crédit photo: Stéphane Bourgeois
Slayer

Festival d’été de Québec 2025 – Jour 9 | Slayer : le feu de l’enfer s’abat sur les plaines

Il y a des soirées qui sont plus que de simples concerts. Ce vendredi 11 juillet, le Festival d’été de Québec proposait une messe métal attendue par des milliers de fidèles. Avec les locaux de Sandveiss, les titans de Mastodon et, surtout, le retour improbable des rois du thrash Slayer, la promesse était celle d’une descente en territoire infernal.  Une promesse tenue, avec le chaos et la gloire que cela implique. Seule présence en sol canadien au cours d’une mini tournée de 7 dates suite à une longue pause de quelques années, les attentes étaient hautes pour le retour des rois du Thrash.

19h00 : Sandveiss

C’est au groupe de Québec Sandveiss que revenait le grand honneur d’ouvrir le bal. Sous un soleil encore chaud et dans un ciel sans nuage, le quatuor a lancé ses premiers riffs lourds devant une foule encore clairsemée. Un vendredi soir qui commence tôt a ses défis, mais il offre aux plus dévoués une chance précieuse de se frayer un chemin vers l’avant et de sécuriser une place de choix pour l’événement principal.

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Visiblement heureux de jouer à la maison, le groupe a livré une prestation réussie. On sentait toutefois que leur répertoire, bien que solide, restait méconnu de la majorité des festivaliers. La preuve la plus flagrante fut la réaction explosive du public durant leur reprise de Children Of The Grave de Black Sabbath, qui fut sans conteste le moment de connexion le plus fort de leur set. Une prestation de qualité qui leur aura sans doute valu de nouveaux adeptes.

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20h00 : Mastodon

Alors que la nuit commençait à peine à s’installer, la foule sur les Plaines s’est densifiée. L’espace se faisait plus rare, signe que les choses sérieuses allaient commencer. À 20h pile, Mastodon a pris la scène d’assaut. Les vétérans d’Atlanta ne sont pas en terrain inconnu à Québec et savaient qu’ils s’adressaient à une légion de fans conquis d’avance. L’attaque fut immédiate et brutale. La foule s’est déchaînée instantanément et les premiers mosh pits se sont ouverts un peu partout sur le site, prouvant qu’il n’est pas nécessaire d’être collé à la barrière pour sentir l’esprit de rébellion s’emparer des plaines.

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Le choix des chansons, plus direct et énergique que lors de leur dernier passage en ville, a gardé l’intensité à son maximum, délaissant les aspects plus psychédéliques pour une efficacité redoutable. Une prestation de maîtres qui a parfaitement préparé le terrain pour l’apocalypse à venir. Le départ récent de Brent Hinds n’a pas semblé impacter la présence sur scène du groupe et les classiques tels que The Motherload et Blood and Thunder ont été tout de même grandement appréciés de la foule présente.

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21h30 : Slayer

Le moment le plus attendu de la soirée a débuté par… une imperfection. Le grand rideau noir, fièrement lettré « SLAYER » qui devait tomber de manière dramatique pour révéler le groupe a été retiré prématurément. Un « fail » technique qui a fait sourire, mais qui a vite été oublié. En guise de mise en bouche, un court-métrage retraçant la longue et illustre carrière du groupe fut projeté sur les écrans géants. Puis, un décompte scandé par des dizaines de milliers de gorges, et l’assaut a commencé.

slayer feq 2025 cr stephane bourgeois* Photo par Stéphane Bourgeois.

Dès les premières notes stridentes de South of Heaven, les Plaines se sont littéralement enflammées. Des jets de feu gigantesques jaillissaient de partout sur la scène : la guerre était déclarée. Le chanteur et bassiste Tom Araya, bien que fidèle à sa réputation d’être peu bavard entre les morceaux, affichait un large sourire quasi permanent, visiblement ravi de l’accueil et de l’énergie démente des festivaliers.

Le quatuor ne s’est toutefois pas ménagé. Entre chaque paire de chansons, de courtes pauses permettaient aux musiciens de reprendre leur souffle. Un signe que les guerriers ne sont plus de jeunes recrues, mais que chaque assaut est livré avec une intention maximale. Ils jouent vite, ils jouent bien, et leur présence est indéniable. Le seul bémol fut peut-être le son sur les Plaines qui, par moments, devenait cacophonique et où la précision des riffs se perdait un peu. Mais qu’importe, c’est fucking Slayer! Ce chaos sonore fait partie de l’expérience, de l’ADN d’un groupe qui n’a jamais fait dans la dentelle.

La sélection de chansons était à point et tous les grands classiques étaient au rendez-vous pour culminer avec une attaque sonore et visuelle en bonne et de la forme avec les morceaux Raining Blood et Angel of Death

Cette soirée métal restera dans les annales du FEQ. D’une mise en bouche locale et sincère à une démonstration de force par Mastodon, la soirée fut un crescendo parfait. Mais c’est Slayer qui a tout emporté sur son passage. Malgré un rideau capricieux et un son parfois brouillon, le groupe a offert un concert à son image : authentique, brutal, et d’une puissance qui refuse de vieillir. Tom Araya souriait, le public hurlait et le feu brûlait. Ce soir-là, c’était tout ce qui comptait.

slayer feq 2025 cr stephane bourgeois 02* Photo par Stéphane Bourgeois.

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