crédit photo: Jesse Di Meo
Norah Jones

Festival International De Jazz De Montréal 2024 – Jour 6 | Norah Jones, élégante et raffinée

C’est dans une salle Wilfrid-Pelletier pleine à craquer que Norah Jones nous a offert ce mardi une prestation impeccable, accompagnée d’une formation de haut niveau où les voix ont pris toute leur place sur les titres aux accents soul et pop de son dernier album Visions.

Norah Jones entre en scène dans une grande robe colorée que l’on aurait cru sortie d’un film de Disney et s’installe derrière son piano à la gauche de la scène. Elle est accompagnée d’une paire de choristes de haut vol, qui ne sont pas sans nous évoquer les Hay Babies par leurs harmonies vocales impeccables et leurs goûts certains pour les tenues vintage colorées. Sasha Dobson est donc aux chœurs et à la guitare et sa comparse Sami Stevens est aux chœurs, percussions et orgue Hammond.

S’ajoute une section rythmique de luxe, avec Josh Lattanzi à la basse électrique et à la contrebasse. C’est la légende jazz Brian Blade qui assure la batterie avec classe, élégance et raffinement, comme toujours. Avec un sourire perpétuel aux lèvres, son jeu racé est un bonheur sans cesse renouvelé. Ce n’est pas le batteur le plus démonstratif ni le plus bruyant mais il reste toujours inventif même dans un répertoire plutôt formaté comme ce soir.

Une formation impeccable qui nous livre notamment les titres de son dernier album Visions sorti en mars de cette année. Un album aux accents soul et qui fait la part belle aux voix ce soir où tous les musiciens donnent de la voix pour accompagner une Norah Jones plutôt enjouée et qui quitte son piano à de nombreuses reprises pour se retrouver au centre de la scène, soit derrière un clavier Wurlittzer ou avec sa guitare Jazzmaster au son plutôt surf des années 50.

Elle se lâche même avec une couple de solos de guitare très bien rendus. Certes, Norah Jones n’est pas la musicienne la plus virtuose quelque soit son instrument mais elle sait très bien livrer la marchandise et ce concert est à son image, plutôt discrète et réservée mais avec de très belles compositions et une voix chaleureuse et sensuelle qui ne peut laisser insensible.

Au deux tiers du concert, s’en vient le moment que je redoutais, à savoir le titre Come Away with Me qui a fait son succès et que l’on a bien trop entendu pour avoir encore une once de plaisir à son audition. Et pourtant, elle nous offre une version totalement remaniée, interprétée en trio jazz piano, contrebasse et batterie. Avec un motif dans les aiguës du piano qui n’est pas sans évoquer Satie, cette nouvelle version nous fait redécouvrir le titre et j’ai même du plaisir à l’écouter! Et oui, ça reste une très belle chanson efficace plus de 20 ans après sa sortie et c’est étonnamment le moment le plus jazz de la soirée. Bon, ça reste une version courte, on peut très bien imaginer que Jones soit possiblement écœurée de ce titre mais il reste un passage obligé dans ses prestations.

Avec un répertoire aux accents davantage soul et pop que jazz, Norah Jones nous a offert une prestation impeccable avec un groupe de haut calibre. On pourrait reprocher un répertoire aux compositions plutôt linéaires mais elle a su nous charmer et nous surprendre agréablement à plusieurs reprises.

Norah Jones rejoue à la salle Wilfrid-Pelletier ce mercredi 3 juillet… et c’est encore complet!

La lumineuse Martha Wainwright ouvre la soirée

C’est Martha Wainwright qui ouvre la soirée avec une gouaille et une flamboyance qui contraste avec le personnage réservé de Norah Jones. Étonnamment, Wainwright nous apprend qu’elle a vécu dans la même maison que Norah Jones à l’époque de son premier disque.

De retour d’une tournée en Australie, Martha est accompagnée de ses fidèles musiciens, Edwin de Goeij au piano, Morgan Moore à la contrebasse, Tommy Crane à la batterie et Nicolas Deslis au saxophone, des musiciens que l’on croise régulièrement sur les scènes montréalaises et notamment à l’Ursa, la petite salle de l’avenue du Parc tenue par Wainwright et Deslis et qui mérite votre visite, si ce n’est pas encore fait.

Martha est toujours aussi lumineuse et pétillante et sait conquérir tranquillement le public qui ne la connaissait pas encore, morceau par morceau. On retrouve notamment Love Will Be Reborn et Radio Star. Mais c’est sa version totalement habitée de L’accordéoniste de Piaf qui emporte le public ce soir.

Comme toujours avec Martha Wainwright, le temps passe très vite et ces 45 minutes d’ouverture ont passé comme un clin d’œil. Sa fougue et la franchise du personnage sont toujours impressionnantes sur scène, tout comme son engagement physique total. C’est une grande artiste, pour ceux qui ne le sauraient pas encore.

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