Critique | Réal Béland au Théâtre St-Denis de Montréal

Jeudi soir, Réal Béland présentait la rentrée montréalaise de son spectacle Une autre planète dans un Théâtre St-Denis 2 qui affichait complet pour l’occasion. Un atterrissage pas tellement réussi pour celui que l’on qualifie d’extra-terrestre…

Fidèle à son habitude (sur scène), Réal Béland déploie son spectacle sous trois facettes : le stand-up, les personnages et l’improvisation.

En tant que lui-même, homme quarantenaire et père de 4 filles (donc seul homme d’une maisonnée de 5 femmes), Réal Béland débute son spectacle en plongeant allègrement dans l’anecdote personnelle et l’humour d’observation sans mordant. Les blagues sont généralement assez banales et prévisibles, et livrées avec un certain charisme mais une énergie de scène sur le déclin.

On faisait grand cas, avant le spectacle, de l’aspect interactif du show et de l’implication de Moment Factory pour le visuel, mais il n’y a pas de quoi appeler sa mère là non plus. Les votes du public par application mobile avant le spectacle n’auront servi qu’à établir la projection en arrière-plan (un « aquarium de buffet chinois ») pour la première demi-heure et rajouté quelques punchs ici et là, notamment lors du sketch « Le sexe est dans l’enveloppe » (concept que François Pérusse exploitait de façon beaucoup plus imaginative avec ses « Sexe Conseils »).

Les personnages, eux, sont divertissants pour les adeptes. Le King des ados en agent immobilier devenu adulte accompli et mature ?  Ça n’a pas duré longtemps, on s’en doutait bien !  La dame du « Sexe est dans l’enveloppe » est absurde à souhait, mais l’écriture cabotine du numéro ne sert pas le personnage. Le joueur de hockey « commotionné »  Steve O’Djick avait du potentiel, mais ne s’est pas avéré des plus convaincant.

Côté impro, il y avait bien sûr, au retour de l’entracte, l’incontournable Monsieur Latreille, personnage auquel Réal Béland fait appel pour ses insolences téléphoniques. Le succès du numéro repose souvent sur la personnalité du poisson au bout de la ligne, mais Réal Béland est tout de même un habile pêcheur qui en a vu d’autres, et qui fait preuve d’une belle vivacité d’esprit.

Les techniciens ont « raté » quelques cues sonores, mais à la quantité de clips audio présents dans le spectacle, il faut souligner que ça demeure tout de même l’un des points forts de la soirée.

Réal Béland a son public, des adeptes fidèles qui passeront sans doute un bon moment devant cette cavalcade de gags ordinaires. Mais Réal Béland aurait sans doute plus de chance de remporter un Olivier… sur Une autre planète.

 

Photos en vrac
(par Pascal Leduc)