The Lost Fingers

Critique CD: The Lost Fingers – Rendez-vous rose


The Lost Fingers

Rendez-vous rose

Après avoir connu un franc succès en reprenant des succès des années 1980 avec une approche jazz manouche, The Lost Fingers en remet avec Rendez-vous rose : treize succès francophones (quatorze si l’on compte un court complet de Moi mes souliers en pièce cachée) revus et corrigés à la manière de Django.

L’effet global est un peu le même qu’avec le précédent Lost in the 80’s : la première écoute provoque le rire, mais dès la deuxième, soit qu’on adopte ces nouvelles moutures « jazzy-kitsch » ou qu’on se lasse de ces parodies. Ça devient certes une question de goût.

Collaborations

Qui plus est, les trois comparses de Québec ont fait appel à divers artistes (souvent les artistes originaux) pour ajouter une voix aux leurs. Certains de ces ajouts sont accessoires – les membres de la Compagnie Créole n’ajoutent pas grand-chose qui vaille à Ça fait rire les oiseaux, alors que Nanette Workman pousse un peu trop la note sur Lady Marmelade – mais dans l’ensemble, ils s’avèrent généralement intéressants.

Il faut dire que le chanteur principal du trio, Christian Roberge, possède ce genre de timbre de voix qui se marie parfaitement à l’exercice en plus de s’harmoniser avec brio à la voix de ses invités.


Prises mémorables

Certaines de ces versions ont déjà l’étoffe d’un classique. La version presque mexicaine de La Dame en bleu, en duo avec Michel Louvain, s’inscrit dans cette catégorie, tout comme l’amusante version de Ça plane pour moi de Plastic Bertrand (avec le principal intéressé qui intervient à l’occasion).

Avec une bonne dose d’autodérision, Philippe Lafontaine accepte de se prêter au jeu de reprendre son fameux Cœur de loup (avec un hilarant «scat» au milieu de la pièce). Martine St-Clair fait de même pour On va s’aimer, avec des résultats pour le moins étonnants.

Sans surprise, le ton plus dramatique de Ils s’aiment (interprétée avec Daniel Lavoie) convient moins. Le choix de Belleville Rendez-vous (chanson thème des Triplettes de Belleville) est également très questionnable, vu le style déjà manouche de l’originale.

N’empêche que les impressionnants jeux de guitare et le rythme léger de l’ensemble de l’album permet une écoute généralement agréable pour le deuxième album de ce trio qui a certes trouvé sa niche et l’occupe avec brio.

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