Miracle Fortress

Critique concert: Miracle Fortress à Montréal

Vendredi 20 mai 2011 – Torn Curtain (Montréal)

Les fans de Miracle Fortress avaient l’occasion de voir Graham Van Pelt à l’oeuvre vendredi dernier, dans une ambiance pour le moins intime, rappelant les belles années (pas si lointaines) des « loft party » qui poussaient comme des champignons dans le circuit montréalais.

C’est en fait dans une toute petite salle nommée Torn Curtain – plutôt un « local alternatif » aux airs d’atelier du Mile-End transposé en salle mal aérée – que Miracle Fortress (version duo: Van Pelt étant accompagné uniquement de son complice de Think About Life, le batteur Greg Napier) a présenté une dizaine de chansons électro-pop, indie rock et parfois carrément folk.

« L’éclairage » des premières parties – une simple lampe projetant davantage de lumière sur le mur arrière que sur l’artiste – avait de quoi inquiéter, mais Van Pelt a remédié à la situation en déployant une étonnante quantité de bidules d’éclairage à la fois kitsch et joyeusement appropriés pour sa prestation toute en rythme et en éclats de couleurs.

Plus dynamique que sur disque

Miracle Fortress a d’abord présenté quelques chansons en rafale provenant de Was I the Wave?, nouveau disque lancé le mois dernier, qui commande une attention particulière pour en apprécier les ambiances et les fins détails.

Même s’il prétendait, en entrevue téléphonique, préférer s’en tenir à des versions très fidèles à celles endisquées sur scène, il y avait une énergie très différente et les variations, en grande partie improvisées, valaient le détour.

Curieusement, ces titres tout neufs (Awe, Tracers, Miscalculations, Everything Works et, plus tard, Raw Spectacle) ont paru beaucoup plus dynamiques que sur disque.

Réputé pour être timide et stoïque sur scène, Graham Van Pelt semblait au contraire bien à l’aise dans ce contexte et en plein contrôle de son attirail: une machine à rythmes, quelques trames pré-enregistrées, une pédale répétant en boucle des extraits joués sur scène, un synthétiseur, une guitare électrique et quelques pédales à effets.

Van Pelt n’a pas manqué d’inclure des titres de son premier album, Five Roses, dont l’excellente Poetaster, la jolie Beach Baby et Next Train, seul à la guitare, en rappel.

Bien que le contraste entre les anciens et récents morceaux était marqué, l’approche « bonne franquette » de Van Pelt a su installer l’atmosphère appropriée pour pardonner facilement ce genre de détail.

Ceux et celles qui ont su survivre à la chaleur intense contenue par la « salle » auront finalement eu droit à une courte prestation fort sympathique, qui met en relief le matériel de Miracle Fortress sous un nouveau jour.

 

*** Le groupe MIRACLE FORTRESS sera de retour à Montréal, avec Junior Boys et Huren, le 11 juin 2011 à la Sala Rossa

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