
EQUINOX IV | Entrevue avec l’organisatrice du plus doux des événements punks
« Le but c’est d’avoir la parité donc on starte avec des bands entièrement féminins ou queer dans notre booking. On a choisi la mixité. » Trop rare façon de travailler que celle des musiciens Elyze Venne-Deshaies et Frédéric Couture, tous deux collègues chaque année le temps d’un weekend. Ce qui les rassemble, c’est le Festival Equinox, dont la quatrième édition se tiendra cette année les 30 et 31 mai à l’Esco et au Quai des Brumes.
Artistes trans, non-binaires, queers de manière plus générale, de même que les quelques « bands de dudes » programmés à la toute fin du processus, toustes se donneront rendez-vous dans le cadre de l’un ou l’autre des quatre spectacles du micro-festival, qui offre aussi à son public deux 5 à 7 dédiés aux arts multidisciplinaires, allant du live painting aux zines.
« Au lieu de grossir, on a choisi de mieux solidifier ce qu’on organisait déjà avec nos partenaires pour mieux mettre les artistes multidisciplinaires avec qui on voulait travailler. »
Encore une attitude trop rare. Pourquoi croître à tout prix dans un contexte d’incertitude aussi présent que celui qui plane actuellement sur le milieu musical? Fermetures de salles, manque de financement (Equinox n’en a aucun), polémiques médiatiques inutiles visant la communauté… « On a même descendu les prix plus bas que l’an passé! »
Entendre d’une organisation un message comme celui-ci fait du bien. Ses partenaires interviennent en soutien à cette mission également : le Festival de la Poésie de Montréal jumèle certaines activités avec Equinox, le Relais Boréale brasse une bière spéciale pour l’occasion, des disquaires se prêteront à l’exercice… On parle immanquablement de cash ici, cachets obligent, mais l’attitude est punk, dans l’éthique primaire de cette philosophie : le rejet des conventions, oui, mais surtout un lieu d’accueil pour les marges les plus névralgiques.
La programmation est d’ailleurs tout aussi punk : « C’est une volonté assez claire de booker des bands lourds. C’est comme le pendant de LUNES [un autre événement organisé par Elyze Venne-Deshaies] qui est déjà une plateforme pour les projets plus tranquilles. » Avec des artistes comme Crachat ou Nüshu, on est à pied-joints dans le féminisme contestataire, alors qu’avec La Mort du Soleil et Pyrocene Death Cult on s’avance même franchement dans le métal. Les Torontois HotKid risquent aussi d’être une belle découverte pour plusieurs, alors que le projet Musique sensible de Mertin Poulin-Légaré (Crabe) et le groupe Taxi Girls sont de solides valeurs sûres. Ça va brasser, mais dans le respect.
Pour découvrir l’ensemble des artistes de la programmation (les 5 à 7 sont bourrés de variété), vous pouvez visiter l’événement Facebook du festival dès maintenant.
- Artiste(s)
- Crachat, Musique sensible, Nüshu, Taxi Girls
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- L'Esco, Quai des Brumes
- Catégorie(s)
- Alternatif, Art punk, Art rock, Exposition, Festival, Grunge, Hardcore punk, Métal, Performance, Poésie, Punk, Rock,
Événements à venir
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mardi
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