crédit photo: Normand Trudel

Critique Publié le 12 juillet 2022 @ 15h27

Rédaction Martin Laverdière Collaborateur (Québec)
Photos Normand Trudel Photographe (Québec)

Festival d’été de Québec 2022 – Jour 6 | Soirée toute canadienne au Pigeonnier

Cette année, le FEQ a décidé de placer deux scènes dans l’enceinte naturelle du Pigeonnier, au lieu d’une seule comme par les années passées. C’est très intéressant d’avoir la possibilité de voir les formations en alternance sans attente, mais la capacité maximale de spectateurs s’en trouve de beaucoup réduite.

THE MAN WHO

Trio torontois qui devient quatuor sur scène, The Man Who fait dans l’indie-pop, style très différent des autres groupes beaucoup plus rock qui évolueront en alternance sur la Scène Loto-Québec et la Scène SiriusXM ce soir.

Quelques gouttelettes de pluie ne semblent pas déranger outre mesure les nombreux festivaliers venus assister aux cinq prestations de cette sixième soirée de festival.

Performance honnête d’une trentaine de minutes pour nos voisins ontariens.

CROWN LANDS

Duo de hard rock de style seventies, les deux membres de Crown Lands nous amènent pour un voyage temporel de 50 ans dans le passé. Ça sonne comme dans le bon vieux temps ! Le temps de l’extravagance musicale et spirituelle. Le temps du bon vieux hard rock et des guitares à deux manches.

Kevin Comeau à la guitare, aux claviers et basses, est attriqué exactement comme le guitariste Frank Marino le faisait dans les années ’70, sauf que son costume à franges est d’un blanc immaculé au lieu d’être noir comme celui du célèbre guitariste montréalais. En fermant les yeux, on croirait entendre la voix de Robert Plant du défunt groupe Led Zeppelin ou encore Josh Kiszka de Greta Van Fleet au lieu de celle du chanteur-batteur Cody Bowles. C’est à s’y méprendre.

C’est qu’ils en font du boucan, ces deux musiciens, sur scène ! Une prestation relevée qui donne le goût de pousser plus loin l’aventure Crown Lands autant sur scène que sur album. Étonnante surprise pour moi ce soir.

FINGER ELEVEN

Le site affichant désormais complet, Finger Eleven embarque rapidement sur scène au son de First Time.

La balance de son vient de monter d’un cran, au même moment où les volutes bleutées viennent parfumer l’environnement.

Il faudra attendre à For the Ocean, au moment où le chanteur du groupe canadien Scott Anderson prendra une photo, pour voir les spectateurs s’animer un peu plus vigoureusement, les bras levés au ciel afin d’avoir la chance d’apparaître sur le cliché.

Le guitariste James Black s’arme de sa guitare acoustique pour la pièce One Thing dans un des rares moments de douceur avant de finir en beauté pour les bombes Good Times et le medley regroupant les pièces That’s All de Genesis, leur méga hit Paralizer et Back in Black d’ACDC.

Un bon moment de rock pur et solide comme on les aime !

THE TEA PARTY

Le flamboyant guitariste-chanteur Jeff Martin, flanqué du bassiste-claviériste Stuart Chatwood et du batteur Jeff Burrows, prennent place sur la Scène SIRIUSXM dès 20h00.

Fidèle à ses habitudes, Martin improvise son interprétation des chansons. Certains arrangements musicaux ont subi une relecture donnant une nouvelle vie aux classiques du trio dont plusieurs ont déjà plus de 30 ans.

S’exprimant tantôt en français, mais plus souvent en anglais, le chanteur canadien, maintenant âgé de 52 ans, semble avoir légèrement festoyé avant le spectacle, sa voix et son jeu de guitare en souffrent légèrement.

Lors de l’interprétation de Heaven Coming Down, The Tea Party, intègre la chanson emblématique With or Without You de U2.

Martin utilise son mythique archet de violon, comme le faisait son idole Jimmy Page du défunt Led Zeppelin dans les années 70′, pour la pièce Save Me.

Temptation vient clôturer le bref concert de 60 minutes. Le trio revient pour un rappel non sollicité et interprète Sister Awake entrecoupée avec la chanson Paint It Black des Rolling Stones et Heroes de David Bowie.

Pas le meilleur spectacle de Tea Party qu’il m’ait été donné de voir en 30 ans. La pandémie a le dos large à ce qu’ils disent. Tout de même un bon moment de nostalgie.

THREE DAYS GRACE

Des projections de cœurs en feu, en fond de scène, accueillent les membres de Three Days Grace, le groupe le plus attendu de la soirée toute canadienne. La formation qui existe depuis une vingtaine d’années déjà vient faire la promotion de son plus récent album Explosions.

Les fans de l’avant-scène sautent de tout bord tout côté telle une immense marée humaine pendant Animal. La fin de soirée s’annonce intense en cette magnifique soirée de juillet.

Le groupe de métal alternatif était attendu de pied ferme par les admirateurs de la capitale et l’attente ne fut pas veine. Les quatre membres du quatuor se donnent à fond et que dire du charismatique chanteur au splendide sourire Matt Walst. Arpentant la scène de gauche à droite, tel un prédateur affamé, il déverse son fiel et son agressivité jusqu’au fond de l’enceinte naturelle remplie à pleine capacité.

Les spectateurs, conquis depuis le début du spectacle, scandent le nom du groupe entre les chansons. L’attente entre les pièces se fait parfois longue. Parfois même très longue…

La partie acoustique du concert avec High Road et World So Cold nous fait apprécier les belles harmonies vocales sans toutefois être parfaites.

Mountain repart le bal de métal musclé pour le dernier droit du spectacle de Three Days Grace. Les fans ne se fatiguent pas et le band ne s’essouffle pas non plus. Le party est pris dans le Pigeonnier. Walst est en feu et n’en revient tout simplement pas de l’accueil des plus chaleureux que le public québécois a réservé à son groupe.

C’est déjà la fin et Riot, la pièce que tout le monde attendait depuis le début met un terme à cette magnifique prestation de 90 minutes.

Comme ce fut le cas en début de soirée, les gouttelettes de pluie recommencent à tomber sur la ville. Comme quoi, la nature reprend toujours ses droits.

Un marathon de cinq groupes en cinq heures; il faut le faire ! La logistique du FEQ avec deux scènes en alternance permet à l’organisation de relever ce genre de défi. Tout un défi aussi afin d’écrire cinq critiques en cinq heures.