FAUV (Festival au Volant)

FAUV | Le Festival d’humour au volant permet de se dilater la rate (et le klaxon)

L’étrange été 2020 se poursuit, sans Osheaga, ni Francos, ni Festival d’été de Québec, mais aussi sans Festival Juste pour rire, ni Zoofest. En humour comme en musique, la solution pour avoir droit à des spectacles rassembleurs, c’est la formule ciné-parc. Après avoir essayé Bleu Jeans Bleu au Ciné-Parc de Bromont la semaine dernière, nous avons tenté l’expérience de FAUV, un « safari d’humour au volant » présenté ce week-end et le prochain dans le stationnement des employés de l’Aéroport Trudeau, à Dorval.


 

« Y’a-t-il des Toyota Corolla dans la salle? »

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les codes habituels d’un show d’humour doivent être réinventés dans un contexte semblable. Surtout pour les spectateurs.

Montrer son appréciation pour une chanson en klaxonnant, c’est comique, limite cute.

Mais remplacer des rires ou des applaudissements dans un spectacle d’humour en claironnant le « pouit pouit » de sa Mazda 3, c’est pas tout à fait pareil.

Heureusement, l’été est chaud, les fenêtres sont baissées, et on entend rire les gens autour de nous. C’est plus éparse que dans une salle, mais dans le contexte pandémique qu’on connaît, on s’y fait. C’est mieux que de rire seul devant son téléviseur.

Chacun dans sa bulle stationnée, on synthonise le 88,7 FM et on contrôle le volume des humoristes qui se succèdent sur scène. Quelques spectateurs ont déplié les chaises de camping à côté de leur véhicule, mais le sentiment vintage du ciné-parc y était moins présent qu’à Bromont, sans doute parce que le stationnement pavé de l’Aéroport donne un contexte moins bucolique, et plus urbain.

 

En revanche, ça donne quand même une belle vue sur un coucher de soleil au loin, avec quelques avions qui décollent tout près. Chacun son charme.

 

Des camions de bouffe étaient disposés sur le site, qui accueillait environ 400 voitures, nous dit-on.  Ça fait, à vue de nez, plus de 1000 personnes pour un show d’humour. Quand on y pense, c’est pas mal du tout.

 

La logistique était plutôt irréprochable, tant pour entrer sur le site, se faire indiquer où se stationner, circuler à pied sur le site pour se rendre aux toilettes ou aux camions de bouffe, et ensuite quitter les lieux après le spectacle en évitant le chaos de circulation qu’on peut vivre en quittant un centre commercial bondé, par exemple. L’expérience a été bien planifiée. Tout baignait dans l’huile.

 

Les Grandes Crues et leurs hommes

La première soirée de FAUV était animée par Les Grandes Crues, qui par un hasard de programmation un peu bizarre, devaient présenter tour à tour cinq humoristes masculins.

Ève Côté et Marie-Lyne Joncas ont tout de même su mettre la table pour un gala d’humour plutôt sympathique, en proposant un numéro sur les policiers et leur image amochée ces derniers temps. Le tout avec leur ton habituel de filles un peu cocktail au phrasé lousse à souhait.

Suivaient Richardson Zéphir, qui nous a parlé notamment de hockey, Simon Delisle qui fait toujours bon effet avec son autodérision, Anas Hassouna qui faisait connaissance avec une foule qui le découvrait et semblait l’apprécier, Etienne Dano qui parlait des irritants de la paternité et Jean-François Mercier qui poursuivait dans le même sens en racontant sa date avec une mère séparée.

En terme de direction artistique, ça ressemblait en tous points à une soirée d’humour typique, avec la formule animatrices/numéro de 10 minutes d’un invité/animatrices, avec quelques ajustements lexicaux ici et là pour refléter la réalité d’avoir à s’adresser à un public de pare-brises.

L’apport des klaxons comme principal moyen de manifester son rire ou son approbation d’un propos demeure plus ou moins adapté à un spectacle d’humour, à mon avis. Par moments, Richardson Zéphir et Anas Hassouna, notamment, ont semblé perdre un peu de rythme, ce qui est tout à fait normal pour des humoristes qui se nourrissent généralement des rires pour créer du momentum.

Le plus expérimenté, Jean-François Mercier, semblait au contraire s’y faire sans trop de soucis.

Mais bon, sinon, chapeau à FAUV pour offrir une formule qui nous permet enfin de nous dilater la rate ensemble, à quelques portières séparés.

L’expérience se poursuit ce soir (samedi) avec Mehdi Bousaidan et ses invités, puis dimanche avec Neev et Eddy King qui se partageront l’animation d’une soirée où l’on pourra notamment voir Arnaud Soly et Adib Alkhalidey.

FAUV revient aussi le week-end prochain, avec une soirée signée Mado Lamotte, un samedi animé par Jérémy Demay, et un dimanche de clôture tout anglophone avec Mike Patterson à l’animation.

Drummondville aura aussi droit à son édition de FAUV les 24 et 25 juillet, avec des humoristes tels que Mehdi Bousaidan, Les Denis Drolet, Jean-Thomas Jobin et Philippe Bond au menu.

Détails et billets par ici.

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