The good lovelies

Critique concert: The Good Lovelies à la soirée WAWA de Montréal en lumière

C’est au théâtre du Gesù de Montréal qu’était présentée, samedi soir, la 6e édition du WAWA Show, dans le cadre des activités du festival Montréal en Lumière. Organisé par la chanteuse Amanda Mabro, cet événement annuel a pour but de mettre de l’avant le travail de différentes femmes artistes (WAWA signifie « We Are Women Artists ») en provenance de divers milieux.

Officiant comme maîtresses de cérémonie, deux artistes de cirque – l’acrobate rigolote Krin Haglund et la sensuelle contorsionniste Andréane Leclerc — ont amusé et impressionné la foule qui remplissait le petit théâtre, et ce entre chaque numéro musical.

Inégales, certaines interventions furent meilleures que d’autres. Leur performance au retour de l’entracte – un impressionnant exercice de contorsion de la part de Leclerc, suivi d’un échange ludique et non verbal entre les deux femmes – fut définitivement leur numéro le plus réussi.



The Good Lovelies ouvre le bal

Au niveau musical, la soirée s’est ouverte sur les magnifiques voix du trio The Good Lovelies. Les Ontariennes, qui viennent de lancer leur troisième album (Let The Rain Fall), ont offert au public une prestation dans laquelle se mélangeaient humour, grâce et talent musical.

Les sympathiques chanteuses ont joué quelques titres de leurs premiers albums, mais la place fut principalement laissée aux nouvelles pièces, telles Made For Rain, Kiss Me In The Kitchen et Mrs T..

Musiciennes jusqu’au bout des doigts, se prêtant à tour de rôle les guitares acoustiques, guitares électriques, mandolines et autres, The Good Lovelies ont offert une interprétation au chant sans faille, toute en précision et en finesse. Un très grand moment de musique.

Mirjana Milovanovic, interprète du spectacle Mystère du Cirque du Soleil, est venue quant à elle présenter des chansons qui seront bientôt enregistrées en vue d’un premier album solo.

Milovanovic, dont la voix est tantôt douce, tantôt puissante, a fait voyager la foule avec des airs gitans, argentins et autres. Un style qui ne sied pas à tous les publics, mais qui a su apporter
son lot de soleil dans la froide grisaille d’un soir de février. Ses cinq musiciens ont appuyé la voix
de la chanteuse avec force et maîtrise. Une voix, dont le registre étendu et le grain toujours
agréable, étonne et charme.

L’impétueuse Amanda Mabro a conclu la soirée, livrant une performance qui, malgré ses forces, est tombée un peu à plat, particulièrement en comparaison avec ce qui venait d’être présenté.

Des compositions solides, à la croisée du rock et du jazz, n’ont pu camoufler le mix sonore déficient (dans lequel la voix se perdait) ainsi qu’une interprétation sans relief, qui manquait de solidité.

Mabro, dont la voix fait penser à une Amy Winehouse un peu trop « clean », manquait d’ancrage sur scène, et ses chansons se sont rapidement avérées répétitives.

Ceci dit, un moment fort : la superbe Old Fashioned Morphine. Une interprétation tout en nuances, donnant des frissons.

Notons également les magnifiques créations de la designer Katrin Leblond, qu’arboraient certaines des artistes sur scène.

Cette édition du WAWA Show, malgré ses quelques faiblesses, fut dans l’ensemble une réussite.

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