
Don Quixote aux Grands Ballets Canadiens | Un tourbillon de prouesses hautes en couleur
Le ballet Don Quixote était présenté en première médiatique jeudi soir à la salle Wilfrid-Pelletier. Le spectacle a su ravir son public avec sa superbe production et ses prodigieux interprètes.
Comme l’indique son titre, ce ballet est basé sur le célèbre livre Don Quixote de la Mancha, écrit par l’Espagnol Miguel de Cervantes en 1605. Plutôt que de suivre vraiment les péripéties de Don Quixote et de son fidèle écuyer Sancho Pança, ceux-ci ne sont surtout qu’un prétexte à dérouler une histoire vue et revue de jeune couple contrarié dans leurs amours. Peu importe l’histoire ceci dit, tant ce qu’on nous présente sur scène pendant 2h17 (entracte comprise) est enchanteur. Adapté par la chorégraphe cubaine Marina Villanueva, ce ballet s’inspire principalement de la version originale créée par Marius Petipa – figure majeure de la danse classique au XXème siècle – et aussi de celle d’Alicia Alonso, également connue dans la culture hispano-américaine du ballet classique.
* Photo par Sasha Onyshchenko.
On retrouve donc partout des références à la culture espagnole au sens large, ce qu’on l’on pourrait même appeler des clichés : mouvements et costumes inspirés du flamenco et de la tauromachie, castagnettes, éventails… Disons que cette fois-ci, il est plutôt réconfortant de savoir qu’une chorégraphe de culture hispanophone a validé le tout, dans un domaine qui n’est pas étranger aux représentations culturelles problématiques (voir les danses « arabe » et « chinoise » de Casse-Noisette, autre ballet, magnifique par ailleurs, chorégraphié en son temps par Marius Petipa.)
Cette influence espagnole donne aussi parfois encore plus d’intérêt aux différents tableaux, en donnant à « écouter » les danseurs, qu’habituellement on ne fait que regarder d’une part, et qu’on entraîne à faire le moins de bruit possible lorsqu’iels retombent sur leurs pieds d’autre part. En frappant dans leurs mains, en lançant des cris ou en jouant des castagnettes pour accompagner leurs mouvements, mais aussi avec les grelots sur les costumes des « bohémiennes », iels accompagnent véritablement la musique de l’orchestre admirablement dirigé par la cheffe Dina Gilbert.
* Photo par Sasha Onyshchenko.
L’ajout d’accessoires (éventails, castagnettes, capes de torero) à ces chorégraphies déjà très exigeantes techniquement et physiquement ne pourra que forcer l’admiration de quiconque ayant déjà essayé une discipline sportive et/ou artistique où il s’agit de « seulement » coordonner ses bras et ses jambes en rythme. Mentionnons au passage dans le dernier acte les passages en solo du couple principal, interprétés hier par Rachele Buriassi et Esnel Ramos, qui sont véritablement époustouflants, et également la prestation de François Gagné en Cupidon (qui sera de toutes les représentations), qui semblait tout simplement avoir la capacité de voler lors de ses sauts. Les artistes ont de toute façon livré dans leur ensemble une prestation magique, dont on ressortait émerveillé.e.
Soulignons également la production, soignée, avec de beaux et immenses décors, et des costumes magnifiques, mis en valeur par les lumières de Wilfrid-Pelletier et les amples mouvements des danseurs. Le tout ajouté à ce ballet résolument joyeux – les pointes de comédie burlesque qui se rapprochent du cinéma muet sont très réussies – et enflammé, Don Quixote est définitivement un plaisir dont on aurait tort de se priver !
Jusqu’au 7 juin à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Détails et billets par ici.
- Artiste(s)
- Les Grands Ballets
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Salle Wilfrid-Pelletier
- Catégorie(s)
- Ballet,
Événements à venir
-
jeudi
-
vendredi
-
samedi
-
samedi
Vos commentaires