Critique | The Afghan Whigs au Théâtre Corona : Étonnante vigueur

La dernière fois qu’on a vu un artiste marquant du rock alternatif des années 1990 au Théâtre Corona, c’était Scott Weiland en juillet. Et c’était décevant. Aurions-nous plus de chance avec (ce qu’il reste de) The Afghan Whigs ? Oh que oui…

Pour ceux qui se sont intéressés au mouvement grunge principalement, The Afghan Whigs est peut-être passé sous le radar. Groupe alt-rock de Cincinnati, signé sous SubPop Records et qui a fait le saut vers la major Elektra Records vers 1993, les Whigs n’ont jamais connu le succès monstre de certains de leurs contemporains.

Ce n’est pas sans dire qu’ils ont tout de même créé un petit effet culte avec deux excellents albums : Congregation (1992) et Gentlemen (1993).  Ça et leurs fameuses reprises de succès R&B et Motown qui leur conviennent si bien.

Ces deux disques ont plutôt bien vieilli. Le chanteur Greg Dulli aussi. Au moment de remonter en selle pour un nouveau disque – le très bon Do The Beast, lancé en avril dernier après plus de 16 ans d’absence sur disque – The Afghan Whigs devait réunir trois des membres originaux. Finalement, le guitariste Rick McCollum est parti. Ne reste plus que Dulli et son bassiste John Curley, soutenus en tournée par quatre très bons musiciens.

 

Du neuf et du vieux

Au seuil de la cinquantaine, Greg Dulli semble en meilleure forme que jamais. Il assure une présence charismatique, convaincante, et sa voix tient la route, toujours puissante et juste. Musicalement, il s’est bien entouré : l’attaque à trois guitares électriques donne du punch.

Sans surprise, la grille de chansons contenait quelques nouvelles chansons, à commencer par les musclées Parked Outside et Matamoros, comme sur l’album. Plus tard, on retrouve It Kills, ballade un peu cheesy, mais bon…

Au milieu de tout cela, des bombes de la trempe de Fountain and Fairfax, Gentlemen, When We Two Parted et bien sur, Debonair, en plein milieu du set. Dulli est même aller piger dans son répertoire des Twilight Singers, son projet parallèle, en interprétant On the Corner.

Au rappel, l’explosive Somethin’ Hot, ainsi My Enemy et Faded (toutes deux tirées de Black Love, paru en 1996), ainsi qu’un petit clin d’oeil à la légende récemment décédée Bobby Womack (Across 110th Street) et quelques références aux Beatles.

Très bon retour pour les Whigs. Dommage qu’aussi peu de gens aient répondu à l’appel…

 

Grille de chansons

Parked Outside
Matamoros
Fountain and Fairfax
Going To Town
The Lottery
When We Two Parted / Dead Body
Debonair
Algiers
Royal Cream
I Am Fire / Tusk
Gentlemen
It Kills
On The Corner
John The Baptist
Lost in the Woods

Rappel
Heaven On Their Minds
Somethin’ Hot
My Enemy
Across 110th Street (de Bobby Womack) / Faded

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