Jake Bugg

Critique | Jake Bugg au Théâtre Corona de Montréal

Une voix singulière et quelques bonnes chansons : c’est vraiment tout ce qu’il faut à Jake Bugg pour semer l’hystérie. 

Photo par Karine Jacques.

Photo par Karine Jacques.

Sur papier, il n’y avait pas grand chose à voir au Théâtre Corona, jeudi soir. Si on vous disait qu’un jeune homme plutôt réservé, arborant le combo gaminet-jeans, accompagné d’un bassiste carrément immobile et d’un batteur effacé, se produisaient sur scène, vous n’auriez pas cru qu’une coqueluche s’amenait en ville.

Pourtant, c’était Jake Bugg : nouvelle vedette en vogue. Le jeune homme n’a pas 20 ans encore et n’a pas la sale gueule d’un rockeur. Sa scène est vide, à l’exception de trois ampli Fender et d’un immense logo old-school à l’arrière-plan. Les éclairages sont tout ce qu’il y a de plus minimalistes.

Mais pourtant, ça hurlait dans le Corona, atteignant des décibels dignes d’un concert de Cody Simpson.

Jake Bugg dispose d’une voix assez rare merci. Un timbre particulier, qu’on associerait plutôt à un homme deux fois son âge. Une voix mature, donc, mais juste aussi. Et une propension au rock’n’roll, au folk et au blues d’une autre époque.

Photo par Karine Jacques.

Photo par Karine Jacques.

Pour l’instant, ses chansons font le travail et lui valent une sympathie naturelle du public, que sa timide présence de scène n’éteint heureusement pas. Mais force est d’admettre que le succès du jeune homme le met dans une position délicate où il doit déjà répondre aux attentes.

Par moments, jeudi soir, Jake Bugg a carrément perdu le lien avec son auditoire, notamment lors de l’interprétation des pièces plus lentes comme Ballad of Mr Jones ou encore Country Song.

Mais lorsqu’il sort les bombes comme Seen It AllTwo Fingers, Taste It ou encore la bien-nommée Lightning Bolt, l’énergie passe bien et le talent naturel de Jake Bugg brille comme il se doit.

Avec le temps, son charisme se développera, souhaitons-le, et les moments rock’n’roll de son set gagneront sans doute en personnalité. Ses solos deviendront moins méchanique. La technique cèdera le pas au profit de l’émotion. Le chanteur et guitariste est encore très jeune et il est encore bien loin d’avoir atteint la maturité.

Mais déjà, ça crève les yeux : tout est en place pour une brillante carrière pour le jeune rockeur, qui inspire un mélange de Dylan et des frères Gallagher, par moments. Ce n’est pas peu dire.

* Jake Bugg sera de retour à Montréal en janvier 2014. Détails par ici.

 

Grille de chansons

Fire
Trouble Town
Seen It All
Simple as This
Ballad of Mr Jones
Country Song
Song About Love
Someplace
Me & You
Two Fingers
Taste It
Kingpin
Slumville Sunrise

Rappel
Broken
Hey Hey, My My (reprise de Neil Young)
Lightning Bolt

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