Nicole Atkins

Critique | Nicole Atkins et son disco-prog dans un Divan Orange un peu trop sage

Nicole Atkins, charmeuse par excellence, était de passage à Montréal ce lundi soir pour donner un spectacle au Divan Orange dans le cadre de sa tournée Slow Phaser (quelle a renommée avec humour « Snow Phaser », en référence à la température) pour promouvoir son nouvel album du même titre.

La chanteuse était accompagnée sur scène du guitariste Davey Horne (qui a inaugurée la soirée en première partie), du batteur Sam Bey, du bassiste Zach Westfall, ainsi que du claviériste Zach Tenorio-Miller, membre du groupe Arc Iris (qui assura l’autre première partie). Formation simple mais possédant une force de frappe immense. Le son était presque trop intense pour une salle de cette dimension.

Pendant une bonne heure, la rockeuse américaine s’est déhanchée sur scène, offrant la quasi-totalité des airs à saveur prog, disco, et rock que l’on retrouve sur Slow Phaser. Le public, un peu trop sage (et malheureusement assis), a répondu poliment mais sans grande excitation.

De Who Killed The Moonlight à Cool People, en passant par la dansante et jouissive Girl You Look Amazing, Atkins a offert une prestation vocale sans fautes. Vêtue d’une cape noire très Stevie Nicks-ienne, toujours émotive, elle a su répliquer à merveille le son des versions studios tout en rendant chaque pièce vivante sur scène, et le tout livré avec une joie palpable, un amour visible pour ces chansons qui lui ressemblent davantage que son matériel des années précédentes.

D’ailleurs, seules Vultures (de Mondo Amore) et l’incontournable The Way It Is (de Neptune City) furent offertes aux fans des premières heures. Aucune nostalgie ici, que du neuf, de l’énergie et beaucoup de plaisir.

Parlant de plaisir, le groupe s’est beaucoup amusé avec What Do You Know ? et son superbe solo de claviers livré passionnément par Zach Tenorio-Miller. Tout le monde s’en est donné à coeur joie avec l’intense The Worst Hangover, qui fut immédiatement suivie d’une version électrique de Sin Song, chanson irrévérencieuse qui était encore meilleure sur scène qu’elle ne l’est sur disque.

Le groupe a terminé avec une version tout à fait remarquable de It’s Only Chemistry, l’une des meilleures compositions de la chanteuse, et la troupe s’en est allée sur de timides mais enthousiastes applaudissements. On se désole par contre qu’aucun rappel ne fut réclamé par la foule. Force est d’admettre, c’était un public de lundi soir…

 

Davey Horne

Le guitariste et chanteur écossais a ouvert le bal avec un folk tendre et émotif rendu à l’aide de sa guitare acoustique, ainsi qu’une voix juste et extrêmement agréable à l’oreille. Sortant pour certaines pièces l’harmonica, à la manière de Dylan, le jeune homme a su capter l’attention de la foule, et mérite amplement qu’on s’y attarde.

 

Arc Iris

La troupe du Rhode Island a offert au public une musique que l’on pourrait décrire comme « Coeur de Pirate sur l’acide qui chante du Gentle Giant ». C’est du moins l’impression qu’ils nous ont laissée. Une très agréable impression, d’ailleurs.

Avec une contrebasse, plusieurs claviers, une batterie et très peu de guitares (la majorité de la performance s’est fait sans cet instrument, à vrai dire), et vêtus de tenues blanches et argentées, le groupe s’est lancé dans des pièces pop à caractère théâtral qui changent de tempo à tout moment, une sorte de musique cabaret-prog hallucinante. Et une fois la prestation terminée, on en redemandait !

Notons également que le groupe a fait monter sur scène Sarah Pagé (des Barr Brothers) pour chanter une pièce avec eux, un fort joli moment.

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