Hole

Critique | Steve Hackett à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

Le légendaire guitariste du groupe Genesis était de retour à Montréal, samedi soir, pour présenter sa tournée Genesis Extended 2014 à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. 

Photos par Daniel Bouchard (spectacle au Grand Théâtre de Québec de vendredi soir)


 

Et le guitariste de 64 ans à l’emblématique Gibson Les Paul Goldtop est plus que généreux. Offrant près de 2h30 de musique incluant le rappel, on peut dire que les fans ont été servis.

On se permet d’ailleurs d’ouvrir une parenthèse pour faire une remarque fort négative envers ces fans qui ont fait preuve d’un manque de respect et de civisme assez démesuré lors de la performance de la première partie, assurée par le violoniste populaire dans les années 70, Charles Kaczynski.

On admet que le choix était discutable dans le contexte d’un concert de rock progressif à forte saveur nostalgique, mais il y a une de ces choses dans la vie que l’on nomme tout bonnement « le savoir-vivre ». Continuer de jaser, applaudir à des moments inappropriés ou lancer des bêtises à l’artiste pour le décourager, c’est un manque flagrant de respect et c’était franchement sidérant de voir la foule aller. Kaczynski a tout de même réagi avec classe et dignité devant la situation malaisante, gardant son sang-froid. Bravo pour ça. Et fin de la désagréable parenthèse.

 

Accueilli chaleureusement

Après l’entracte, Steve Hackett et ses musiciens ont été accueillis en véritables dieux sur la scène, à 20h50 tapantes. Déjà on se transportait en ’76, à l’ère de A Trick of the Tail, la soirée s’amorçant sur Dance on a Volcano et Squonk.

Puis, Hackett s’est adressé à la foule le plus possible en français, alternant avec l’anglais et invitant la foule à chanter avec le groupe la chanson qui allait suivre, Dancing With the Moonlit Knight, issue du populaire Selling England by the Pound.

Photo par Daniel Bouchard

Photo par Daniel Bouchard

Un peu plus tard, on plongeait tête première dans The Lamb Lies Down on Broadway, l’oeuvre conceptuelle de Genesis, avec la séquence Fly on a Windshield, avec le batteur Gary O’Toole au chant, suivie de Broadway Melody of 1974.

Jusque-là, on sentait les fans enthousiastes, mais c’est véritablement à partir de The Musical Box, pour laquelle le public s’est levé d’un bond pour accorder une ovation, que l’ambiance a décollé. Et s’est maintenue jusqu’à la fin de Supper’s Ready. Après la superbe I Know What I Like, Hackett s’est installé seul sur scène, guitare sèche à la main, pour interpréter la jolie et technique Horizons, à la perfection. Toujours d’une précision presque chirurgicale.

Puis, les émotions se sont bousculées pour Firth of Fifth, dont les plaintes du solo de guitare sont toujours aussi poignantes. Et puis, ça déménageait une chanson plus tard avec The Knife, qui précédait la pièce de résistance, soit Supper’s Ready, LA pièce attendue de la soirée qui a aussi suscité une ovation spontanée.

 

Des musiciens hors pair

Photo par Daniel Bouchard

Photo par Daniel Bouchard

Si Peter Gabriel avait la réputation d’être très théâtral lors de ses performances sur scène avec Genesis, on peut dire que le chanteur qui accompagne Hackett en tournée, Nad Sylvan ne manque pas de décorum et de théâtralité (et semble tout droit sorti des Twisted Sisters avec sa longue chevelure bouclée et sa chemise à volants, disons-le). Par contre, là où Gabriel utilisait la symbolique et la métaphore, Sylvan opte lui pour le premier degré, en mimant parfois littéralement les paroles, frôlant du même coup la caricature… Dommage puisque son timbre de voix, à mi-chemin entre celui de Gabriel et de Phil Collins, est intéressant dans ce rôle.

Mis à part ce petit bémol, on peut dire que le prodigieux Hackett, dont la facilité aux 6 cordes est fascinante, est bien entouré. Ses musiciens sont tous particulièrement talentueux et semblent prendre un plaisir sincère à faire ce qu’ils font. Hackett, les deux pieds bien ancrés dans sa classe british et sa modestie, est d’ailleurs fort généreux et n’hésite pas à les mettre à l’avant-plan lorsqu’il le faut.

Somme toute un fort beau voyage dans le temps pour les nostalgiques de Genesis, qui auront pu apprécier les bons succès du groupe dans leur format original pour ce qui pourrait être la dernière fois…

 

Grille de chansons

Dance on a Volcano 
Squonk 
Dancing With the Moonlit Knight 
Fly on a Windshield 
Broadway Melody of 1974 
The Return of the Giant Hogweed 
The Fountain of Salmacis 
The Musical Box 
I Know What I Like (In Your Wardrobe) 
Horizons 
Firth of Fifth 
Lilywhite Lilith 
The Knife 
Supper’s Ready 

Rappel
Watcher of the Skies 
In That Quiet Earth /Los Endos 

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