Entrevue avec Salomé Leclerc | Confidences sur un deuxième album mélancolique et lumineux
Sors-tu a rencontré Salomé Leclerc au Placard à l’occasion de la sortie de son deuxième album 27 fois l’Aurore. L’artiste québécoise nous dévoile ses attentes et ses secrets sur la confection de son nouveau disque.
Que t’a apporté le succès de ton premier album ?
Salomé Leclerc : Beaucoup de confiance, on ne sait pas trop comment ça va être perçu au départ. Ça m’a permis de mettre des pions ici et là. J’espère que ça sera la même chose pour le 2ème album.
L’inspiration pour ce deuxième disque est-elle venue facilement ?
Salomé Leclerc : Pas vraiment ! J’ai mis 1 an et demi avant d’écrire des chansons, mais quand l’inspiration est arrivée, j’ai écrit assez vite (ce qui n’est pas mon cas d’habitude). Au final je trouve que cela s’est mieux passé que pour le 1er album, ça n’a pas été moins difficile mais je me suis sentie plus inspirée.
Emilie Loizeau, Camille étaient des sources d’inspiration pour Sous les arbres, quels artistes t’ont inspiré pour ce deuxième opus ?
Salomé Leclerc : Pour mon 2ème disque, j’ai écouté plus d’artistes anglophones, comme Beach House ou Blonde Redhead. Toutefois pour les textes, Philippe B m’a beaucoup inspirée, ou encore Alexandre Désilets : des musiciens qui écrivent des textes très imagés.
C’est vrai que ton album est très imagé, tu as un talent pour décrire des atmosphères particulières.
Salomé Leclerc : J’aime décrire des ambiances, mes chansons sont très cinématographiques, ça permet aux auditeurs de le ressentir comme ils le veulent.
Où écris-tu tes textes ? As-tu besoin d’aller dans des endroits différents pour retranscrire de multiples ambiances dans tes chansons ?
Salomé Leclerc : J’écris mes chansons pratiquement toujours chez moi ou dans mon local. Depuis mon premier disque, j’ai un peu plus voyagé qu’avant, en partie grâce à ma tournée en Europe. Pour cet album, je me suis beaucoup inspirée de mes voyages, on en ressent des touches dans mes textes et les compositions. Mais j’emmagasine les images, je suis très visuelle, c’est pour ça que j’écris toujours chez moi, quand j’ai plus de temps pour moi.
Ton album est assez mélancolique et obscur, cela a-t-il un rapport avec tes expériences personnelles ?
Salomé Leclerc : J’aime écrire des chansons mélancoliques. Mes albums ne sont pas autobiographiques, mais ils ne sont pas non plus extérieurs à moi . Ce que j’écris est quand même inspiré de ce qui m’entoure, des personnes qui sont à mes côtés.
La musique est donc en quelque sorte une échappatoire pour tes sentiments ?
Salomé Leclerc : Oui, complètement.
Le titre de ton album est 27 fois l’Aurore, que signifie-t-il exactement ?
Salomé Leclerc : 27 était mon âge quand j’ai écrit une grande partie de ce 2ème disque. En plus je suis née un 27 avril. C’était une sorte d’année chanceuse, et je trouvais le retour de ce 27 intéressant. L’aurore est un point de commencement, ça ouvrait sur l’aventure du 2ème album. Je trouvais que l’image était belle.
L’aurore annonce la lumière aussi, tu ne trouves pas que ton titre est un peu en contradiction avec la mélancolie de ton album ?
Salomé Leclerc : Ça dépend comment on l’interprète, c’est assez large comme image. C’est vrai qu’il y a beaucoup de mélancolie dans l’album, mais ce n’est pas que des chansons très sombres non plus. Il y a des touches de lumière et d’espoir au travers de cette dynamique.
La collaboration avec Philippe Brault s’est-elle bien passée ? Qui a eu l’idée pour le côté plus électro de ton album ?
Salomé Leclerc : Ça s’est très bien passé, l’alchimie était déjà là avec Philippe, on se connaissait depuis le 1er album. Pour le côté plus électro, c’est nous deux qui avons eu l’idée. Je savais que Philippe était très bon au clavier, j’avais besoin de lui pour qu’il trouve le son que je cherchais. Philippe Brault est quelqu’un qui laisse beaucoup de place à l’artiste, il m’a accompagnée sans trop s’imposer.
Comment te sens-tu avec le public, que t’apporte la scène en plus de l’écriture et la composition ?
Salomé Leclerc : Ce qui me plaît dans la scène c’est le contact avec les gens. J’aime toutes les facettes de mon métier, mais les concerts me permettent de valider mon travail et aussi d’expliquer pourquoi j’ai fait mes chansons. Quand j’écris, c’est un moment très intime, je suis seule et personne ne m’entend. Mais quand mes chansons traversent la scène, c’est une autre dimension qui s’ouvre, ça permet d’expliquer le pourquoi, la valeur de ce que j’ai fait.
Tu as un public au Québec mais aussi en Europe, y-a-t-il une différence entre eux ?
Salomé Leclerc : Honnêtement je trouve que mon public en Europe et au Québec est assez semblable, ce sont des gens qui écoutent beaucoup les textes, les paroles. En France, les spectateurs me découvrent à chaque spectacle, c’est bon de sentir que tu les gagnes, que tu as plus de réactions qu’au début du concert.
Ton album sort ce mardi, tu vas entamer la tournée prochainement, comment te sens-tu ?
Salomé Leclerc : Je suis confiante, j’ai fait ce qui me plaît, ce que je ressens sur le moment sans me donner de contraintes. J’ai hâte de partir en tournée et j’espère que le public accueillera bien 27 fois l’Aurore.
- Artiste(s)
- Alexandre Désilets, Beach House, Blonde Redhead, Philippe B, Salomé Leclerc
- Ville(s)
- Montréal
- Catégorie(s)
- Chanson, Folk,
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