Marie-Pierre Arthur

Entrevue avec Marie-Pierre Arthur | Une tournée bien entamée et un vent de changement

Trois mois après avoir lancé son Album bleu, en août dernier, Marie-Pierre Arthur aborde avec un esprit rassembleur qui lui ressemble la préparation des prochains spectacles de la tournée. « La musique est forte. Je me sens forte dedans. Le projet est lancé. Le moteur est en marche ! », dit-elle. Ses deux plus gros spectacles se dérouleront le jeudi 5 décembre prochain au Club Soda à Montréal et le jeudi suivant, 12 décembre, à l’Impérial Bell de Québec afin de présenter un spectacle qu’elle qualifie comme un réel « trip de gang ». Sors-tu? s’est entretenu avec elle afin de discuter du rapport entre le studio et la scène, de ses premières collaborations et de ses projets à venir.

C’est au Café 180g que Marie-Pierre s’installe devant moi, café en main, excitée de parler des multiples projets qui l’habitent. Une aura chaleureuse se dégage de la chanteuse, on sent qu’elle a le désir de nous mettre à l’aise. Ça paraît que c’est une fille de gang.

Du studio à la scène

L’artiste est catégorique : elle ne pense pas à ses spectacles lorsqu’elle se trouve en studio. En effet, l’auteure-compositrice-interprète avance un projet à la fois. « Je pense que ce sont deux expériences complètement différentes, le studio et le live », affirme-t-elle. « Quand je pense au spectacle que je suis en train de créer, il y a un moment où François Lafontaine et Sébastien Blais-Montpetit (avec qui elle travaillait sur le projet) vont me dire : “Arrête. On n’est pas rendu là.” Parce que c’est facile pour moi de me demander : “Comment est-ce qu’on va faire ça live ?”, et ça, ça me bloque. » L’artiste préfère se donner carte blanche en studio et s’adapter lors du moment venu.  « En plus, j’aime beaucoup adapter mes chansons au live et faire apparaître une autre force au même morceau, d’aller au maximum de mon interprétation d’une œuvre. »


* Photo par Claude Dufresne

Le meilleur exemple de cette transition du studio à la scène est la touchante chanson Francine, qui figure sur son dernier album. Marie-Pierre raconte un moment en studio où François Lafontaine, son partenaire de vie et de carrière, et elle-même improvisaient. « C’était un jam de fin de toune, puis c’est sorti d’un trait, spontanément. » C’était peu après le décès de la mère de François, et il finit par dire : « Aïe, je viens de passer un moment avec ma mère. » On l’a gardée, et la chanson porte maintenant son nom, comme un hommage. Ce bel imprévu est un morceau au piano qu’elle décrit maintenant comme nécessaire au spectacle. « À ce moment-là, on ne pensait pas à comment la chanson allait paraître sur scène, mais finalement, je l’utilise comme un second souffle au spectacle : après l’intensité, ça offre un moment super doux, et puis la foule est particulièrement attentive. » Il s’agit définitivement d’un moment prometteur de son spectacle : plus d’instruments, uniquement piano et voix. « Il y a quelque chose qui se passe à ce moment-là, ça fait du bien », dit-elle.

 

Toutefois, lorsque vient le temps de transformer ses enregistrements en performance, la chanteuse sait ce à quoi elle désire que le spectacle ressemble. « Je dirais que, par rapport à l’esthétique, je suis plus maître de mes affaires. » Elle tient à présenter une tournée à son image. « Je ne suis vraiment pas bloquée, je pense. À part quand je bloque », dit-elle en riant.

Une grande bouffée d’air frais

Album bleu était, pour Marie-Pierre, synonyme de période de grands changements : nouvel appartement dans un nouveau quartier, nouvelle gérance, premières collaborations. En effet, les chansons Miroir et Jamais sont ses premiers morceaux où d’autres artistes sont inclus. Dans ces cas-ci, il s’agit respectivement de Mantisse, connu sous cet alias dans le groupe de rap montréalais LaF, et de Rose Perron, du duo musical Rau_Ze. « C’est arrivé parce que j’ai rencontré Mantisse dans un contexte de composition. J’ai rencontré Rose aussi, puis ils sont devenus des amis. » Plusieurs raisons l’ont poussée à vouloir faire naître ces partenariats. « Premièrement, je voulais faire comme les autres », ricane-t-elle. « Puis après, je me suis dit que chanter à deux ou en ensemble vocal, c’est une des choses que je trouvais le plus le fun en interprétation. » Mais aussi, elle perçoit les collaborations comme « une grande bouffée d’air frais » pour les auditeurs. « Je trouve que ça permet une pause dans un album : d’avoir une autre voix qui apparaît, ça donne un rafraîchissement dans l’écoute. »

Pour l’artiste elle-même, accueillir de nouvelles personnes en studio représentait une manière de se renouveler. « Ils ne viennent pas tous de la même école de pensée au moment de la création. C’est ce que je vais chercher là-dedans. Ce n’est rien d’autre que leur réflexe que j’ai envie d’observer, leur façon décomplexée d’écrire. » Après près de 15 ans de carrière en musique, la chanteuse a cette envie de continuer à se renouveler ; c’est également ce que lui a permis de faire de travailler avec Mantisse et Rose. « Je me rends compte que je suis tellement pudique, gênée, puis je me garde tout le temps dans un petit univers bien sécurisant. Ça m’a challengée en titi comme expérience. Ça m’a aidée », affirme la bassiste.

La tournée continue

À travers cette dernière année de grands changements, Marie-Pierre Arthur tient tout de même mordicus à garder certaines choses dans sa vie. En effet, travailler en paire est un terrain connu pour l’auteure-compositrice-interprète, puisqu’elle travaille étroitement avec François Lafontaine depuis ses débuts. Et pour le futur, elle se souhaite de continuer cette collaboration qu’elle décrit comme un véritable cadeau. « Toutes les autres affaires bougent, mais nous autres, on reste au cœur de tout ça. C’est très beau. »

Fébrile à l’idée de performer à Montréal et à Québec en décembre, le mois de son anniversaire, elle promet des shows mémorables. Elle souligne d’ailleurs la présence des deux artistes figurant sur son Album bleu. « Puis, il y aura une autre petite surprise que je n’ai pas nommée encore. Non, pas petite. Une belle surprise », jure-t-elle. Elle rend également hommage à Joe Grass, qui fera sa première partie, un membre de son ancien groupe et ami. « Ça va être un trip. Un gros trip ! Tout le monde que j’aime au même endroit, moi, j’ai vraiment hâte ! » Après ses arrêts attendus dans la métropole et la capitale, elle continuera sa tournée un peu partout au Québec jusqu’à l’été.

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Toutes les autres dates de spectacles se trouvent sur son site officiel.

 

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