Leonard Cohen

Décès de Leonard Cohen | Retour sur son dernier concert à Montréal en 2012

Notre plus grand poète national, Leonard Cohen, s’est éteint hier à l’âge de 82 ans. Sors-tu.ca se rappelle tendrement de son dernier concert à Montréal : c’était au Centre Bell, en novembre 2012. Âgé alors de 78 ans, Cohen donnait le premier de deux concerts dans l’amphithéâtre. Retour sur notre critique de cette soirée.


 

Le légendaire Leonard Cohen était de retour au bercail mercredi soir pour le premier de deux concerts au Centre Bell, à Montréal. Plus de 12500 fans ont répondu à l’appel et n’ont certainement pas été déçus par la générosité du troubadour de 78 ans: près d’une trentaine de chansons, dont presque tous les grands succès, totalisant plus de 3 heures de concert.

C’est au pas de course que Leonard Cohen est arrivé sur scène, aux côtés de ses 6 musiciens et 3 choristes. Sa seule présence a incité tout le parterre à se lever d’un bond afin d’ovationner le grand homme de la chanson canadienne avant même qu’il n’ait prononcé un mot.

Visiblement en grande forme et bien entouré, Cohen a offert rien de moins qu’un marathon musical, ne démontrant pas le moindre signe de fatigue en chemin. La tournée semble bien le conserver.

« Je vous promets que nous vous donnerons tout ce que nous avons ce soir », a-t-il lancé de sa voix de basse, dans un français empreint de respect et d’humilité.

 

Votre humble séducteur

À peine les premières notes de Dance Me to the End Of Love entonnées, Leonard Cohen se trouvait à genou, comme un prétendant sur le point de demander la main de sa dulcinée.  Cette pose, le vieux charmeur l’adoptera tout au long de la soirée, comme un geste de galanterie récurrent envers son public.

Dès le départ, il est clair que Leonard Cohen ne lésinera pas sur les succès: The Future, Bird On A Wire, Everybody Knows et Who By Fire s’enchaînent. Six chansons sont ainsi interprétées avant que ne résonne le premier titre tiré du plus récent album Old Ideas : l’excellente Darkness, qui s’agence à merveille au reste de son répertoire.

La sono est impeccable, à l’exception d’une certaine timidité en matière de volume général, et les musiciens s’acquittent de leur tâche avec une belle retenue et un professionnalisme notable. Le son est clair, l’interprétation ultra-appliquée et le chant de Cohen se dépose parfaitement sur ce canevas musical.

Il n’a jamais été reconnu pour avoir la voix la plus puissante, l’ami Leonard, ni même la plus juste. Mais avec les années, son timbre s’est érodé de belle façon, ce qui donne aux titres plus anciens une nouvelle couleur qui sied pratiquement mieux que sa voix un brin nasillarde d’antan.

La première partie se termine de belle façon avec Anthem, qui illustre bien cet aspect du « Cohen 2012 ».

Puis, après l’entracte, on revient avec d’autres gros titres,  Tower Of Songs et Suzanne, preuve de la profondeur du répertoire du chanteur, puisqu’il en reste encore plusieurs pour plus tard.

Jusque-là, la grille de chansons était identique aux concerts précédents de la tournée. Mais la spécificité de Montréal a donné lieu à un petit détour vers The Partisan, version bilingue de La Complainte du partisan et le premier titre de Leonard chanté (en partie) en français sur Songs From A Room en 1969.  Cohen a également adapté quelques mots du classique Hallelujah pour l’occasion.

Après près de trois heures de show, le chanteur et ses musiciens reviennent pour So Long, Marianne, Going Home et First We Take Manhattan, avant de rappliquer avec un deuxième rappel contenant l’incontournable Famous Blue Raincoat, If It Be Your Will (interprétée de très belle façon par ses choristes, les Webb Sisters, à la harpe et à la guitare acoustique), puis Closing Time.  Ce qu’il y a de plus près d’un « happy ending » dans l’univers Cohen.

Un troisième rappel était prévu mais n’a finalement pas eu lieu, la petite aiguille s’approchant drôlement de minuit.

Soirée très spéciale, donc, en compagnie d’une légende vivante qui n’a jamais été aussi charmant, tout en étant totalement en mesure de livrer la marchandise sur le plan vocal et physique.

Magique.

 

Grille de chansons

Première partie

  1. Dance Me to the End of Love
  2. The Future
  3. Bird on the Wire
  4. Everybody Knows
  5. Who by Fire
  6. Darkness
  7. Ain’t No Cure for Love
  8. Amen
  9. Come Healing
  10. In My Secret Life
  11. A Thousand Kisses Deep
  12. Anthem

 

Deuxième partie

  1. Tower of Song
  2. Suzanne
  3. Waiting for the Miracle
  4. Show Me the Place
  5. Heart with No Companion
  6. The Partisan
  7. Alexandra Leaving (par Sharon Robinson)
  8. I’m Your Man
  9. Hallelujah
  10. Take This Waltz

Rappel 1

So Long, Marianne
Going Home
First We Take Manhattan

Rappel 2

Famous Blue Raincoat
If It Be Your Will (par les Webb Sisters)
Closing Time

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