Grinderman

Critique Concert: Grinderman à Montréal

Vendredi 12 novembre 2010 – Métropolis (Montréal)

Nick Cave était en ville hier soir en compagnie de ses acolytes de Grinderman pour faire vibrer le Métropolis d’une rage sonore digne d’un ouragan.

Le concert remplissait toutes les attentes des fans et ce, sans décor précis (un simple drapé, sans image, sans projection) et avec un jeu d’éclairage tout juste suffisant.

Tout le charme du spectacle reposait entre les mains de quatre musiciens, leurs instruments et le spectre d’un bang retentissant à tout instant.

Avec un Nick Cave en grande forme qui se faisait tour à tour rock star, conteur et psychopathe sur scène, une section rythmique en pleine possession de ses moyens (Martin P. Casey à la basse et Jim Sclavunos à la batterie et percussions) et le guitariste/violoniste barbu et à moitié cinglé Warren Ellis qui barbouillait frénétiquement cette base musicale somme toute assez simple d’un bruitage sauvage – tel un Jackson Pollock de la pédale à effets – que fallait-il de plus?

Plus intense que sur disque

Car les musiciens qui écoutent Grinderman s’en rendent bien compte, le groupe compte sur une formule très simple: des structures musicales souvent répétitives et minimales qui servent de canevas parfait pour que Nick Cave y dépose ses textes narratifs, mystérieux et troublants, pendant qu’Ellis attend son tour pour déverser son fiel phonique.

© Mathieu Leclerc

Quand ce dernier agresse son violon – au son dénaturé par un fuzz et un wah prononcés – sur Heathen Child pendant que Nick Cave énumère tout ce qui cloche avec les religions (ou encore, lorsqu’il crie au meurtre « I just want to relax! » lors de Kitchenette), l’auditeur ne peut être que décontenancé face à cette rage que la plupart des groupes punk tentent désespérément d’égaler.

Le martèlement régulier de No Pussy Blues, qui résonne comme un avertissement de l’arrivée imminente d’une autre attaque de guitare, mène à cette même énergie bestiale.

Stratégiquement placé au milieu de la grille de chansons, le seul moment de quasi-quiétude survient lorsque la bande y insère l’excellente When My Baby Comes et What I Know, l’unique ratée de la soirée.

Pour le reste, les membres de Grinderman, qui flirtent tous avec la cinquantaine (Nick Cave, l’aîné du groupe, a 53 ans!), prouvent que lorsqu’on a le rock au coeur, s’assagir n’est pas une option.

Plus encore sur scène que sur disque, Grinderman provoque l’adrénaline et exalte par cette violence dirigée qui fait un bien fou. On en sort défoulé et rassasié.

* Christian Goulet nous rapporte que Grinderman est revenu sur scène pour un 2e rappel, suite à l’insistance de la foule après même que les lumières du Métropolis eut été allumée. Le groupe aurait interprété Man In the Moon.


Photos
(par Mathieu Leclerc – http://www.mathieuleclerc.com)

Warren Ellis. © Mathieu Leclerc Nick Cave. © Mathieu Leclerc


Extrait vidéo maison
(gracieuseté de Martin Beaudin-Lecours)


Grille de chansons

1. Mickey Mouse and the Goodbye Man
2. Worm Tamer
3. Get It On
4. Heathen Child
5. Evil
6. When My Baby Comes
7. What I Know
8. Honey Bee (Let’s Fly to Mars)
9. Kitchenette
10. No Pussy Blues
11. Bellringer Blues

Rappel:
1. Palaces Of Montezuma
2. When My Love Comes Down
3. Love Bomb
4. Grinderman

2e rappel
Man in the Moon

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