M pour Mtl (festival)

Entrevue avec Mikey de M pour Montreal | Un festival all-you-can-hear

Le festival M pour Montréal commence ce mercredi et ce sera une édition assez chargée, encore une fois. Pour mieux comprendre comment fonctionne le festival et pour en découvrir ses nouveautés, Sors-tu.ca a discuté avec le grand manitou de la programmation, le très coloré Mikey Rishwain Bernard.


 

En quoi cette 11e édition sera différente des éditions précédentes?

Tout le monde espère que le festival grossisse tout le temps. Nous, on vient de faire notre 10e anniversaire. On a livré une programmation assez éclatée l’année passée. Mais, we have to come back to basics. Ça, ça veut dire le networking behind the scenes pour exporter la musique canadienne. Il y a un showcase value, mais aussi un networking value où on n’offre pas juste des drinks et de la bouffe aux gens. Ils viennent s’asseoir et on leur propose des panels et des opportunités pour se rencontrer durant la journée et au cours de l’événement. C’est une façon pour qu’on ne soit pas tous des étrangers, un peu comme un summer camp. On veut donner du temps au monde pour faire du networking et de la business. On n’est pas un festival comme les autres. On n’est pas un festival qui sort des gros, gros noms. On est là simplement pour faire découvrir la nouvelle musique et des noms assez fresh.

Justement, qu’est-ce que vous souhaitez faire en présentant des conférences?

Les panels sont une façon pour les invités de partager leur point de vue avec notre public pour qu’on soit tous dans la même zone. Les choses changent tellement dans l’industrie de la musique. Ça nous donne donc une chance de partager et voir ce que le monde pense. On est pas mal avancé ici, à Montréal. On est tellement une ville bien développée dans le monde artistique ou technologique. Mais il y a un middle ground et M devient comme M pour Middle ground.

Qu’est-ce que tu considères comme la grosse prise à la programmation cette année?

La grosse prise c’est certainement Martha Wainwright. L’album vient de sortir. On n’a pas grands noms dans notre ville qui sont de la royalty à l’international. Les Wainwright c’est une des plus connues dans le monde. C’est un honneur de l’avoir pour partager l’ouverture du festival avec son lancement d’album. On a joué beaucoup dans les groupes émergents, genre les débuts de Grimes, Half Moon Run, Mac De Marco, tout ça, mais quand tu deal avec un Wainwright, c’est comme « Là, je peux inviter mes parents! »

Est-ce que c’est justement une façon de vieillir le public de M pour Montréal.

M pour Maturité en même temps. M était plus connu comme pour les jeunes, mais ne plus en plus, le monde vieillit avec nous. Notre public à l’international veut voir un plus gros spectrum de tout ce qui fait la scène montréalaise. Donc, on ne veut pas juste lui montrer le new stuff, on veut montrer ce qui est plus développé. Il y a du monde à l’international qui ne sait pas que Martha Wainwright vient de Montréal et qu’elle parle français. On aime créer le lien.

Un des éléments de la programmation qui m’a frappée c’est le spectacle de fermeture avec un DJ set de Hot Chip. Pourquoi être allé dénicher ça?

On est tellement habitué de voir des DJ connus, des jeunes DJ qui viennent en ville jouer 20-30 fois par année. C’est pas l’fun! Quand je fais par exemple la programmation du OUMF, je booke des Grandmaster Flash ou DJ Jazzy Jeff, du monde qui vont prendre du temps avant de revenir. Quoi de mieux que finir avec un des groupes les plus populaires d’Angleterre qui vient faire un DJ set? C’est pas ton usual party. Il y a quand même un novelty parce que ce ne sera pas la même chose que leur show. On voulait un petit party pour la fermeture, mais pas comme un show Centre Bell. On a gardé ça M pour Mild, mais ça va être assez cool.

On retrouve plusieurs salles de spectacle à la programmation auxquelles on ne va pas autant, comme par exemple le Café Cléopâtre. Parle-moi un peu de la façon de choisir tes salles pour tes artistes.

Les petites salles cette année sont spéciales parce que c’est là que j’ai booké les artistes les plus pertinents, le plus surprenants. C’est ces salles-là où je me retrouve souvent et où je me sens chez nous, comme par exemple à l’Escogriffe ou le Quai des brumes. Avoir des groupes comme Gabriella Cohen – super bonne en passant – qui vient de l’Australie et qui va faire son premier show à Montréal au Quai des Brumes avec Alex Calder, ça va être weird. Pour moi qui les aime beaucoup, je me dis ça va être trop petit, mais en même temps, il va y avoir quelque chose d’intime et bien spécial. C’est ça qu’on aime faire, de mettre des groupes dans des salles plus intimes. On a même déjà fait Of Monsters and Men au Quai des Brumes pour cent personnes, et maintenant, ils ont vendu le Métropolis plusieurs fois.

De faire découvrir des salles de spectacle, est-ce que c’est ta façon de faire découvrir Montréal à ton image?

Exactement. Quand on parle des affaires qui me touchent, c’est prendre par exemple la journée de jeudi et voir qu’en après-midi on fait un show dans une Église pour ensuite faire un show dans un strip club en fin de soirée. Je pense que c’est ce que le monde aime à M. Je veux que le monde essaye tout. Et on veut donner cette même expérience-là aux bands qui viennent. C’est important de bouger, de ne pas rester au même endroit. Ça permet de faire un petit tour de Montréal.

Qu’est-ce que tu recommandes justement à quelqu’un qui vient découvrir le festival?

Il y a un peu de tout, c’est un gros buffet all-you-can-eat, surtout all-you-can-hear. Faut faire ses devoirs et vraiment voir tout ce qu’il y a. Il y a des trésors partout à M, c’est juste à vous de le découvrir. Pour ceux qui viennent découvrir, faut que tu te laisses surprendre, que tu te perdes dans la ville. Des fois, quand tu te perds, c’est là que tu captures quelque chose qui va t’affecter pour longtemps. Faut prendre des chances, faut prendre des risques. C’est le temps de sortir voir la ville, de supporter nos artistes. Il y a assez de découvertes, les gens vont trouver de quoi, c’est sûr.

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