Entrevue avec Fredz | Demain il fera beau, la fin d’un chapitre

Le jeune artiste montréalais Fredz sortait un nouvel album, Demain il fera beau, le 8 mars dernier. Il s’est envolé en début de semaine pour l’Europe, débutant une tournée déjà sold out. Sors-tu? l’as rencontré avant son départ pour faire le point sur sa carrière en pleine ascension.

Presqu’un mois après la sortie de son dernier album, Fredz dresse un bilan positif. Cumulant près de 400 000 auditeurs mensuels sur Spotify, le rappeur de 22 ans se dit très satisfait face aux retours positifs reçus de ses fans. « Je suis content, les retours sont bons, les gens le prennent bien, ils aiment ça », confie-t-il.

Demain il fera beau est déjà son troisième album après Astronaute en 2022, Personne ne touche le ciel en 2020 et sa mixtape Pas d’épines, pas de rose paru en 2019. Composé de 15 titres, le projet mêlant des sonorités pop et hip-hop parle de peine d’amour, de santé mentale ou encore des difficultés du quotidien avec simplicité et justesse.

Un nouveau cap

Ce projet se distingue particulièrement des précédents puisqu’il est produit de manière indépendante, une première pour l’artiste. En effet, après la fermeture de sa maison de disques E47 Records, Fredz a créé son propre label : Nova Musique. « C’est le premier projet où je suis totalement au contrôle », explique-t-il. Cette indépendance lui a permis de s’exprimer pleinement, laissant entrevoir une évolution vers des sujets plus joyeux. « C’est le dernier album triste de Fredz », déclare-t-il, dévoilant ainsi son désir de changer de cap artistique.

J’ai craché tout ce que je pouvais de mélancolie et de tristesse.

Même si avoir son propre label implique davantage de liberté, cela nécessite aussi plus de travail et d’engagement. « Quand tu contrôles tout, ça prend tellement plus de temps, ça prend plus d’espace dans ta vie », souligne-t-il. Cependant, cette nouvelle direction lui permet de créer un projet qui lui ressemble davantage « que les deux derniers », reflétant mieux son identité artistique.

Concernant l’avenir de son label, Fredz envisage de « signer » des artistes partageant des similitudes avec son parcours, notamment ceux cherchant à développer leur carrière à l’international. Quant à son univers musical, il se dit ouvert à diverses influences, bien que le rap reste au cœur de sa démarche.

* Fredz à l’Impérial Bell en 2023. Photo par Normand Trudel.

Ici et ailleurs

À l’aube d’une tournée européenne sold out, Fredz se dit prêt à performer dans les salles françaises, belges et même suisses au cours du mois d’avril. Le rappeur a en effet une communauté un peu partout en Europe, qu’il s’est notamment construite grâce aux réseaux sociaux sur lesquels il est très actif.

Les réseaux sociaux ont joué un rôle crucial au début de son parcours, lui offrant une plateforme pour partager sa musique alors que la pandémie battait son plein. « Ça a été mon moyen pour rejoindre un public et aujourd’hui encore je suis très actif, même par message privé, je réponds à tous mes messages, j’ai des canaux de diffusion où je parle en privé avec ma communauté…».

Cette accessibilité, selon lui, est essentielle pour toucher un large auditoire, dispersé à travers la francophonie. Une valeur qu’il importe également dans l’écriture de ses morceaux. En restant fidèle à lui-même, Fredz aborde dans Demain il fera beau des thématiques universelles, comme l’anxiété, qui touchent particulièrement sa génération. « C’est pas une faiblesse, c’est une force », affirme-t-il, encourageant la communication et le partage d’expériences.

Alors que son album résonne encore dans les oreilles de ses fans, Fredz pense déjà à son retour au studio. Il ne sait pas si ce sera une chanson ou bien un projet, mais ce qui est sûr c’est qu’il y aura de la nouveauté d’ici la fin de l’été. « C’est que le début », lance-t-il, laissant présager une suite prometteuse à son parcours musical.

Les Québécois auront l’occasion de le voir cet été à plusieurs festivals, comme Ô Memphré, la Fête du Lac des Nations ou encore le Festival d’été de Québec.