Critique | Indochine au Centre Bell de Montréal
Sept ans après sa dernière visite à Montréal, où ils avaient rempli le Métropolis deux soirs d’affilée, Indochine revient à Montréal afin de promouvoir son dernier album, Black City Parade. À cette fin, la formation française s’offrait vendredi soir le Centre Bell devant plus de 5500 spectateurs, trois ans après avoir attiré plusieurs dizaines de milliers de personnes au Festival d’été de Québec.
Après une performance particulièrement réussie de We Are Wolves, groupe montréalais invité pour l’occasion, le groupe apparait sous forme d’ombres chinoises sur un drap blanc alors que retentit Black Ouverture. Les premières notes de Black City Parade font alors tomber le rideau, et le groupe est dévoilé sur une scène à deux niveaux. En arrière-plan, la couverture de l’album, paru en février dernier, flotte fièrement.
Traffic Girl, qui se transpose d’ailleurs particulièrement bien sur scène, remplace l’image par une animation de policière qui gère la circulation, battant le rythme avec sa matraque alors qu’une pluie de confettis tombe sur la foule présente sur les lieux.
Sirkis, tout en générosité
On remarque assez vite que Nicola Sirkis, leader d’Indochine, est très près de son public, n’étant pas avare de remerciements et de compliments. Ainsi, on l’entendra tout au long de la soirée hurler des remerciements à son «putain de public».
Durant Tes yeux noirs, notamment, il laissera le public chanter les couplets pour lui, reprenant le micro sur les refrains. Il acceptera tout au long de sa performance des cadeaux de ses fans des premiers rangs, dont une écharpe et un drapeau du Pérou.
La mise en scène du spectacle, pour sa part, est très différente de ce à quoi Indochine nous a habitués au cours des dernières tournées. En effet, depuis plus de dix ans maintenant, on pouvait s’attendre à une immense scène dont ressortait une passerelle sur laquelle Sirkis avait l’habitude de courir afin de s’approcher du coeur du public. On pouvait également s’attendre à de gigantesques écrans sur lesquels des animations venaient apporter un support visuel souvent impressionnant aux chansons jouées.
Or vendredi soir, tout était différent. Plus de passerelle. L’écran qui présentait auparavant des clips et des images est pour sa part tombé après le troisième morceau de la soirée, ne faisant qu’un bref retour lors de la récemment controversée College Boy afin de présenter quelques images du clip de Xavier Dolan en rafale, en accéléré, de la fin vers le début.
Le traditionnel set acoustique, qui venait généralement compléter les concerts, brillait également par son absence.
Si la décision de ne pas utiliser d’écrans est tout à fait justifiée puisque les jeux de lumières en mettaient plein la vue, l’absence de passerelle par contre contraignait le chanteur survolté à limiter ses mouvements. Étant donné qu’il jouait particulièrement peu de guitare, on ne pouvait s’empêcher d’y penser.
Du neuf et du vieux
La liste des chansons jouées était pour sa part intéressante, mélangeant nouvelles chansons et plus vieux morceaux.
Ainsi, toutes les pièces incontournables étaient au rendez-vous: Tes yeux noirs et Troisième sexe, toutes deux jouées en version électrique pour la première fois depuis des années, partageaient la vedette avec L’aventurier et J’ai demandé à la lune, pièce écrite par Mickaël Furnon pour l’album Paradize et succès monstre du début des années 2000.
On notera également quelques clins d’oeil. Avant de jouer College Boy, Sirkis remercie chaleureusement son public: «En France, en ce moment, il y a des gens qui ne sont pas très tolérants, merci beaucoup pour votre tolérance!» et mentionne la présence de Xavier Dolan dans la salle.
Un peu plus tard, il présente la chanson Le fond de l’air est rouge comme une chanson qu’ils ne pouvaient pas ne pas jouer à Montréal, même si elle n’avait jamais été interprétée auparavant dans la tournée. Les lumières de l’arrière-plan clignotaient et formaient des carrés rouges, rappelant que cette chanson avait été inspirée en partie par la grève étudiante de l’année dernière au Québec.
Avant de finir 3 nuits par semaine, le chanteur rend visite au public dans les estrades et pousse le public à chanter avec lui. Si la rallonge imposée à la chanson pour permettre cette visite est un peu étrange, ce bain de foule revigore tout le monde, juste à temps pour L’aventurier.
Au final, cette soirée restera gravée dans les mémoires des fans présents au Centre Bell. Le spectacle réservait finalement quelques surprises et sa mise en scène, bien que légèrement déstabilisante pour les habitués, reste terriblement efficace.
Grille de chansons
1. Black ouverture
2. Black city parade
3. Traffic Girl
4. Belfast
5. Punishment Park
6. La nuit des fées
7. Memoria
8. Little Dolls
9. Miss Paramount
10. Wuppertal
11. J’ai demandé à la lune
12. Tes yeux noirs
13. College Boy
14. Alice & June
15. Black City Club
i) Trashmen
ii) Canary Bay
iii) Des fleurs pour Salinger
iv) Paradize
v) Playboy
vi) 3e sexe
16. Le fond de l’air est rouge
Rappel
17. Marilyn
18. Trois nuits par semaine
19. L’aventurier
20. Europane
Photos en vrac
(par Catherine Rosa)
- Artiste(s)
- Indochine, We Are Wolves
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Centre Bell
- Catégorie(s)
- Pop, Rock,
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