crédit photo: Philippe Clavet
Descendents

Descendents au Capitole de Québec | « I dont wanna grow up » moi non plus!

Mercredi soir, le Théâtre Capitole accueillait un programme triple plus que prometteur. En ouverture un jeune band qui réussit à faire sa place à travers les réseaux sociaux suivi de deux monuments du punk, deux continents, deux approches. D’un côté, les pionniers britanniques Buzzcocks. De l’autre, les légendes californiennes Descendents. Une soirée en trois actes qui a navigué entre le respect poli et l’explosion musicale.

Mattstagraham

La soirée a débuté avec Mattstagraham, projet solo de Matt Graham. Avec une setlist incluant des titres directs et ironiques comme Still Dumb Still Rock and Roll, Petty ou Caffeine, il avait la tâche de chauffer la salle pour les légendes à venir. D’après les échos recueillis dans l’auditoire, sa prestation a été qualifiée de « correcte, mais sans plus ». Un set énergique et sympathique qui a fait le travail sans pour autant laisser une marque indélébile. Une mise en bouche honnête avant les plats de résistance.

mattstagraham quebec 2025 cr philippe clavet* Photo par Philippe Clavet.

Buzzcocks

La salle, étonnamment jeune pour l’occasion, attendait ensuite de pied ferme les architectes du pop-punk. En tant que groupe fondateur de la scène de Manchester en 1976, les Buzzcocks ont le statut de monument. Et c’est peut-être avec le poids de ce statut qu’ils sont montés sur scène. Durant une quarantaine de minutes, ils ont déroulé une setlist impeccable, enchaînant les classiques What Do I Get?, l’hymne Ever Fallen in Love, ou encore le puissant Harmony in My Head. Musicalement, c’était bruyant et assurément punk rock’n’roll.

Pourtant, malgré la qualité des morceaux, l’étincelle a eu du mal à prendre. Le public est resté attentif, respectueux, conscient d’avoir une page de l’histoire du punk devant lui, mais l’extase n’était pas au rendez-vous. La performance, bien que professionnelle, manquait de cette urgence de vivre qui fait les grands concerts rock. Comme certains le faisaient remarquer, pas une goutte de sueur ne perlait sur le front des musiciens, donnant l’impression d’une machine bien huilée, mais un peu sur pilote automatique. Une leçon d’histoire, certes, mais qui laissait un peu sur sa faim.

buzzcocks quebec 2025 cr philippe clavet* Photo par Philippe Clavet.

Descendents

Le contraste fut saisissant dès l’arrivée des Descendents. Pas de grosse introduction, pas de chichis. Ils sont apparus sur scène avec la simplicité de voisins polis qui s’inviteraient dans votre piscine, un peu gênés. Après quelques blagues anti-américaines bien senties le chaos a été lâché. Dès les premières notes de l’hymne Everything Sux, le parterre du Capitole s’est transformé en derby de démolition.

Ce qui a suivi fut un véritable déluge de tubes. À un âge où certains pensent à la retraite, les membres de Descendents s’amusent comme des enfants et ça se voit. Difficile de croire que le chanteur Milo Aukerman a récemment fait face à des problèmes cardiaques tant son énergie est communicative et inépuisable. Le groupe a pilonné la foule avec une trentaine de chansons à un rythme effréné, enchaînant des classiques comme Hope, I Don’t Want to Grow Up, et Silly Girl, ne s’arrêtant que pour une rapide gorgée d’eau avant de replonger dans le morceau suivant.

L’ambiance était électrique. La connexion avec le public totale. La chaleur est montée à un tel point que même les stage dive étaient au rendez-vous! Le groupe a achevé la salle avec un final d’une intensité folle, enchaînant les iconiques Suburban Home et Bikeage qui ont laissé le public K.O. et absolument ravi.

descendants quebec 2025 02* Photo par Philippe Clavet.

En conclusion, si les Buzzcocks ont offert un set respectable qui rappelait leur importance capitale dans l’histoire du punk, les Descendents ont prouvé que le punk rock est avant tout une affaire de cœur, d’énergie et de plaisir partagé. Une soirée en deux temps qui s’est terminée par une déferlante d’adrénaline inoubliable.

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