Pacifika

Critique concert: Pacifika à Montréal

Jeudi 20 janvier 2011 – L’Astral (Montréal)

Sensualité, grooves sud-américains, pop métissée et incursions dans des atmosphères downtempo étaient à l’honneur en ce jeudi soir de janvier, à L’Astral, rue Ste-Catherine.

Pacifika – composé de la séduisante péruvienne Silvana Kane, du guitariste Adam Popowitz ainsi que du bassiste Toby Peters – nous ont présenté les pièces de leur plus récent album Supermagique, paru fin 2010, ainsi que quelques morceaux de leur premier opus, Asuncion, sorti en 2008. Les trois comparses étaient accompagnés à la batterie et aux percussions par leur complice de toujours, Elliot Polsky.

Saveurs latines sur mélange électro-jazz

C’est sur scène qu’on réalise pleinement les multiples influences qui alimentent le trio.

Le flamenco, l’électronique, le jazz et les rythmes latins viennent tour à tour se dévoiler et prendre leur place. C’est la même chose au niveau de la mise en scène et de l’interaction des membres du groupe. Que ce soit les chorégraphies de danses du Pérou natal de Sylvana Kane, des mouvements à la rock star de Toby Peters ou bien la de présence artistique folk-blues de Adam Popowitz, on sent constamment le choc de leur bagage culturel distinctif.

Sylvana Kane, semblait plus que heureuse de retrouver ses fans montréalais pour la première de son spectacle en sol québécois. Elle n’avait pas besoin de beaucoup d’arguments pour convaincre les gens sur place qu’elle entretient une relation toute particulière avec les mélomanes de la Belle Province.

D’ailleurs, tout au long de la soirée, la très charismatique chanteuse a fait l’effort de s’adresser constamment à la foule en français. Son charmant accent hispano-anglophone, mélangé à ses nombreux « muchas gracias » ont séduit les spectateurs. De plus, lorsqu’elle a introduit de belle façon la pièce Le Matin – seule chanson dans la langue de Molière sur son album – les gens ont manifesté avec enthousiasme leur reconnaissance et leur appréciation.

En levée de rideau, on sentait Madame Kane très fébrile, émue et quelque peu nerveuse. Il aura fallu aux membres du groupe environ trois morceaux avant de vraiment prendre leur envol musical. Aussi, les pièces à saveur latines et au tempo plus rythmé semblaient mieux adaptées à un environnement de spectacle que les passages plus tranquilles de leur répertoire. Le plus bel exemple fut la très colorée et dynamique pièce Ana Maria qui a semblé vraiment accrocher l’auditoire.

Grâce et délicatesse

Sans posséder une voix exceptionnelle, la chanteuse de Vancouver naviguait dans les registres qui l’avantageait. Retenue et douceur étaient sa signature vocale.

Même chose au niveau du jeu des musiciens. À plusieurs reprises on pouvait ressentir leur envie de s’éclater et de pousser à fond la machine. Mais, encore une fois, retenue et subtilité semblaient être les fils conducteurs.

Tout au long de leur prestation, on réalise à quel point la musique de Pacifika est à l’image de ce qu’est devenu notre pays en 2011: un amalgame de courants, de langues, d’inspirations, de saveurs et de cultures.

Malgré les quelques hésitations du début, le trio a offert une prestation riche en couleurs et forte en émotions. Si vous avez envie de découvrir des nouvelles sonorités, de vous laisser transporter par une poésie hispanique, le tout interprété par une chanteuse à la personnalité attachante, Pacifika réussira surement à vous charmer et à vous procurer beaucoup de plaisir.


* Pacifika poursuivra sa tournée québécoise à L’Assomption (le 21 janvier), Longueil (22), Mont-Laurier (26), Gatineau (27), Saint-Eustache (28), Sainte Geneviève (29) et Saint-Jean-sur-Richelieu (30).

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