Critique | Wiz Khalifa et A$AP Rocky au Parc Jean-Drapeau
L’affiche noire et lugubre était clinquante à la sortie du métro Jean-Drapeau vendredi en fin d’après midi. « Bienvenue à Heavy MTL », nous lançait-elle, avec son lettrage agressif. À ce moment, les cégépiens battés à camisole pâle qui entraient sur le site ont su qu’ils n’auraient pas accès au site habituel du Parc pour voir leurs nouvelles idoles Wiz Khalifa et A$AP Rocky.
Ce qui les attendait, c’était plutôt un site approximatif plan B de secours un peu plus à droite, mais – surtout – une longue file d’attente pour y accéder. Un peu normal qu’il y ait de l’attente quand des milliers de personnes doivent passer à travers une fouille corporelle assurée uniquement par 4-5 gardiens de sécurité. Pour cette raison, beaucoup ont manqué la courte (mais intense) prestation du nouvel enfant prodige du hip-hop américain, Joey Bada$$, qui débutait à 5h50. Dommage.
Inutile de pleurer : le rappeur suivant avait lui aussi un signe de piasse dans son nom. Pendant 30 minutes, le génie Trinidad Jame$ a lancé des messages d’espoir à la foule : « Clothes, hoes, money », « Ass fuck, turn up nigga », « Fuck that bitch », pour ne nommer que ceux-là. « Marquant » est un qualificatif qui décrit bien ce court moment d’intelligence collective.
B.O.B.
Pendant l’interruption, le DJ a eu la brillante idée de blaster au maximum Don’t Phunk With My Heart des Black Eyed Peas. Un choix musical qui s’inscrivait parfaitement dans l’esprit de la performance suivante : celle du toujours ennuyant et impertinent B.O.B. Pendant 40 minutes, Robert nous a servi son réchauffé habituel, tout en prenant soin de plugger son compte Twitter dans ses « interactions » avec la foule. Au moins, sa tuque vert fluo était lol.
A$AP Rocky
A$AP suivait. Premier constat : le rappeur a l’air conscient qu’il donne un spectacle. On le sent moins éparpillé et surtout plus en maîtrise de sa mise en scène que lors de sa prestation ratée de l’an dernier au Métropolis. Avec le support de son DJ (et même d’un batteur et d’un bassiste), le miracle de Harlem a purple swaggé le Parc en incitant les spectateurs à partir un mosh pit et en invitant gracieusement les filles à montrer leurs « titties ».
Avant d’entamer Fuckin Problems, il a d’ailleurs été fortement déstabilisé par la réception spontanée d’un soutien gorge sur son genou droit.
Wiz Khalifa
Pour terminer, la tête d’affiche Wiz Khalifa devait combler 1h30 de show. Exercice pour le moins difficile quand tes succès se comptent sur les doigts d’une main de Martin Deschamps. Pas très patiente, plus de la moitié de la foule n’a même pas attendu le mega-giga-tube Black and Yellow.
Rassurez-vous, cégépiens qui voulaient s’acheter de la bière avant 23 heures, vous n’avez rien manqué… Le summum du spectacle a vraisemblablement été la trop courte présence de deux mascottes en forme de joint de pot et de briquet sur la scène. C’était drôle parce que, de loin, elles avaient l’air d’une grosse guimauve et d’un pot de moutarde.
Photos en vrac (par Guillaume Jolicoeur)
Wiz Khalifa
- Artiste(s)
- A$AP Rocky, B.O.B., Wiz Khalifa
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Parc Jean-Drapeau
- Catégorie(s)
- Rap/Hip-hop,
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