crédit photo: Marc-André Mongrain
Yves Lambert

Entrevue avec Yves Lambert | De l’énergie comme au premier jour

La moitié d’un siècle à égayer la plus frileuse des foules par ses talents de conteur et une présence scénique hors du commun, c’est tout un exploit ! Pour souligner cet anniversaire, Yves Lambert offre à son public fidèle un spectacle en compagnie de son Grand Orchestre festif explorant son immense répertoire sur lequel il travaille depuis ses débuts avec le groupe La Bottine Souriante, jusqu’à aujourd’hui. À quelques jours d’une tournée québécoise qui le mènera de Gatineau à Sherbrooke, en passant par Montréal, Chicoutimi et plusieurs autres villes, Sors-tu? s’est entretenu avec l’icône du trad afin de faire une petite rétrospective de sa carrière, de parler de ses inspirations et motivations, ainsi que de ce qu’il nous réserve pour le futur.

Il suffit de prononcer le nom « Yves Lambert » pour faire battre le cœur patriotique de n’importe quel Québécois. En effet, après 50 ans de carrière, en groupe ou en solo, le chanteur charismatique s’est imposé comme l’une des figures incontournables du patrimoine musical québécois.

Yves Lambert voit cet anniversaire avec « beaucoup plus d’expérience, beaucoup plus de maturité, mais encore avide. Je ne suis point rassasié malgré toutes ces années », dit-il. La fougue, on la sent encore chez l’homme de 68 ans. C’est ce qui est ressorti de notre entrevue avec Yves Lambert.

Une énergie intacte

« L’énergie vitale, c’est la même qu’à mes débuts. C’est la même chose », souligne le maître de la musique folklorique. Yves Lambert a cofondé le groupe La Bottine Souriante en 1976, et y sera un des membres phares jusqu’en 2003, lorsqu’il décidera de quitter. Avec le groupe, il a participé à onze albums et de nombreuses tournées internationales. Il a aussi fait naître des chansons qui marqueront à jamais l’imaginaire québécois, telles que La Ziguezon, Dans nos vieilles maisons et La Cuisinière. Il poursuit sa carrière avec le Bébert Orchestra pendant 15 ans, puis fonde le Yves Lambert Trio en 2010 avec Tommy Gauthier et Olivier Rondeau, publiant l’album Trio en 2012.

 

Au fil des années, il s’est impliqué dans divers projets collectifs, notamment avec Les Charbonniers de l’Enfer et sur l’album de retour de Beau Dommage en 1994. En 2011, il a participé au projet Douze hommes rapaillés en hommage à Gaston Miron et a interprété Caleb dans l’opéra-folk Les Filles de Caleb.

C’est donc un curriculum vitae bien chargé que l’homme originaire de Sainte-Mélanie a en poche. Il est pourtant prêt à ajouter de nombreux projets à la liste. « Je ne suis pas un has-been, on dirait que je suis encore jeune. » Bien qu’il ait choisi la voix du folklore, Yves Lambert affirme que, tant que la musique l’avait accompagné, il aurait pu faire n’importe quoi. « J’avais un tempérament de rocker, moi, j’aurais pu faire du rock », dit-il en riant. Il n’y a d’ailleurs pas de doute qu’il est un bon vivant, et ce, depuis toujours. « Ma mère était une personne très drôle, j’ai toujours grandi là-dedans, dans les histoires. » Il va donc souvent puiser sa créativité dans l’humour et l’énergie familiale dans laquelle il a été élevé.

L’interprète avant tout

« Moi, fondamentalement, je suis un interprète et fier de l’être », souligne Yves Lambert. Il assure donc que, tant qu’il pourra partager son art avec une foule attentive, il sera heureux. Cette connexion est d’ailleurs le moteur de sa carrière.

Je suis un vieux magicien, moi. Je suis comme un animateur de foule. Ça reste du théâtre à quelque part.

Il manifeste donc avec confiance qu’à travers les années, il a développé un charisme infaillible afin de faire mousser les soirées. Surtout parce que c’est la raison première pour laquelle il fait ce qu’il fait. « On fait tous le même métier, les musiciens, mais il n’y en a pas un qui le fait pour les mêmes raisons. Et moi, ce qui m’incombe le plus là-dedans, c’est pourquoi tu le fais. » Pour faire plaisir au public, voilà sa raison à lui. Il insiste également que le métier exige de le faire dans la bonne humeur. « La bonne humeur est tellement importante quand tu travailles avec les autres, j’ai appris ça avec le temps. Avec La Bottine, ça a été l’enfer dans les dernières années parce qu’on avait perdu ce bonheur-là. »

Rupture avec La Bottine Souriante

En effet, Yves Lambert décrit ses dernières années avec le groupe qui l’a fait connaître comme des moments plus difficiles. « On n’avait plus de bonne humeur parce qu’on était tellement sur d’autres planètes », explique-t-il, soulignant l’importance d’une communication saine dans un groupe. Se décrivant comme de nature plus solitaire, faisant d’ailleurs son entrevue depuis son petit havre de paix en forêt, il était également peut-être temps de tirer sa révérence après 26 ans au sein du collectif. « J’étais tellement écoeuré des gangs que j’ai fait mon affaire seul, en collaborant avec des gens et en essayant de leur donner de bonnes conditions de travail. »

Prendre les décisions en toute autonomie

Il tient donc mordicus à prendre toutes les décisions importantes sur sa carrière par lui-même, tout en collaborant avec des artistes soigneusement sélectionnés. Parmi ce cercle fermé, le Grand Orchestre présent lors de son spectacle sera composé de sept musiciennes et musiciens. En leur compagnie, Lambert présentera donc dès début décembre son spectacle célébrant ses 50 ans de carrière dans le domaine musical. « C’est un long show : quand je joue vraiment, c’est deux heures et demie. » Le public en aura donc pour son argent alors que l’artiste prévoit jouer quelques nouvelles chansons, mais revisitera sans aucun doute ses grands classiques, ayant comme objectif principal de faire passer un bon moment à ses fans qui le suivent depuis si longtemps. Ses chansons étant connues pour savoir égayer les soupers du temps des Fêtes, son spectacle arrive à point. « Ça s’appelle de la Bottine à aujourd’hui, fait que y’a beaucoup de Bottines parce que le monde veut l’en entendre », souligne-t-il.

Un artiste à l’année longue

Pourtant, le musicien tient à rappeler qu’il est un artiste à l’année longue, et pas seulement en décembre et en janvier. « Je travaille aussi tout le long de l’année au niveau des spectacles. J’ai un autre show d’ailleurs qui s’en vient qui s’appelle Romance Paradis ». En effet, Romance Paradis est le dernier album d’Yves Lambert sorti en janvier 2024. Il s’agit d’un album de reprises de chansons plus poétiques, et c’est ce qu’il voulait pour son prochain spectacle. « Il y aura une magnifique mise en scène très soignée offrant un hommage à une époque de la chanson plus réaliste des années 20 et des années 40. »

Malgré tous ces projets, Yves Lambert se permet encore de rêver à des projets futurs qu’il a toujours voulu faire. Parmi ceux-ci, celui qu’il convoite le plus serait d’aller faire une petite tournée en Espagne, pays qu’il adore. Il se souhaite également davantage de projets reliés au théâtre et à la poésie. De notre côté, on se souhaite 50 autres années animées par la véritable bête de scène qu’est Yves Lambert.

Tous les détails et billets se trouvent par ici.

 

Concerts à venir d’Yves Lambert

6 décembre 2024 • 19:00
Acton Vale CA
Parc Roger-LaBrèque

12 décembre 2024 • 19:30
Montréal CA
Salle de spectacle de l’église Jean XXIII

13 décembre 2024 • 20:00
Drummondville CA
Maison des arts Desjardins Drummondville

14 décembre 2024 • 20:00
Thetford Mines CA
Salle Dussault

15 décembre 2024 • 15:00
Montmagny CA
Salle Edwin-Bélanger

19 décembre 2024 • 20:00
Sherbrooke CA
Théâtre Granada

20 décembre 2024 • 20:00
Roberval CA
Auditorium Fernand-Bilodeau

21 décembre 2024 • 20:00
Chicoutimi CA
La nuit Des Temps

22 décembre 2024 • 15:00
Québec (Vanier) CA
La Chapelle spectacles

28 décembre 2024 • 20:00
Trois-Rivières CA
Théâtre du Cégep de Trois-Rivières

29 décembre 2024 • 20:00
Bécancour CA
Moulin Michel

30 décembre 2024 • 20:00
Bécancour CA
Moulin Michel

31 décembre 2024 • 22:00
Malartic CA
Théâtre Meglab

3 et 4 janvier 2025 • 20:30
Montréal CA
Espace St-Denis

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