Louis-Jean Cormier

Critique | Louis-Jean Cormier à l’Église Ste-Rose de Laval

En règle générale, il y a quelque chose de franchement magique aux performances dans une église. Le spectacle de Louis-Jean Cormier à l’église Sainte-Rose de Laval hier soir ne faisait pas exception à cette norme.

Le public était suspendu aux lèvres de l’auteur-compositeur-interprète et coach de La Voix, dans un silence quasi religieux alors que ce dernier, très charmeur, racontait sa relation particulière avec l’Église. Cormier a alterné entre les pièces de son unique album solo (Le Treizième étage, 2012) et celles de ses divers autres projets. Parmi ceux-ci, Karkwa, dont le chanteur nous rappelle l’absence alors qu’il demande à la foule si elle connaît le groupe, en indiquant que « les gars vont bien » avant d’entamer L’épaule froide, tout en retournant le couteau dans la plaie de ceux qui espèrent toujours un retour du quintette, présentement en hiatus prolongé.

Les pièces de Cormier sont adaptées selon le spectacle. Ainsi il annonce dès le début qu’étant donné la salle, « on devra parler lentement ». Une jolie période de jam est intégrée à La cassette, alors que J’haïs les happy ends est considérablement ralentie. Parmi les nombreuses reprises, c’est From the Mouth of Gabriel de Sufjan Stevens, interprétée en duo avec Adèle Trottier-Rivard qui constitue l’un des plus beaux moments du spectacle. Les harmonies vocales de Louis-Jean et Adèle sont d’ailleurs magnifiques et sont particulièrement exploitées sur Le cœur en téflon où la voix de la jeune femme sur la pièce ajoute une profondeur, comme si sa voix était une percussion à part entière.

En milieu de spectacle le public a eu droit à une pièce inédite qui semble être issue du travail de composition du second album solo de Cormier. La pièce qui aurait pu être un B-side du Treizième étage, s’apparente grandement à l’esprit du premier opus. Cormier ne semble ainsi pas vouloir sortir de sa zone de confort, mais on est curieux de voir à quoi ce second effort ressemblera.

En rappel, Cormier, fidèle à ses habitudes, interprète Tout le monde en même temps et La seule question. Alors que le public s’en donne à cœur joie et s’époumone sur la première, la seconde s’accompagne d’un doux silence et de l’écho typique des hauts plafonds d’église.

Philémon Cimon

En première partie, c’est Philémon Cimon, dont le second album avait fait jaser positivement lors de son lancement en janvier dernier, qui détenait la tâche de réchauffer la foule. Ses pièces sont agréables, avec leurs paroles romantiques, mais qui semblent parfois avoir été composées rapidement, alors qu’on y délaisse les rimes sauf celles un peu répétitives de Je veux de la lumière, qui malgré cette lacune, est franchement jolie en version live. Dans l’ensemble la voix de Philémon est mieux soutenue en spectacle que sur disque, à l’exception de quelques tentatives d’atteindre des notes un peu trop hautes, nous faisant perdre le fil des paroles.

Grille de chansons

  1. La cassette
  2. Bull’s Eye
  3. Transistors
  4. Complot d’enfants (Reprise de Félix Leclerc)
  5. Au long de tes hanches (Gaston Miron)
  6. L’épaule froide (Karkwa)
  7. Le cœur en téflon
  8. From the Mouth of Gabriel (reprise de Sufjan Stevens)
  9. Chanson inédite
  10. Un monstre
  11. J’haïs les happy ends
  12. Un refrain trop long
  13. L’air

En rappel

  1. Tout le monde en même temps
  2. La seule question

 

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