Gaétan Attaque!

Vendredi 11 juin 2010 – Club Soda (Montréal) – Francofolies de Montréal

Gaetan Roussel a laissé sa marque sur ces 22e Francofolies de Montréal en offrant une prestation intense et pratiquement sans tache. D’une main de maître, il a rendu une foule d’abord timide complètement survoltée.

Reconnu pour être le chanteur des groupes Louise Attaque et Tarmac (tous deux sur la glace), Gaetan Roussel défendait ici le matériel de son album solo Ginger, lancé il y a un peu plus de 2 mois (mais bénéficiant d’une diffusion radiophonique considérable pour le tube Help Myself (Nous ne faisons que passer)).

Accompagné d’une troupe de 6 musiciens qui semble déjà bien soudée et habitée de la même énergie contagieuse, Gaetan Roussel a prouvé non seulement que son premier album studio ne contenait aucun maillon faible (il a interprété toutes les chansons du disque), mais aussi que chacune de celles-ci pouvait être bonifiée en prestation.

Du rock mordant au disco-rock dansant

La facture pop radio de l’album laissait parfois place à des relectures plus rock (l’excellente Clap Hands et sa rythmique martelée en ouverture, Tokyo qui la suivait, ou encore, l’extrait radio Help Myself, munie d’un solo de percussion endiablé) ou disco-rock (DYWD en fin de prestation avant le rappel, étirée en une longue transe progressive).

La mystérieuse Trouble, elle, gagnait en intensité en raison de l’instrumentation musclée, mais aussi de la présence de Gordon Gano (de Violent Femmes) comme invité au micro.

Se gardant bien de gagner la foule en réinterprétant un succès de Louise Attaque, Gaetan Roussel a complété sa généreuse grille de chansons avec deux inédites (Backgammon à l’approche très rock et un peu Bashung-esque dans la poésie, et 1000 milliards de dollars qui rappelle plutôt les années Louise Attaque) ainsi qu’une étonnante reprise de Psycho Killer des Talking Heads.

Un troisième rappel inattendu!

Parlant de reprise, Roussel et sa bande croyaient bien pouvoir calmer la foule en liesse après un premier rappel en interprétant une version farfelue du classique romantique Love Hurts (dont une version pré-enregistrée servait d’entrée en scène), chantée par le bassiste du groupe.

Mais les fans, électrisés, en demandaient encore. Ayant déjà passé au peigne fin le contenu du seul album de Gaetan Roussel, la troupe a acquiescé aux réclamations des fans québécois en rejouant Help Myself, version identique de celle livrée précédemment.

Bruyante et rythmée, cette prestation d’un peu plus d’une heure était parfaitement montée pour soulever la foule tout en laissant des places de choix aux titres plus posés, comme Des Questions me reviennent ou la jolie Les Belles Choses placée au début du rappel.

Comme s’il avait besoin de le faire, Gaetan Roussel a prouvé, hors de tout doute, qu’il était encore pertinent en dehors du contexte de son groupe qui l’a rendu si populaire, et qu’il se tenait toujours bien droit parmi les rockeurs français les plus solides de sa génération.

Grille de chansons

1. Clap Hands
2. Tokyo
3. Inside Outside
4. Si l’on comptait les étoiles
5. Dis-moi encore que tu m’aimes
6. Mon nom
7. Des Questions me reviennent
8. Help Myself (Nous ne faisons que passer)
9. Backgammon
10. Trouble (avec Gordon Gano)
11. DYWD

Rappel
12. Les Belles Choses
13. 1000 millards de dollars
14. Psycho Killer (reprise des Talking Heads)

Rappel #2
15. Love Hurts
16. Help Myself (Nous ne faisons que passer)