Entrevue – Francofolies 2014| Zaz, propulsée
Il y a quatre ans, Zaz lançait son premier album, et voilà qu’on la retrouvait hier soir au Métropolis! Il y a un album en préparation pour novembre 2014, et plein de petits projets ! La voilà donc propulsée « dans la gueule de la société », nous expliquait-t-elle éveillée et énergique à la salle de presse de l’Astral pour les Francofolies de Montréal, à quelques heures de son concert.
Zaz nous présentait un concert plus jazz que les autres, hier soir au Métropolis. Elle nous annonçait déjà en après-midi qu’il manquerait le beau décor qu’elle a l’habitude d’emmener partout, mais qu’on aurait la chance d’entendre une de ses nouvelles chansons et huit très bons « zicos » avec qui elle a hâte de jouer!
Elle nous annonçait aussi officiellement la sortie d’un troisième album en septembre. « J’ai vraiment aucune pression par rapport à cet album, il n’y a aucune composition de moi, c’est plein de superbes collaborations ».
« C’est un album assez jazz, et chanson française aussi…Mais je peux en parler ou pas..? Je sais pas moi, je suis pas superstitieuse mais tant que les choses ne sont pas faites, je préfère fermer ma gueule ! » Après juillet, on en saura plus, nous assure-t-elle.
Les plus gros changements depuis qu’elle a commencé ? «J’ai vécu tout ça en accéléré. Tu te manges toute la société dans la gueule, tout ce qui est beau, tout ce qui n’est pas beau. Ton image est décortiquée, interprétée, c’est très étrange… Le plus grand changement c’est le regard des autres aussi. Moi j’ai pas changé, le fond est toujours le même, je me suis améliorée, enfin j’espère ! Il n’y a plus de réelle rencontre, c’est ce qui me manque le plus. Je trouve que c’est un amour faussé parce je ne suis souvent qu’une image. Mais au Québec et à l’étranger, c’est plus facile tout ça! »
Photos en vrac du concert au Métropolis
(par Richard Mercier)
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Française oui, mais surtout humaine !
Attention, Zaz est française, oui, mais humaniste surtout ! « En ce moment, on met l’accent sur ce qui ne va pas en France, mais il y a de très beaux projets qui se mettent en place, explique-t-elle. Il faut agir, faire, mais je m’inquiète pas! »
Il ne faut pas trop lui rappeler qu’elle représente la France d’ailleurs : « je ne suis pas l’ambassadrice de quoi que ce soit ». Elle est plutôt humaniste et citoyenne que Française. Le mot politique, ça ne lui parle pas du tout. « Je chante pour essayer d’éveiller les gens dans mes chansons! J’ai toujours voulu trouver une cause et j’ai croisé la route de l’association Colibri, qui se donne pour mission de changer de regard sur le monde, et développer des projets de société ! »
«Donner à manger aux gens, c’est bien, leur apprendre à cultiver, c’est mieux ! Devenir autonome, je me bats pour ça, pour que les gens retrouvent leur pouvoir»
Des projets, elle en a plein ! Elle a récemment écrit une bande dessinée pour enfant qui raconte la légende du Colibri. Et il y a un film qui sort bientôt, avec Mélanie Laurent et Cyril Dion (co-fondateur de l’association Colibri).
Des bébés aussi peut-être? « J’en veux plein oui… mais pour l’instant, je vis les choses au jour le jour, je devais m’arrêter pour prendre une année sabbatique mais finalement il y a eu ce projet d’album qui s’est lancé, mais en même temps c’est excitant et ça me fait du bien! »
Elle est également en train de préparer un DVD pour sa propre tournée, « pour partager ce que je découvre et me rendre compte de ce que je vis à l’international ».
Zaz, un gros phénomène à l’international
Revenir à Montréal, c’est comme des vacances, c’est du travail aussi mais il y a quelque chose de plus détendu. C’est plus facile d’aborder les gens, « je rencontrerais bien Lisa Leblanc ! »
Si elle entretient ce lien si particulier avec Montréal c’est principalement grâce au public! Elle va là où les gens la demande, « comme en Amérique latine par exemple, le public m’a fait venir et c’était hallucinant, ils nous attendaient à l’aéroport! C’était en mars dernier, on a fait le Chili, l’Argentine, le Brésil. Pendant le concert je cherchais tout le temps la caméra cachée, ils chantaient tout par coeur au Brésil, je pouvais même pas chanter tellement ils chantaient fort, on aurait dit un match de foot… j’étais très touchée par la bienveillance des gens ! »
Son public est très attaché, elle nous raconte que les gens apprennent même le français pour comprendre ses chansons et les chanter à tue-tête, comme au Brésil ou même en Allemagne.
Elle est à l’aise partout et voudrait aller partout mais « il faudrait quatre ou cinq Zaz pour pouvoir tout faire et aller partout dans le monde ! »
S’il y a des endroits ou elle a refusé d’aller? Oui quelques-uns, des soirées privées aussi, mais on taira les noms, elle n’est pas là pour ça! « On cherche surtout à favoriser les petits festivals, à avoir des places les moins chères, c’est important de valoriser des gens. »
Même si elle semble être comme un poisson dans l’eau un peu partout dans le monde, elle se verrait bien vivre et se poser dans les Pyrénées, en France ! « Le français, c’est ma langue ou celle où je retranscris le plus mes émotions et ça ma jamais empêché d’aller dans aucun pays. Les Français n’intègrent pas ça d’ailleurs, ça les surprend que je sois connue à l’étranger. Pourquoi moi? Je sais pas, je suis une privilégiée ! »
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