Wicked

Critique spectacle: Wicked à Montréal

2 août 2012 – Place des Arts, Salle Wilfrid-Pelletier (Montréal)

Wicked, super-production en selle sur Broadway depuis octobre 2003, est de passage à Montréal pour tout le mois d’août et la première médiatique – pour laquelle on avait d’ailleurs déroulé le tapis vert!- avait lieu ce jeudi. Une comédie musicale qui en vaut le détour avec ses décors et costumes impressionnants, en plus de mettre en scène des comédiens-chanteurs talentueux. 

Photo de courtoisie. © Joan Marcus

Et cette production propose un savant alliage de prouesses techniques, visuelles et vocales, d’un soupçon de morale, le tout teinté d’une touche d’humour suffisante pour alléger l’histoire. Celle-ci se déroule d’ailleurs au pays d’Oz, avant le célèbre récit bien connu du Magicien du même nom qui met en scène une certaine Dorothée aux souliers de rubis.

Il s’agit ici de la rencontre et de l’évolution des deux sorcières de ce territoire, soit la Méchante Sorcière de l’Ouest et la Bonne Fée du Nord, ou plutôt Elphaba et Glinda. Ayant la peau verte, Elphaba est différente des autres et donc rejetée par son père… et ses pairs. Même si on lui fait la vie dure, elle trouvera une belle amitié en la personne de Glinda, la blonde un peu nunuche et la fille la plus populaire de la cité.

Une union qui va à l’essence même du message ou de la morale de ce spectacle: ne pas se fier aux apparences. Notamment par les préjugés à l’égard de la jeune fille à la peau verte, mais surtout par toute la frime qui entoure le « merveilleux monde » du grand Magicien d’Oz. L’histoire de Wicked explique bien des choses au film original paru en 1939 et rend le récit beaucoup moins naïf, en plus de s’appliquer à la réalité d’aujourd’hui.

Photo de courtoisie. © Joan Marcus

Alors que la première partie se termine sur une véritable apogée avec Defying Gravity, la meilleure pièce du spectacle, où Elphaba devient définitivement la « Wicked Witch », la deuxième partie met du temps à démarrer et semble moins pertinente par bouts, la plupart des « punchs » ou faits marquants ayant été révélés avant l’entracte.

Mais la deuxième partie n’est pas de trop, bien au contraire, on y apprécie sans aucun doute les costumes élaborés et colorés et les décors impressionnants, dont les tableaux changent continuellement, passant d’une immense structure d’horloge, à un environnement complètement vert et scintillant, en n’oubliant pas l’énorme dragon, qui surplombe la scène tout au long de la représentation ou l’énorme tête dorée robotisée à la voix tonitruante du Magicien d’Oz.

Wicked figure au haut de la liste des productions issues de Broadway à voir absolument. De qualité et grand public, Wicked sait combler un large éventail de goût et vient donner du fil à retordre à nos propres productions locales, qui malgré d’excellents efforts et un travail acharné, n’arrivent pas à la cheville de ce type de spectacle.

Photos en vrac © Joan Marcus

  

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