Entrevue | Thomas Fersen se réinvente
Thomas Fersen est de passage au Québec, notamment au festival Montréal en Lumière ce jeudi 27 février, pour présenter son dernier album Thomas Fersen & The Ginger Accident, un disque beaucoup plus coloré et joyeux que les précédents. L’artiste français favori des Québécois a raconté à Sors-tu.ca ce nouveau chemin qu’il a décidé d’emprunter avec ce 10e album en 25 ans de carrière.
« J’avais besoin d’un nouveau souffle, je ne me voyais pas faire encore des concerts avec un spectacle que j’ai usé. J’avais besoin de trouver de la fraîcheur avec une nouvelle équipe et de nouveaux arrangements. » Thomas Fersen a obtenu le résultat escompté en travaillant avec The Ginger Accident, une collaboration qui est née d’un hasard.
Il raconte qu’alors qu’il était en spectacle, un directeur musical lui a remis une compilation d’artistes invités dans un festival, sur laquelle le groupe avait une pièce. « Quand j’ai entendu le groupe, l’idée a tout de suite germé de leur confier mes chansons que, pourtant, je venais d’enregister. J’ai tout recommencé avec eux. J’aimais le son, la vision, l’énergie, la créativité, les arrangements et la dynamique du groupe et j’avais envie d’enprofiter. »
Depuis septembre donc, Thomas Fersen est en tournée et partage la scène avec 6 autres musiciens. Cette énergie et ce son que le groupe a apporté à l’album, Thomas Fersen tenait à le reproduire en spectacle. Par chance, le courant a passé très rapidement entre lui et le groupe. « Ce n’est pas tellement une question de nombre, mais de cohésion, et la cohésion, on l’a. On est heureux, on s’amuse et c’est ce qu’on essaie de transmettre aux gens. Ce qu’on travaille ensuite, ce sont les arrangements, mais le reste se fait spontanément. »
L’artiste a complètement fait confiance au groupe en leur envoyant ses pièces en version piano et voix tout simplement et leur laissant s’amuser avec. Cuivres, guitares, orgues et basses se sont donc ajoutés au grand plaisir de Thomas Fersen. « C’était un instant à saisir, j’aimais bien la première version de l’album que j’avais fait seul, mais j’avais l’impression de n’aller nulle part ainsi, je sentais que la collaboration apportait quelque chose de plus. »
Son différent, même inspiration
Malgré l’évident changement de cap, à l’écoute de nouvelles pièces comme Joe-la-classe ou Les femmes préfèrent, on reconnaît le parolier aux textes originaux et recherchés qui ont fait de lui le dandy de la chanson française.
Son inspiration, elle lui vient du quotidien, de situations qui paraissent banales à première vue. «Au départ, mes chansons ne sont pas des histoires. Je les transforme pour qu’elles le deviennent.» Il y ajoute de la fiction et les paroles deviennent symboliques. «Par exemple, ça me fait penser à quand je suis allé m’acheter des souliers et que la vendeuse m’a offert des bottes en anguille, en les essayant, je ne reconnaissais plus mes pieds. Ainsi la chanson joe-la-classe est née. Ce sont des petites choses, mais qui en disent long sur notre civilisation et sur notre rapport avec les vêtements. »
Après 25 ans de carrière, l’artiste qui ne porte pas son vrai nom et se présente souvent comme un personnage tente toujours de parler de lui en toute simplicité et ne tient pas à livrer ses états d’âme au public. Dans cette évolution artistique, le but de Thomas Fersen à travers la musique est resté le même qu’en début de carrière. Il propage la joie, la passion des mots et veut communiquer et s’entretenir avec des gens qui partagent son état d’esprit et sa vision singulière de la vie.
* Thomas Fersen sera en spectacle au Théâtre Hector-Charland, à L’Assomption, ce soir (26 fév), puis au Métropolis de Montréal demain, au Vieux Clocher de Magog vendredi et à la Salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec samedi soir.
- Ville(s)
- L’Assomption, Magog, Montréal, Québec
- Salle(s)
- Le Vieux Clocher de Magog, Métropolis - MTELUS, Salle Louis-Fréchette (Grand Théâtre de Québec), Théâtre Hector-Charland
- Catégorie(s)
- Chanson,
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