Bienveillance

Critique théâtre | Bienveillance à l’Espace Go

Avec la fraîcheur qui s’installe subtilement sur Montréal,  la pièce Bienveillance de la prolifique Fanny Britt prend racine à l’Espace Go et accueille l’automne avec un texte cinglant et frissonnant, narré par le charismatique Patrice Dubois , entouré de Louise Laprade,  Dany Michaud, Sylvie De Morais et Christian E. Roy.  Le tout mis en scène par Claude Poissant.

Les pommes sont tombées sur la scène, alors qu’un voile se lève sur le protagoniste; Gilles Jean, avocat prospère aux antécédents familiaux excentriques.  Bienveillance, c’est le nom du village où il est né, et où il retourne pour, croit-il, régler les ambiguïtés entretenues avec son meilleur ami d’enfance.

Dès les premières envolées narratives de Gilles Jean (un Patrice Dubois au commet de sa forme), le texte de Fanny Britt vole la vedette et survole le spectacle au complet par sa finesse scénaristique et surtout par son humour simple et déconcertant. Il nous apparaît comme tridimensionnel, flottant entre spectateurs et acteurs.  Les apartés/vérités nuancent et brisent le rythme d’heureuse façon.

Une armée d’acteurs convaincants

Il faut dire que les personnages aussi forment une brochette divertissante et surprenante.  Louise Laprade, incarnant la mère syndicaliste survoltée et endeuillée de Gilles Jean, est tout à fait convaincante et convaincue dans sa névrose.

Le couple  Dany Michaud et Sylvie De Morais fonctionne bien, malgré un petit manque d’aise avec la mise en scène, ou une divergence de niveau par rapport aux trois autres acteurs qui crée une distance moins appréciable.

La cinquième roue de ce carrosse théâtrale, le comédien Christian E. Roy, tire définitivement son épingle du jeu en incarnant tous les petits rôles sporadiques, mais punchés dans l’histoire.  Un acteur que l’on veut voir plus souvent.

Une pièce brillante, désarmante, où le scénario et les dialogues l’emportent haut la main sur le reste… même si, sans mauvaise foi, la mise en scène et les acteurs y sont pour beaucoup! Une réussite!

Présentée jusqu’au 27 octobre 2012.

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