David Myers joue Genesis

David Myers joue Genesis à Montréal: Entrevue avec l’ex-membre de The Musical Box

Claviériste du groupe The Musical Box depuis 1993, le Montréalais d’origine David Myers a la musique de Genesis dans le sang.

Au cours de sa longue carrière, il a collaboré entre autres avec Daniel Bélanger, Alain Quirion (Zébulon), Luc Beaugrand (UZEB) et The Big City Band. Mais Myers est surtout connu pour son rôle au sein de The Musical Box, ce groupe québécois qui rend hommage à la musique de Genesis en recréant sur scène leurs légendaires tournées, et ce dans les moindres détails. La formation a fait le tour du monde et reçu l’aval des principaux intéressés, tels que Peter Gabriel, Tony Banks et Phil Collins (qui est d’ailleurs monté sur scène avec le groupe en 2005).

Au cours des dernières années, David Myers a enregistré trois albums solo (dont un double) sur lesquels il recrée les classiques de Genesis seul au grand piano. Myers y signe tous les arrangements, qu’il vient d’ailleurs de publier dans un recueil de 232 pages (un deuxième volume sera lancé bientôt).

Sorstu.ca a rejoint David Myers chez lui à Toronto – où il enseigne et travaille en tant que pianiste sur de nombreuses comédies musicales – pour s’entretenir de sa passion pour la musique de Genesis et du spectacle solo qu’il viendra présenter à Montréal et à Québec les 26 et 27 août prochains, intitulé « David Myers joue Genesis ».

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Votre histoire d’amour avec Genesis a débuté à l’adolescence, c’est bien ça?

Oui, c’est à l’âge de 13 ans, en 1978, que j’ai entendu Follow You Follow Me à la radio, qui était une chanson accessible, mais qui en même temps comportait certains éléments classiques de Genesis. Grâce à cette chanson, j’ai acheté l’album et ensuite, j’ai reculé dans le temps et j’ai écouté tous les albums.

Après plus de 30 ans à aimer et écouter cette musique, qu’est-ce qui vous parle tant chez elle? Qu’est-ce qui explique que cette passion demeure toujours aussi forte?

Je dirais que c’est, en partie, le fait d’avoir eu la chance de découvrir cette musique sous plusieurs aspects, c’est-à-dire en tant qu’auditeur, tout simplement, mais aussi en tant que musicien. Et particulièrement avec The Musical Box, la procédure étant tellement détaillée, une sorte d’étude qui demandait en fait des années et des années d’étude pour tout comprendre, pour tout sortir. Et aussi, de jouer sur scène. Ce fut comme trois façons différentes d’apprécier la musique.

Et pourquoi Genesis, plus qu’un autre groupe? Qu’a de particulier cette musique?

Je dirais que la recette magique avec Genesis est la façon dont ils prennent tous les aspects typiquement progressifs, et marient ça avec des mélodies, des changements harmoniques très mémorables. On dit souvent qu’une bonne chanson, une chanson bien écrite, est celle que l’on pourrait s’asseoir avec une guitare ou un piano et simplement la chanter. Et en additionnant tous les autres éléments, oui ça améliore et ça apporte de nouvelles couleurs, mais la composition demeure bonne si elle peut être appréciée par elle-même.

Je trouve intéressant que Tony Banks fît souvent référence aux Beatles comme inspiration. Il me semble après tout que ce sont les maîtres pour écrire des mélodies, des chansons qu’on peut juste s’asseoir avec un instrument et ça marche.

Vous écrivez dans le livret de l’album David Myers Plays Genesis : « J’aime penser qu’avec le temps, Tony Banks sera apprécié comme il le mérite non seulement par les fans, mais par les musicologues et les théoriciens. » Vous croyez que les gens du futur continueront à écouter Genesis, que leur musique demeurera pertinente au fil des ans?

On peut espérer. Malheureusement, aujourd’hui, le simple volume de musique disponible, le filtrage qu’il faut faire pour découvrir la musique, c’est un vrai défi. Ça demande un réel dévouement pour aller chercher et enquêter la musique. Les moyens de diffusion étant différents d’autrefois, j’ignore à quel point Genesis est diffusé. D’un point de vue purement théorique, je crois que cette musique devrait être appréciée dans le futur. Mais est-ce que ça sera « découvrable » parmi tous les autres artistes, ça je ne sais pas!

La musique de Genesis est à la fois belle et complexe, deux qualités que vos arrangements au piano conservent. Parlez-nous du processus d’arrangement de ces pièces qui ont été conçues, à la base, pour plusieurs instruments.

C’est une question purement mathématique. Dans le sens où j’ai une mélodie, j’ai quelque chose qui se passe sous la mélodie, alors comment je peux m’arranger pour rendre ça avec dix doigts? C’est pour cela qu’il n’y aura pas de quatrième album solo de mes versions au piano, car il me semble avoir joué toutes les pièces qui sont « jouables » mathématiquement, selon mon imagination. Je n’ai pas encore découvert de façon de jouer les autres chansons du répertoire, de les faire fonctionner. C’est vraiment un jeu de chiffres et de nombres, de dire « Ok, j’ai deux doigts qui font ça, comment je peux faire ça, bla bla bla ». Alors c’est un peu froid et mathématique.

Avez-vous déjà rencontré Tony Banks en personne?

 

Parlons maintenant du spectacle solo? Vous le préparez depuis longtemps? À quoi peut-on s’attendre?

Il faut dire que j’ai fait plusieurs spectacles solos, mais toujours dans le contexte d’une première partie (NDLR: pour Stick Men et Three Friends, entre autres). Maintenant, je suis l’artiste principal. Il y a un aspect visuel, nous avons fait faire des vidéos spécifiquement pour ces spectacles ainsi qu’un jeu d’éclairage. Ces préparations ont pris environ 4 ou 5 mois. Alors ça, c’est la grosse différence, car jouer des chansons je le fais depuis plusieurs années.

Qu’y a-t-il de prévu dans l’avenir pour David Myers?

Nous espérons travailler ce spectacle dans les endroits où ça pourrait se faire facilement côté technique.

Vous feriez le tour du Canada?

Genesis est un groupe qui fonctionne très bien à certains endroits, et pas à d’autres – on se présente en Saskatchewan avec Genesis, par exemple, et personne ne va venir… (rires).

Alors, tout ça pour dire que le Québec a toujours été la grande base nord-américaine, donc c’est sûr qu’on va travailler au Québec, ainsi qu’en Ontario, et dans plusieurs régions aux États-Unis. Le spectacle, techniquement, est quand même assez facile à produire, donc on a l’intention d’aller de l’avant avec ça.

David Myers a plusieurs autres projets en cours de préparation et qui verront le jour au cours des mois qui s’en viennent. Son nouveau site web, qui devrait être en fonction dans les prochains jours, offre toutes les informations sur les dates de spectacles et différentes sorties d’albums auxquels le musicien a participé, et plus encore. Visitez-le au www.DavidMyersMusic.ca!

Le spectacle David Myers joue Genesis sera présenté ce vendredi 26 août 2011 à l’Astral de Montréal, et le lendemain, 27 août, à la Salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec.

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