Christina Aguilera

Critique album | Christina Aguilera – Bionic

Christina Aguilera - Bionic Christina Aguilera Bionic

Dès le dévoilement, au compte-goutte, des détails de Bionic (de la pochette au premier extrait, pour finalement aboutir à un vidéoclip), plusieurs soupçonnaient Christina Aguilera de souscrire à la pop nouveau genre, victime de «l’effet Gaga» qui impose à la colonie pop une esthétique pop art, absurde, iconoclaste et futuriste. Mieux vaut sauter à bord du train si on souhaite reprendre un jour le contrôle de la locomotive.

Ainsi, Christina Aguilera balance son approche «chic rétro» exploitée sur le précédent Back To Basics pour adopter un style futuristico-lascif, un mélange d’electronica robotique et de pop lubrique.

Bionique au vrai sens du terme

C’est du moins l’impression que nous donne la première moitié de Bionic, avec la pièce-titre qui débute sur une orgie de bruits «industriels» et d’échantillons de voix en répétitions saccadées, emportée par la suite par un rythme presque reggaeton qui nous donne l’impression d’écouter une pièce de M.I.A. (ce qui sera le cas d’Elastic Love, co-écrite et interprétée en duo avec l’excentrique Sri-Lankaise).

Le premier extrait Not Myself Tonight abonde dans le même sens alors que le côté obscène de Christina Aguilera revient au galop, et ne quittera jamais bien longtemps.

Mais Christina Aguilera ne se contente pas de suivre la parade et de jouer les fashion victims, retournant, vers le milieu du disque, à ses forces naturelles: le R&B bien construit, les tubes dansants imbibés de sex-appeal et des élans vocaux que la demoiselle Gaga ne peut égaler en raison de ses facultés vocales plus modestes.

Malheureusement, quelques ennuyeuses balades (trop nombreuses d’ailleurs) brisent le momentum créé par les 8 premières pièces, mais le tempo reprend juste à temps pour une finale convaincante, sans être à la hauteur de la première demie.

Pop salace et sexisme provocateur

Évidemment, les allusions sexuelles pleuvent et Christina Aguilera tente de repousser les limites de l’obscène, quitte à créer de la controverse, carburant de choix pour mousser la vente de disques de nos jours.

L’hymne misandre I Hate Boys et son complément My Girls (bonifiée d’une collabo de Peaches) risquent d’en faire sourciller plus d’un(e) mais les propos provocateurs étant totalement dépouillée de subtilités, inutile d’en faire tout un plat.

Le même constat s’impose pour les narcissiques (mais très entraînantes) Prima Donna et Vanity (« Thank you mom and daddy cus I turn myself on », chante-t-elle, avant de «s’épouser elle-même»), ou encore Desnudate (qui nous invite à nous libérer de nos vêtements) et Woohoo qui vante les mérites du cunnilingus sans détour.

Les sous-entendus prêtant la diva au lesbianisme sont également de mise, même si cette tactique aguichante (et redondante) crée beaucoup moins de polémique qu’il y a quelques années.

La finesse n’ayant jamais été un trait particulier de Christina Aguilera, on ne lui en tiendra pas rigueur, pour autant que la diva continue de livrer une pop dansante et enivrante, ce qu’elle parvient encore une fois à faire ici.

D’autant plus que Christina Aguilera adopte à la lettre les traits de son titre: une sorte de cyborg, mi-humain mi-machine, à qui on a greffé des éléments électroniques. Une mutation assez réussie dans l’ensemble.

Moments forts :
Bionic, Vanity, Elastic Love, Sex For Breakfast, Glam, You Lost Me

Moments moins forts :
Les somnifères Lift Me Up, You Lost Me, My Girls et I Am

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