Festival de Jazz de Montréal 2014 – Jour 6 | Tony Bennett à la salle Wilfrid-Pelletier

La légende du jazz Tony Bennett a fait un passage remarqué mardi soir à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Il a peut-être 87 ans, mais il a encore plus d’un tour dans son sac pour surprendre son auditoire. Retour sur la performance de ce grand de la musique au Festival de Jazz de Montréal.

Entre ses petits pas de danse pour accompagner les chansons qui swing un peu plus et ses brèves interactions remplies de sincérité avec la foule, Tony Bennett nous défile durant la soirée une panoplie de ses succès, comme on devait s’y attendre.

Chose à laquelle on s’attendait moins, c’est une invitée surprise. Et la surprise était de taille (bien que la rumeur de sa présence s’accentuait plus le concert approchait). Lady Gaga s’est jointe à la légende au milieu de la soirée, le temps de quatre chansons.

Il faut dire que les deux s’aiment bien, malgré la soixantaine d’années qui sépare leur âge respectif. Ils annonçaient d’ailleurs dernièrement leur collaboration pour un album dont la sortie est prévue pour septembre prochain.

C’est dans cet esprit que Gaga, qui sera de passage au Centre Bell mercredi soir, a chanté en duo avec Bennett les chansons But Beautiful et It Don’t Mean a Thing. Puis la New-Yorkaise, vêtue d’une jolie robe blanche brillante telle une princesse, a interprété Lush Life en solo, avant de se faire chanter Sophisticated Lady par Tony Bennett. Tous des standards du jazz qui nous offrent un avant-goût de ce qu’on pourra retrouver sur l’album à l’automne. Ils ont toutefois passé outre The Lady Is a Tramp, un duo qu’ils avaient enregistré dans le cadre de l’album Duets II du chanteur.

Ça se voyait, les deux ont une profonde admiration l’un pour l’autre. « En plus d’être la meilleure entertainer dans le monde, elle a l’une des plus belles voix du jazz. » C’est Tony Bennett qui le dit !

Et on lui donne tout à faire raison. Loin, très loin de Poker Face tout ça. Mais oh combien savoureux que de se laisser bercer par la puissante et juste voix de Gaga, qui se marie à merveille avec les sonorités jazz. En cette soirée, Lady Gaga était la princesse du jazz. Le lendemain, elle redeviendra Mother Monster.

Après une ovation debout bien sentie du public qui remplissait la salle Wilfrid-Pelletier, la tête d’affiche du concert a repris avec The Best Is Yet to Come, avant d’enchaîner avec Just The Way You Look Tonight, Just In Time et Boulevard of Broken Dreams, un segment qui a semblé plaire particulièrement.

Seul petit bémol qu’on peut trouver à la soirée, ce sont les (un peu trop) nombreux solos que s’enchaînaient les musiciens. Témoignage de la générosité et de la reconnaissance du chanteur à l’endroit de ses musiciens ? Peut-être.

Même à 87 ans, Tony Bennett nous fait oublier son âge et nous rappelle simplement pourquoi il est devenu au fil du temps l’un des noms les plus connus dans le jazz. Il est encore bien en voix, comme il nous le démontre sur la dernière pièce de la soirée, Fly Me to the Moon. Il délaisse alors son micro pour chanter a capella.

Après environ 1 h 30 de spectacle sans pause – le spectacle s’est conclu à 21 h 11 très précisément -, les « Tony, Tony, Tony » scandés par le public après le rappel témoignaient qu’ils en auraient aimé encore davantage. Mais ce ne sera que pour un prochain rendez-vous…

Grille de chansons

Watch What Happens
They All Laughed
Maybe This Time
I Got Rhythm
Cold Cold Heart
Sing You Sinners
Steppin’ Out With My Baby
But Beautiful (avec Lady Gaga)
Lush Life (Lady Gaga solo)
Sophisticated Lady
It Don’t Mean a Thing (avec Lady Gaga)
The Best Is Yet To Come
Just The Way You Look Tonight
Just In Time
Boulevard of Broken Dreams
The Good Life
Once Upon a Time
Shadow of your Smile
One for My Baby
For Once in my Life
I’m Old Fashioned
I Left My Heart in San Francisco
Who Cares
Smile
When You’re Smiling
Fly Me to the Moon