Patrick Huard

Critique Spectacle: Patrick Huard à Montréal

Mercredi 14 mars 2012 – Théâtre St-Denis 1 (Montréal)

Patrick Huard effectuait ce soir son grand retour sur scène à Montréal dans un Théâtre St-Denis bondé (de vedettes et d’académiciens, première oblige) et enthousiaste. Pendant deux heures sans entracte, le comédien et cinéaste se payait le plaisir de renouer avec son humoriste intérieur et a offert au public exactement ce qu’il voulait: du Patrick Huard pur et dur.

Les fans ont du attendre une dizaine d’années avant d’apprendre que Patrick Huard allait revenir sur scène. De là, il fallait encore attendre un an et demi de plus et débourser une somme considérable (jusqu’à 120$ à la billetterie officielle) avant de pouvoir enfin assister à l’une des premières représentations de ce nouveau show. De quoi faire gonfler démesurément les attentes.

Pourtant, Le Bonheur – c’est le titre de ce nouveau one-man show – n’a rien d’un show à grand déploiement, d’une méga-production clinquante à la mise en scène imposante.

Au contraire, Patrick Huard propose un spectacle simple, sans artifice, qui va droit au but et ne réinvente rien. L’humoriste se défend de la meilleure des façons: avec son charisme. Ce trait, qui lui a valu une sympathie sans compromis du public, lui permet d’entretenir cette relation privilégiée.

La première heure prend la forme d’un long monologue de stand-up comique, plutôt conventionnel mais efficace. Comme c’était le cas à l’époque où l’humour était sa principale occupation, Patrick Huard s’inspire principalement des relations homme-femme, de son quotidien domestique (sa femme et ses enfants sont autant de sujets récurrents) et… de son pénis!

Les textes, co-écrits avec Sébastien Ravary, trouvent le juste ton entre un français appliqué et un niveau de langage familier. Le rythme est bien soutenu par l’humoriste, qui ne semble pas avoir perdu la main.

Après environ 70 minutes de ce petit jeu, Patrick Huard fait place à Rogatien, le chauffeur de taxi de Taxi 0-22, pour une longue séance de défoulement collectif, mi-défouloir mi-sarcastique, avec un ratio de sacres hallucinant.

Le Bonheur ne réinvente pas la roue et n’a pas la prétention de le faire. Mais force est d’admettre que Patrick Huard comprend bien ce à quoi son public s’attend, et son plaisir à renouer avec la scène est contagieux. C’est tout ce que les fans de l’humoriste pouvaient demander.

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