deux chansons, le chanteur souligne que grâce à leur présence sur scène, « peut-être qu’on pourra amener les Québécois et les Autochtones ensemble, puis faire de la belle musique » se méritant, à nouveau, une pluie d’applaudissements.
Le folk rock croisé avec du country que nous présente le groupe fait du bien et repend la bonne humeur. Les harmonies offertes par Kelly Régis Fortin, choriste du groupe, complètent joliment la voix plus rauque de Freddy Cluney, surtout sur la pièce On sait jamais. C’est le chanteur du groupe qui donne de l’énergie à la foule : il représente très bien ses musiciens, qui semblent démontrer un peu plus de gêne et un peu moins d’énergie. La foule leur pardonne, manifestement, puisque leur prestation termine avec une ovation debout d’une foule en liesse.
* Photo par Frédérique Ménard-Aubin
FAÇADES
Le quatuor rock FAÇADES était la seconde formation à monter sur scène. À leur arrivée devant le public, on comprend qu’ils ont déjà des fans dans la foule, ou du moins des amis : ils se méritent des cris d’encouragement. L’auteur, compositeur et chanteur de la formation, Vincent Brière, agit avec une aise désarmante sur scène. On voit qu’il est le coeur du groupe : son charisme et son leadership sont tout à leur avantage.
En guise de présentation, il lance à la foule : « on est quatre petits boys et on vient vous jouer du rock ». Ça représente bien ce qu’on voit sur scène : les quatre amis présentent un bon vieux rock de qualité et très bien ficelé. Ils savent ce qu’il font, ça ne fait aucun doute.
Toutefois, sans vouloir surutiliser l’expression favorite des chroniqueurs musicaux, ça ne réinvente pas la roue. Vincent Brière et sa bande débordent d’énergie et sont des musiciens talentueux. Ils occupent bien la scène, mais au bout du compte, il manque un « effet wow » au niveau des compositions, quelque chose venant les faire sortir du lot. Ils évitent peut-être un peu trop de sortir des sentiers battus.
* Photo par Frédérique Ménard-Aubin
Ce qu’ils présentent rappelle vaguement un croisement juvénile entre The Doors et Les Colocs sous thématique romantico-rock ‘n’ roll. Le groupe, très bien rodé, termine sa prestation avec le single Dans l’écran, au grand plaisir de leurs fans et amis, qui effectuent « un simili moshpit », tel que décrit par l’animateur Louis-Philippe Labrèche. Le quatuor quitte la scène alors que le guitariste lance un « Vive le rock » convaincu, ponctué du signe du devil. Cette énergie n’aura toutefois pas suffi au groupe pour atteindre la première place : ils terminent la soirée au second rang, une position satisfaisante.
Vidjay Rangaya
Ça ne fait aucun doute, la musique de Vidjay Rangaya est très bien produite. On y reconnaît des inspirations de Louis-Jean Cormier. On nous présente un rock alternatif francophone très bien exécuté. Les guitares planantes côtoient les percussions rythmées, et les harmonies sont bien construites. Le côté pop assumé de la formation ainsi que la production optimale ne fait malheureusement pas l’unanimité puisque la formation termine au troisième rang.
* Photo par Frédérique Ménard-Aubin
Au bout du compte, le spectacle manque d’action et de dynamisme. Les musiciens jouent leur rôle, mais sans plus. Les mélodies envoûtantes camouflent les paroles qui sont pourtant au coeur de l’oeuvre lors qu’on écoute les albums. Car Vidjay Rangaya est engagé dans son écriture et aborde des sujets intéressants : ils méritent d’être entendus. Malgré le talent évident des musiciens, qui offrent une performance calculée au quart de tour, on reste sur notre faim. Alors que la soirée avance, il faut se rendre à l’évidence : il est difficile de distinguer les chansons l’une de l’autre. Les sonorités sont les mêmes, les tempos ne changent pas et les mélodies sont récurrentes. Les pièces s’enchaînent, mais ne se démarquent pas.
Vidjay Rangaya semble certainement à l’aise sur scène, sans toutefois trop échanger avec le public. Si la formation se rend aux demi-finales, il faudrait certainement diversifier l’éventail des chansons présentées. Il faut admettre qu’individuellement, elles ont certainement quelque chose d’accrocheur et d’intéressant, même si l’auteur-compositeur-interprète demeure très près de ses inspirations musicales.
Ce premier soir de la 26e édition des Francouvertes s’est terminé dans l’émotion et l’allégresse, alors que, rappelons-le, la foule offrait une ovation debout à NINAN. Les festivités continueront ce soir même au Lion d’Or, alors que Pataugeoire, Hôte et Zach Boileau monteront sur scène pour se tailler une place au classement. Cette deuxième soirée s’annonce plus expérimentale et franchement intrigante. Rendez-vous à 20h pour la seconde partie des préliminaires.
Palmarès après 1 soir :
- NINAN
- FAÇADES
- Vidjay Rangaya
- Artiste(s)
- FAÇADES, NINAN, Thierry Larose, Vidjay Rangaya
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Cabaret Lion d'Or
- Catégorie(s)
- Alternatif, Country, Festival, Folk, Francophone, Rock,
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