François Bellefeuille à l’Olympia de Montréal | Sauvage : un numéro cinglant

C’est devant un public conquis et en plein extase à l’Olympia que François Bellefeuille a livré la première médiatique de son troisième et tout nouveau spectacle, Sauvage, mardi soir. Drôle, poignant, expressif et avec le sens du punch : on a bien retrouvé l’humoriste cocasse qu’on a toujours connu, lui qui est remonté sur scène après trois ans d’absence.

Après une première partie assurée par l’étoile montante de l’humour Douaa Kachache, François Bellefeuille a commencé son spectacle en parlant du sujet qui le distingue de plusieurs de ses collègues humoristes : la couleur de ses cheveux. Pendant une heure et quart, il a par la suite aisément vogué sur des sujets tels que sa relation avec son voisin, celle avec les animaux, la communication dans le couple (en particulier dans le sien), la garderie de ses enfants, les caméras dans le frigo et quelques souvenirs d’enfance. Il a bien réussi à extrapoler ses réactions à des situations souvent douteuses dans lesquelles il se retrouve au quotidien. Son sens du récit est toujours aussi optimal, et ses phrases punchées et exclamatives ont donné lieu à des fous rires là où on s’en attendait parfois le moins.

Tout en décrivant sa vision du monde et du quotidien, toute aussi ridicule et absurde puisse-t-elle être, l’ancien vétérinaire et auteur de la série télévisée Temps de chien joue bien son rôle sur la scène : il conserve un visage de marbre en racontant ses anecdotes et ses interactions avec les autres, fronçant même les sourcils à plusieurs reprises pour exprimer son mécontentement face à certaines réalités. Comme il l’explique lui-même en entrevue, il aime donner à son personnage de scène un côté bourru, voire sauvage. D’ailleurs, il le démontre solidement avec le ton hautement exagératif qu’il adopte en prononçant certains mots à plusieurs reprises, tels que « périnée », tactique pour véritablement amener l’auditoire dans son univers loufoque, un art qu’il maîtrise à merveille.

L’angle, une question fondamentale

Selon François Bellefeuille, comme il l’a dit à la populaire émission Tout le monde en parle quelques jours avant la grande première, le sujet d’un spectacle stand-up demeure somme toute assez secondaire. « Tout est dans l’angle de l’aborder », a-t-il expliqué. Il croit qu’une thématique comme le couple, qui revient abondamment dans son numéro, doit être explorée et défrichée par l’humoriste avant de monter sur scène, pour parler le plus possible de ses observations et de ses remarques d’un point de vue personnel. Ce qui ne l’a tout de même pas empêché d’impliquer des membres du public dans ses dialogues à certaines reprises, au sujet de leur couple, lors de la soirée.

La salle de l’Olympia était par ailleurs dûment éclairée par des phares lumineux fluorescents qui ornaient le fond de la scène, question de faire ressortir encore plus François Bellefeuille devant le public. Il était clair que ce dernier a bien apprécié la performance de l’humoriste, car les rires fusaient tout au long de la soirée.

Sauvage sera de retour pour une deuxième représentation à l’Olympia samedi le 4 octobre, avant de se déplacer à la Salle Albert-Rousseau de Québec les 9 et 10 octobre. Toutes les dates du spectacle et les billets sont disponibles au francoisbellefeuille.com.