crédit photo: Jérôme Daviau
Eveline

Éveline au Verre Bouteille | un concert captivant tout en douceur malgré la tempête

Après la tempête est le second album de la harpiste Éveline. C’est un excellent album de chansons plutôt pop qui nous est servi avec la crème des musiciens montréalais lors de son lancement au Verre Bouteille, dans une ambiance intimiste et intense.

La harpiste et chanteuse Éveline cherche à sortir la harpe de ses ornières en apportant sa sonorité aussi bien dans le rock ou le jazz parce la harpe, « ça peut tout faire, ça peut groover, ça peut rocker…», comme le prouve ses multiples collaborations avec The Barr Brothers, Viviane Audet, Karen Young, Coral Egan, Martin Léon, Saratoga, Cordâme, Pierre Lapointe ou Philippe B.

C’est par les hasards de Facebook que j’étais tombé sur le titre Après la tempête, qui m’a tout de suite accroché. Un hasard n’arrivant jamais seul, j’ai découvert par la suite que l’album avait été créé et joué avec une poignée de musiciens montréalais que j’affectionne particulièrement et que l’on retrouve sur la petite scène du Verre Bouteille.

François Jalbert (Little Misty, duo avec Jérôme Beaulieu, Lucioles, Yannick Rieu) est à la guitare électrique et acoustique, ainsi qu’au lapsteel et à la deuxième basse. Il est également le co-réalisateur de l’album et a participé à la composition. Myëlle (Galaxie, Richard Séguin, Beyries) est aux chœurs et aux percussions, Alexis Dumais (Martin Léon, Louis-Jean Cormier, Pierre Lapointe, Betty Bonifassi) est aux claviers. On retrouve une section rythmique de feu avec Rémi-Jean Leblanc (Yannick Rieu, Marianne Trudel, Klaus, The Dears) à la basse et à la contrebasse accompagné de la batterie de Sam Joly (Fred Fortin, Klaus, Thus Owls).

Éveline commence par nous présenter l’album, issu de la période difficile qu’elle a vécue pendant la pandémie et qui donne un « album de chaos, de tempête, de violence mais pas que ». C’est ensuite l’intégralité du disque qui nous est présenté à peu près dans son ordre original.

Elle chante avec une voix assurée qui sait se faire douce ou puissante et accompagne son jeu de harpe d’amples mouvements de la main. Le son de la harpe est parfois passé à travers divers pédales d’effets, toujours de bon goût, comme sur le solo d’Après la tempête.

François Jalbert apporte sa touche toute personnelle, alternant entre sa guitare électrique et son acoustique. Il apporte également un son plus éthéré avec les accords joués tout en nuance sur un lapsteel. Et plus original, il joue également quelques parties de basse, notamment sur l’intro de Superhéroïne en support du groove efficace de Rémi-Jean Leblanc. Sur un autre titre, les rôles s’échangent, alors que Jalbert joue la ligne de basse, Leblanc joue la rythmique tout en accords en haut de sa basse.

Sam Joly apporte son jeu de batterie précis et subtil à l’ensemble, tandis qu’Alexis Dumais livre quelques parties de claviers particulièrement bien sentis. Plus effacé, Myëlle apporte cependant des chœurs précieux qui sied à la voix d’Éveline.

Le concert se termine de façon plus enlevé avec le titre Roadtrip, « la toune joyeuse de l’album ». À noter également, des textes de qualité et la collaboration de l’auteur et animateur Stanley Péan sur deux titres, notamment le très touchant Ton vieux t-shirt qui présente « une belle nostalgie de l’ex ».

Éveline nous a présenté un solide concert où l’on a pu apprécier sa voix et son jeu de harpe, le tout avec des musiciens de talents inspirés qui répondent à ses inflexions. C’était un bel écrin pour un album attachant et plein de beauté qui respire la douceur malgré les propos tempétueux de l’album.

 

On peut retrouver Éveline en concert au Ministère le 25 avril prochain en double plateau avec Viviane Audet.

Grille des titres

  • Après la tempête
  • Deux êtres
  • Superhéroïne
  • Blés d’or
  • Ton vieux t-shirt
  • Prismes
  • Cul-de-sac
  • Roadtrip

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