The Balconies

Critique concert: The Balconies au Petit Campus – Pop Montréal

Il faisait chaud ce mercredi soir au Petit Campus, alors que la jeune formation ontarienne The Balconies offrait une performance extrêmement énergique dans le cadre du festival Pop Montréal.

Jacquie Neville (chant et guitare), son frère Stephen (basse) et leur ami Liam Jaeger (batterie) font dans un rock qui déménage. On compare le groupe à Blondie, The Talking Heads et à The Cardigans, mais en réalité The Balconies possède une identité propre.

Jacquie Neville joue de la guitare avec une férocité incroyable, bien que d’une manière très minimaliste. Son chant est toujours juste et sa voix plane au dessus de la musique et charme l’oreille. Sa manière de bouger sur scène est très particulière. Invitant le public (peu nombreux, mais attentif) à bouger et à danser, la jeune femme n’a cessé de se déhancher, de faire tournoyer sa tête ainsi que sa chevelure touffue, ou encore de bouger constamment ses pieds, qui ne peuvent rester tranquilles plus de 30 secondes. Son attitude tout au long du spectacle tenait à la fois de l’amusement et du défoulement

Stephen Neville, quant à lui, a très bien rempli son rôle de bassiste, jouant de son instrument avec assurance, tout en demeurant effacé par rapport à Jacquie. Derrière sa batterie, Jaeger a marqué le rythme de manière vive, nerveuse et soutenue. Les trois musiciens démontrent beaucoup de talent au niveau musical et les passages instrumentaux sont totalement délirants. Le niveau d’énergie produite par ces trois jeunes personnes est étonnant.

Le groupe a offert plusieurs titres de son seul album lancé en 2009, The Balconies, tels que The Slo (une interprétation des plus intenses et impressionnante), Battle Royale (aussi groovy en spectacle que sur le disque) ou la très entraînante Serious Bedtime, jouée en rappel, qui ne donne d’autre choix au spectateur que de taper du pied ou de hocher vigoureusement de la tête.

Une salle inadéquate

La prestation fut courte (environ 45 minutes), mais bouillonnante. The Balconies sonnait comme une tonne de brique et malgré la qualité sonore discutable de cette boîte à chaussure qu’est le Petit Campus – aussi charmante soit cette salle – le groupe s’en est fort bien tiré. La formation mériterait cependant un plus grand espace pour faire vivre son rock musclé.

Sorstu.ca les avait vus en première partie de Cold War Kids en mars dernier au Corona (où le groupe avait conquis un public qui n’était pas là au départ pour les entendre) et les dimensions de cette salle convenaient mieux à cette force brute qu’est The Balconies – un groupe qui mérite franchement qu’on lui prête son attention, et qui fera assurément du chemin.

JF Robitaille et The Breezes

En début de programme, les membres de The Breezes, originaires de Montréal, ont fait preuve d’une très grande maîtrise de leurs instruments, offrant un rock à la fois léger et musclé (si cela est possible). Au plan musical, le groupe impressionne. Là où le bât blesse, par contre, c’est au niveau de la voix. Les deux chanteurs (qui jouent tour à tour de la batterie) n’ont pas tout à fait le charisme ni l’organe pour porter les chansons et leur donner réellement vie. Dommage.

Quant à JF Robitaille, lui aussi montréalais, il livre avec cœur ses compositions touchantes, écrites avec doigté et passion. Celles-ci sont des plus intéressantes, mais bénéficieraient probablement d’arrangements différents – un piano, des cordes peut-être. Sous sa forme actuelle sur scène, en format trio (guitare, basse, batterie), le matériel s’avère quelque peu froid, mais on devine tout son potentiel et sa force.

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