crédit photo: Le Petit Russe
Vincent Vallières

Entrevue| Vincent Vallières, un des douze hommes rapaillés

Vincent Vallières viendra jouer deux fois aux Francofolies de Montréal pour cette 26ème édition. Il donnera un concert au Club Soda le 15 juin et on le retrouvera pour la fameuse Symphonie des hommes rapaillés le 22 juin sur la scène Bell; un concert qui l’inspire beaucoup et qui l’a fait jaser lors d’une entrevue avec Sors-tu.ca, la veille du lancement des Francofolies de Montréal! 1859410

Vous serez le 15 juin au Club Soda pour un spectacle qui a tourné un peu partout au Québec pour votre 6ème album Fabriquer l’aube. Comment s’est déroulée votre tournée?

Notre spectacle aux Francofolies c’est une sorte de supplémentaire de la tournée Fabriquer l’aube qu’on a commencé en février. On fait notre spectacle avec quelques valeurs ajoutées… il y aura quelques invités surprises qui vont débarquer sur scène! C’était la tournée la plus intense depuis mes débuts je pense, on a donné tellement de concerts ! On en a fait jusqu’à six par semaine. Cette tournée nous a vraiment soudé autant au niveau musical qu’au niveau de nos liens d’amitié. Je tourne avec les mêmes musiciens depuis plusieurs années, c’est des amis qui deviennent mes frères. Mon bassiste était dans ma classe au secondaire, le plus jeune membre est là depuis huit ans…On passe tellement de beaux moments, et quelques moments plus difficiles en tournée, tout ça se ressent quand on est en spectacle!

On parle beaucoup de la mise en scène de Brigitte Poupart, « un des meilleurs spectacles en carrière » ? Pourquoi à votre avis ?

Bonne question… Au fil des années, le métier rentre d’une part puis maintenant j’ai un bon bassin de chansons dans lequel je peux sélectionner pour faire un spectacle de qualité!  Il est à l’image de toutes les facettes qu’on peut faire, il y a des moments acoustiques plus tranquilles, des moments plus rock’n roll, plusieurs monologues… du visuel aussi, on a travaillé fort pour habiller la scène de façon à personnaliser notre prestation et à répondre au besoin des chansons.

Ce qui est important pour moi c’est que chacun des spectacles qu’on donne soit unique, j’aime pas l’idée de me répéter, c’est important de relancer l’action!

Vous tournez seulement au Québec ? Ça vous plairait de jouer à l’international ?

Je tourne principalement au Québec, j’ai fait un peu de pancanadienne dans les dernières années. Je suis allé un petit peu en France aussi, en Suisse mais j’ai surtout beaucoup de travail ici. J’ai des jeunes enfants, donc j’ai refusé quelques dernières offres parce que c’était pas le bon moment pour moi. Le temps qu’il me reste, j’ai envie de le passer avec ma famille ou à voyager!

Un des 12 hommes Rapaillés

On vous verra aussi le 22 juin sur la scène Bell au spectacle La symphonie rapaillée, avec l’Orchestre Symphonique de Montréal. Qui vous a abordé pour ce projet ?

Je pense que c’est l’Equipe Spectra qui a eu cette idée de poursuivre l’aventure des deux premiers disques et d’en faire un spectacle symphonique. Moi j’aimais beaucoup cette idée-là, Gaston Miron c’est le poète du peuple. Ce choix-là ça remonte à l’époque des grèves étudiantes. Je me rappelle qu’un étudiant avait repris une phrase « nous sommes les bêtes féroces de l’espoir ».  Ça me parlait énormément de voir de la poésie de Miron dans ces moments-là! Miron c’est un homme qui n’a jamais été très riche, je trouve ça intéressant que le spectacle des 12 hommes rapaillés soit accessible pour une première fois parce que ces mots-là appartiennent à tout le monde, pas juste à une élite.

En ce moment on a intensément besoin de contenu, il y a un public qui a soif d’entendre des choses, d’avoir un propos et on le sent quand on donne notre spectacle. Dans mon show je fais une reprise de Léonard Cohen qui a été traduite en français et c’est un des moments préférés du public. Il ne faut pas le sous-estimer, le spectacle est porteur de sens et de valeurs. Il nous interpelle par rapport à notre identité, qui nous sommes, qui on veut devenir… Pour moi ça signifie beaucoup que ce spectacle se fasse sur une scène extérieure, gratuitement pendant le grand festival francophone des Francofolies de Montréal!

On sent que l’écriture est importante pour toi, quel autre poète ou écrivain t’inspire ?

Moi j’aime beaucoup la poésie de Patrice Desbiens, Gérald Godin, surtout son parcours, Félix Leclerc aussi, Gilles Vigneault… Ces artistes qui m’ont marqué, j’aime beaucoup la poésie de Lou Reed, Cohen aussi… Je trimballe beaucoup de leurs livres quand j’écris des chansons.

C’est quoi votre processus de composition ? Comment vous partagez-vous le travail? Le texte avant la musique, la musique avant les paroles? 

Un peu des deux… Je n’ai pas trouvé de méthode encore, la seule que j’ai, c’est de gosser le plus longtemps possible! La musique est souvent dans l’amalgame des mots, quelques fois une musique vient naturellement mais pour moi l’écriture de chanson a beaucoup à voir avec l’instinct, je n’ai pas de formation musicale…

C’est moi qui compose tout. Par contre, contrairement à plusieurs autres artistes québécois, je ne suis pas multi instrumentiste, une fois que ma chanson et mes paroles sont composées, j’appelle mes amis musiciens et on les arrange. Je fais un peu de piano guitare mais je sais que j’ai plusieurs amis qui sont vraiment bons là-dedans, moi j’ai pas ce talent là. Mais je sais pas si j’aimerais…Plus que de me mettre à me former au monde musicale, j’ai surtout envie de me rapprocher des mots!

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Tes bons plans Francofolies pour les Sorteux ?

Tu veux dire à part le mien?!

Il y en a plusieurs… Pour moi le grand incontournable c’est Les 12 hommes rappaillés. J’invite les festivaliers à aller découvrir les nouveaux chanteurs, les Sœurs Boulay, Radio Radio, Ludovic Alary… C’est une nouvelle génération d’artistes qui prennent de plus en plus de place et qui sont très pertinents au niveau du son et des propos, allons les découvrir!

Sans oublier les classiques, Renée Martel, et je vais essayer d’aller voir Stromae je suis vraiment fan!

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