Festival de Jazz de Montréal – Jour 3 | Rhye au Métropolis

À peine deux mois et demi après son passage remarqué au Cabaret du Mile-End et moins de quatre mois après la sortie de son premier album Woman, le Festival de Jazz de Montréal programmait Rhye au Métropolis. Bien que le vaste espace ne fut pas tout à fait idéal pour ce genre d’ambiance, le groupe a su se montrer à la hauteur avec une prestation raffinée et convaincante.

D’abord, soulignons les contrastes entre l’excellent Woman et la toute aussi excellente prestation scénique.

Sur papier, Rhye est un duo électro-soul composé du chanteur torontois Mike Milosh et du compositeur et réalisateur Danois Robin Hannibal. Cette séduisante voix féminine sur l’album ?  C’est pas une femme, c’est Milosh.

La seule dame que l’on retrouve sur scène se prénomme Claire, et elle alterne du violoncelle au trombone, en plus d’harmoniser au chant sur quelques pièces.

En plus de Milosh et Claire, la bande compte 4 autres musiciens sur les planches : un dénommé Steve (claviers), une bassiste possiblement nommé Eli, un certain Jake à la batterie et, au violon à cinq cordes, Thomas.

Robin Hannibal, lui, brille par son absence.

Par ailleurs, l’aura de mystère qu’entretient le groupe depuis ses débuts se dissipe peu à peu… mais très lentement. On n’ignore plus l’identité des deux principaux acteurs ayant conçu l’album, mais les musiciens qui accompagnent Milosh en spectacle ne nous sont pas présentés officiellement.

Rhye refuse également l’accès à tous les photographes, d’où la présence de cet adorable chaton ci-contre. (Il fallait bien montrer quelque chose).

Dernière différence majeure entre Woman et le concert : l’électro-soul somptueux de l’album prend davantage les traits d’un R&B organique sur scène, une musique interprétée avec un groove irrésistible, une brillante retenue dans l’interprétation en général et beaucoup de subtilité dans les arrangements.

Pour le reste, toutes les chansons du disque ont été jouées, souvent avec une petite touche supplémentaire. The Last Dance bénéficiait d’un solo qui prouvait que le trombone n’a rien à envier au saxophone au rayon des instruments torrides. La finale étirée de Major Minor Love montait en intensité de belle manière, tout comme celle de The City, chanson du projet solo de Minosh, apparemment inspirée d’une ballade dans les rues de Montréal.

Après avoir demandé laquelle jouer entre Open ou The Hunger, Rhye a opté pour la première, bonifiée de plusieurs solos : clavier, violon, puis un segment à la batterie au carrefour du jazz et du drum’n’bass.

Finalement, la plus funky The Hunger a tout de même été jouée, après quoi Milosh a souligné que la bande avait finalement interprété toutes les chansons de Rhye. « Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais l’album est court, en plus », de souligner Milosh, qui n’a visiblement pas tellement le tour, encore, avec les interactions avec la foule. (Il a d’ailleurs exprimé un peu maladroitement son malaise envers les discussions qui avaient cours, ici et là, entre quelques spectateurs peu attentifs.)

Sans étirer la sauce, le groupe a ajouté à son setlist une deuxième jolie chanson du projet solo de Milosh : la bien-nommée It’s Over.

Pas de rappel, parce que « c’est tellement forcé, les rappels ». De toute façon, on se demande bien ce qu’ils auraient pu jouer de plus, l’album entier ayant été interprété, en plus de deux chansons d’un autre projet.

Et peu importe : le charme de Rhye avait déjà fait effet. Aussi bien nous laisser avec le goût de revenir les voir, bientôt, à condition que le groupe revienne vite à Montréal (et idéalement dans une plus petite salle, pour bien servir cette bulle que Milosh et sa bande tentent de créer).

D’ici là, qui sait : peut-être se sentiront-ils prêts à nous laisser vous montrer autre chose qu’un joli chaton…

Grille de chansons

1. Trippy Intro
2. Verse
3. 3 Days
4. The Fall
5. Woman
6. The Last Dance
7. Major Minor Love
8. Shed Some Blood
9. The City (du projet solo de Mike Milosh)
10. Open
11. The Hunger
12. It’s Over (du projet solo de Mike Milosh)