Fleet Foxes

Fleet Foxes au Théâtre Corona | Une douce thérapie folk

Après plusieurs années d’absence, Fleet Foxes était de retour à Montréal dans un Théâtre Corona qui affichait sans surprise complet. Très attendu ce mercredi soir dans la métropole québécoise, le groupe originaire de Seattle aura été généreux, transportant le public dans son univers folk euphorisant aux sonorités rappelant Crosby, Stills & Nash.

 


 

À l’inverse de certains groupes qui cherchent l’attention par des discours fleuves ou des fantaisies, Fleet Foxes n’a nul besoin de cela pour capter l’attention sur scène. Contrastant avec la météo pluvieuse du jour, l’arrivée sur scène du sextette sur fond de soleil hardant offre un sentiment relaxant.

 

Une fidèle interprétation

Leur musique aux effets thérapeutiques fait effet dès les premières notes de Grown Ocean et son environnement feutré – presque étouffé – découvert dans Helplessness Blues (2011) dont est issu ce premier titre. S’enchaîneront ensuite dans une fluidité totale Arroyo Seco, Cassius et Naiads à l’image de leur récent album Crack-Up (2017). Le frontman Robin Pecknold et son fidèle roadie maîtrisent le difficile exercice du changement de guitare en temps réel tandis que le multi-instrumentiste Morgan Henderson passe des percussions à la flûte dans une aisance déconcertante. Tout sonne juste chez ce groupe humble qui jouera sans faute durant une heure et demi.

Suite à Drops The River, le public se manifeste fortement dès lors où Pecknold entonne White Winter Hymnal sur fond de cimes enneigées. Passionnée et attentive, la foule assiste plus tard à certaines interprétations magnifiques comme celle de l’évasive Your Protector ou encore le titre planétaire Mykonos repris de plus belle. Et d’ailleurs, quelle jouissance lorsque les accents rythmiques ponctuent le « I remember how they took you down // As the winter turned the meadow brown » chanté par un Pecknold totalement investit dans son art. Le Théâtre Corona est définitivement conquis avant d’aborder la dernière partie du spectacle avec, sur fond rouge, la longue et immersive Third of May / Odaigahara ou encore Blue Ridge Mountains, succès populaire de leur premier opus sorti en 2008.

Un groupe humble devant un public passionné

Fait assez rare pour être souligné, le public du Théâtre Corona aura durant cette soirée écouté religieusement le groupe américain. Souvent habitué dans la métropole à être un brin causeur lorsque vient le temps des chansons calmes, celui de mercredi soir aura été parfait en tous temps, et surtout quand le silence était de rigueur. Conséquence fortuite (ou non), Pecknold sembla apprécier sincèrement l’heure passée en communion avec les montréalais, particulièrement durant ces moments solennels où le trentenaire s’aventura seul avec sa guitare sur des titres tels que Tiger Mountain Peasant Song, If You Need To, Keep Time on Me ou la magnifique Oliver James en rappel.

Des moments de grâce qui résonnent encore dans les oreilles d’un public bruyant et passionné (dans le bon sens du terme), réchauffé même des pluies diluviennes du jour qui s’abattirent sur la métropole québécoise. Elles auront finalement cessé après leur performance magistrale. Et ce n’est pas un hasard…

 

La folk-pop de Nilufer Yanya en ouverture

Mercredi, il était conseillé de venir tôt au Théâtre Corona pour évidemment ne pas manquer le groupe tant attendu du soir mais aussi cette première partie intéressante qu’est Nilüfer Yanya, une artiste émergente avec quelques EP à son actif. Malgré la présence scénique timide de la jeune chanteuse londonienne, sa musique pop-folk est agréable à écouter.

Arrivée seule sur scène, on s’attend à un spectacle en guitare solo avant que ne s’amènent à la seconde chanson une saxophoniste, un pianiste et un batteur. Dans une composition pareille, le quatuor au complet aura fait grandir progressivement une musique peu évolutive vers des pièces plus abouties, soutenues par une présence rythmique percutante enveloppant une la voix douce de Nilüfer Yanya.

 

Fleet Foxes Setlist Théâtre Corona, Montreal, QC, Canada 2018, Crack-Up Tour

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