crédit photo: Samuel Cossette
Don't Try

Don’t Try au Pantoum | La bête de scène qui ne déçoit jamais

Jeudi dernier, le Pantoum, haut lieu des sonorités alternatives de Québec, a vibré sous les assauts sonores de Don’t Try. Le groupe hardcore/metal/punk local était de retour pour célébrer le lancement de son nouvel EP, Cries of Domination, lors d’une soirée où l’énergie et la puissance brute étaient les maîtres mots. Attendu avec une impatience palpable par les amateurs du genre, ce concert promettait de plonger l’auditoire dans l’univers sombre et déchaîné du quintette, reconnu pour ses riffs percutants et ses hurlements viscéraux.

* Photo par Samuel Cossette.

Flesh Cuffs

La soirée a débuté avec Flesh Cuffs, un quintette dont la proposition électro-rock dansante a surpris par son contraste avec le reste de l’affiche. Bien que la musique, portée par du sampling très bien montés, offrait un certain potentiel, l’exécution a manqué de précision. Malgré une tentative de mise en scène au ton un peu glauque, la présence scénique des cinq musiciens était plutôt ennuyeuse et l’ensemble a malheureusement manqué dramatiquement d’énergie. Ce démarrage a créé un décalage prononcé avec l’intensité hardcore qui allait définir le reste de la soirée…

WAG

Heureusement, l’arrivée de Wag sur scène a donné un souffle d’énergie considérable à la soirée. Ce groupe local a démontré une meilleure préparation et leur hardcore rock’n’roll accrocheur a immédiatement trouvé écho auprès du public. La foule a très bien répondu à leur prestation, visiblement ravit de soutenir une formation de la scène locale. Le chanteur, clairement désireux d’offrir un show, a mené le groupe avec dynamisme, transformant cette performance en une excellente mise en bouche pour le déluge sonore à venir.

Mile End

Puis, ce fut au tour de Mile end, un groupe de Brampton en Ontario qui en était à sa première visite dans la Vieille Capitale et ils n’ont pas déçu. Quelle énergie!

Pas de demi-mesure, seulement du pur hardcore rentre-dedans qui a instantanément fait monter la température de la salle. Leur performance était bien préparée et le groupe se positionne assurément dans la catégorie des « must-see » de la planète hardcore. Ils ont solidifié l’ambiance, transformant progressivement la foule en une masse compacte prête à exploser.

Leur set a été un peu court on aurait pris assurément 3 ou 4 chansons de plus. Une belle découverte qui sera à suivre au cours des prochaines années.

Don’t Try

Et puis, le moment tant attendu : la prestation de Don’t Try. Wow, que dire de plus! Le groupe était en feu et prêt à performer, livrant une performance tout simplement mémorable. Au fil des années, Don’t Try a su bâtir un catalogue musical impressionnant de chansons extraordinaires, taillées pour le live. Ce soir ne faisait pas exception. Chacun de leurs spectacles est monté différemment et surprend toujours, démontrant une capacité constante à se renouveler tout en restant fidèle à leur son.

* Photo par Samuel Cossette.

Dès les premières notes, le quatuor a délivré un assaut sonore impitoyable, transformant la salle en un véritable champ de bataille. La force de frappe des instruments combinée à la voix gutturale et habitée du chanteur, a créé un mur de son écrasant, typique du style que Don’t Try maîtrise à la perfection.

Ce qui est remarquable, c’est que les pièces du nouvel EP Cries of Domination ont réussi à frapper aussi fort que le reste de leur répertoire plus connu. Elles se sont fondues naturellement dans le setlist, prouvant leur efficacité en live et leur capacité à s’inscrire durablement dans la discographie du groupe. La présence scénique de Don’t Try est à la hauteur de leur réputation : intense et sans compromis.

Chaque membre s’investit corps et âme, projetant une énergie viscérale qui se propage instantanément à la foule. Le contact avec le public est direct et palpable. Le chanteur a profité des rares moments de répit, lorsqu’il reprenait son souffle, pour remercier la foule d’être présente en grand nombre, mais le focus était définitivement sur la musique et l’énergie pure, ce pour quoi ils sont si bien reconnus.

On pensait que la chaleur était intense après la prestation de Mile End, mais la température a continué de monter avec Don’t Try, repoussant les limites de l’ardeur collective. Clairement, Don’t Try est une bête de scène qui ne déçoit jamais.


Et pourquoi pas une petite critique d’album?

Cries of Domination : Un manifeste de puissance et de rage

Le nouvel EP de Don’t Try, Cries of Domination, est bien plus qu’une simple collection de morceaux. C’est un véritable manifeste de puissance et de rage assumée. Dès la première écoute, on est frappé par la production impeccable qui confère à chaque instrument une clarté et une lourdeur bien définies. Les riffs de guitare sont incisifs et portent une mélodie sombre qui ajoute une profondeur à l’agression pure. La section rythmique, quant à elle, est un véritable bulldozer, avec une batterie qui alterne entre blast beats déchaînés et mid-tempos écrasants, soutenue par une basse qui assure une fondation solide et vibrante.

La voix du chanteur est un élément central de cet EP. Alternativement hurlée et gutturale, elle transmet une intensité émotionnelle brute, porteur de paroles qui semblent explorer des thèmes de lutte, de résilience et de confrontation. Des titres comme Cries of Domination ou Universal State of Melancholy se distinguent par leur structure dynamique et leurs changements de rythme inattendus. L’EP parvient à maintenir une cohésion tout au long de ses titres, créant une atmosphère homogène sans pour autant tomber dans la répétition. Cries of Domination n’est pas seulement bruyant; il est intelligent dans sa construction, offrant des moments de pure violence sonore entrecoupés de passages plus atmosphériques qui ne font qu’accentuer la tension. C’est un ajout solide à la discographie du groupe, prouvant que Don’t Try est au sommet de son art.

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