Thierry Larose

Entrevue avec Thierry Larose par notre relève journalistique

Chez Sors-tu.ca, on croit beaucoup en la relève, en cette jeune génération qui nous pousse dans le derrière et qui lorgne le milieu de la musique afin de lui insuffler un peu d’idées fraîches, de passion et d’enthousiasme. C’est pourquoi nous avons accueilli la semaine dernière une jeune stagiaire gatinoise du nom d’Ève Bérard, 15 ans, qui souhaitait explorer comment ça se passe dans le milieu de la musique à Montréal. Nous l’avons donc notamment emmenée à Laval pour voir un spectacle de Gab Bouchard et Thierry Larose, et ce dernier a gentiment accepté d’accorder une vingtaine de minutes à Ève avant le spectacle pour sa toute première entrevue à vie!  En voici le résultat.

* Notre stagiaire Ève Bérard en préparation d’entrevue dans les bureaux de Sors-tu.ca.

Ève : Comment te sens-tu d’être l’artiste le plus jeune à avoir remporté le Prix de la chanson SOCAN [pour sa chanson Les Amants de Pompéi] ?

Thierry : Je me sens très flatté parce que c’était un prix voté du public. Donc de savoir qu’il y a autant de gens crinqués à voter me fait sentir choyé d’avoir pu compter sur ces gens-là. C’est un grand honneur parce que j’étais nommé avec des chansons que j’aimais vraiment déjà.

 

Ève : En plus, tu es le plus jeune donc c’est vraiment cool!

Thierry : C’est ça, c’est mon gérant qui avait dit : « À 23 ans serais-tu par hasard le plus jeune? ». J’ai trouvé que ça paraissait bien et ils ont fait des recherches et j’étais effectivement le plus jeune.

 

Ève : Comment trouves-tu l’atmosphère dans les salles de spectacles après la pandémie?

Thierry : On a fait un lancement juste quand le couvre-feu allait recommencer et tout. Ça c’était vraiment weird. Je me suis aussi fait taper sur les doigts hors-scène parce que j’avais incité les gens à se lever pour la dernière toune.

 

Ève : Ça doit être difficile avec les restrictions!

Thierry : Oui et ce l’est encore un petit peu mais ça fait deux shows de suite qu’on fait où c’est vraiment survolté. Comme à Val-d’Or [au FRIMAT], les gens étaient debout et c’était fou! Hier à Waterloo, c’était le fun, ça dansait, ils ont chanté les paroles et c’est vraiment fou, c’est tout un feeling.

Ève : Qu’est-ce que la pandémie t’a apporté en tant qu’artiste?

Thierry : Je me suis découvert une passion pour la synthèse FM, donc je me suis acheté des vieux claviers des années 1980 et je suivais des tutoriels en ligne pour comprendre comment ça fonctionnait.

Même sans la pandémie, j’avais écrit beaucoup de choses mais avec mon temps libre j’ai écrit davantage de chansons. Le deuxième disque est bien avancé.

J’ai aussi commencé à écrire un livre de fiction. L’histoire se résume à un dine and dash et le personnage principal le voit depuis sa fenêtre. Une personne du couple se fait plaquer au mur par le serveur et l’autre personne s’enfuit et l’abandonne. La personne qui est témoin de ça est secouée, et elle va essayer de recréer la scène pour voir comment tout le monde se sentait.

 

Ève : Étant un jeune artiste, comment te sens-tu par rapport à la baisse d’écoute de musique francophone chez les adolescents?

Thierry : La baisse? J’aurais cru que c’était en hausse.

Ève : Par exemple, si je me fie à mes amis, c’est vraiment une minorité qui en écoute.

Thierry : Je comprends. Quand j’étais au secondaire c’était effectivement plus des artistes américains que j’écoutais. Vers la fin du secondaire, j’ai dû participer à un concours où je devais juste jouer des chansons francophones, donc j’ai commencé mon éducation avec, par exemple : Robert Charlebois, Beau Dommage, etc. Quand j’ai découvert la musique actuelle, il y a eu comme un déclic et j’étais comme : « Ça c’est de la musique queb’ qui se fait maintenant, par des gens un peu comme moi et qui est populaire dans les shows avec les jeunes aussi ». Je pensais que ça gagnait du terrain surtout avec le rap queb. Dans ma tête, je pensais que c’était en hausse.

Ève : Quels artistes écoutais-tu ado, et influencent-ils ta musique aujourd’hui?

Thierry : Oui ils influencent énormément ce que je fais. J’écoutais les Beatles, Bob Dylan, etc. Les artistes que j’écoutais seulement ado étaient par exemple le groupe Wavves.

Ève : J’ai entendu dire que tu aimais aussi beaucoup Weezer?

Thierry : Tu vois, ces jours-ci, je suis moins Weezer, ça a commencé à faner mais ils seront toujours dans mon cœur. C’est vrai que je pourrais dire maintenant que c’est de la musique que j’écoutais jusqu’à mes 22 ans.

 

Ève : C’est quoi ton meilleur souvenir en studio durant la création de ton premier album « Cantalou »?

Thierry : Le meilleur souvenir, je pourrais pas dire… mais je peux te raconter des histoires. Un truc qui m’a toujours fait rire, c’est mon batteur CAO [Charles-Antoine Olivier] qui est extrêmement drôle sans effort. Il m’a toujours bien fait rire en studio. On a gardé beaucoup de ses erreurs de batterie parce que c’était juste trop le fun. Il faisait des passes qu’aucun autre drummer en studio ferait. Il éternuait pendant des takes.

Ève : Au début de Rachel, je ris à chaque fois parce qu’il y a quelqu’un qui tousse, je pense?

Thierry : C’est lui ça! On était comme : « On vient de commencer la toune! ». Fallait la garder! Il jouait aussi avec le métronome tellement fort qu’on l’entend dans les tounes quand il joue pas de batterie!

Ève : C’est bon que vous les avez gardées, ça fait des souvenirs! Quand tu vas les réécouter, tu vas te souvenir de ces moments-là!

Thierry : J’écoute pas vraiment ce que je fais. Peut-être dans quelques années. Je sais pas trop pourquoi, probablement parce que j’écris d’autres trucs maintenant.

 

Ève : Depuis combien de temps écris-tu pour ton premier album?

Thierry : Officiellement, des années parce qu’il y a des vieilles idées dessus que j’ai eues à 15-16 ans et il y a des trucs que j’ai écrits en studio au moment de le faire. C’est comme un ramassis finalement.

Ève : Comment imaginais-tu ta carrière après les Francouvertes [en 2019]? Est-ce que c’est comme tu l’imaginais maintenant?

Thierry : Je ne m’attendais vraiment pas à gagner. Quelqu’un m’a convaincu d’y aller et c’est ce qui a tout débloqué. J’ai jamais pensé à « après » avant de participer au concours.

Ève : Est-ce qu’il y a une chanson sur « Cantalou » qui représente le style voulu pour ton 2e album?

Thierry : Non, parce que j’écris jamais en voulant un style en particulier. Je ne me dis jamais que je vais écrire une chanson plus jazz aujourd’hui. J’y vais avec ce qui me vient.

 

Ève : Finalement, c’est une question classique mais : c’est quoi tes projets prochainement?

Thierry : Il y en a que j’ai pas le droit de dire mais j’ai des spectacles cet été, des petites affaires en studio mais c’est sûr qu’il y aura du nouveau matériel bientôt.

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