Antoine Gratton

Critique concert: Antoine Gratton au Club Soda

C’est à un party des plus endiablés qu’Antoine Gratton avait convié ses fans mardi soir, dans le cadre de Montréal en Lumière, alors qu’il venait présenter son plus récent album, La Défense du titre, lancé en novembre dernier. Pendant deux heures, sans entracte, il a charmé tout le monde avec sa fougue, son humour et ses rythmes à faire taper du pied!

Photo par Pierre Bourgault

Faisant son entrée discrètement sur le parterre avec son banjo, ses musiciens venant le rejoindre un à un au milieu du public, Antoine Gratton annonçait immédiatement ses couleurs; cette soirée serait pleine de surprises.

Cette proximité avec le public, il l’a gardée tout au long de la soirée. C’est d’ailleurs l’un de ses points forts : son entregent, sa familiarité avec les spectateurs, sa grande simplicité. Le chanteur maîtrise parfaitement l’art de mettre le public dans sa poche dès le départ. Il s’adresse à ses fans comme s’il parle à des amis dans un party. Et un party ce fut.

Avec l’aide de Gabriel Gratton à la basse, de Louis Lalancette à l’autre basse, de Maxime Bellavance à la batterie et de Vincent Carré à l’autre batterie, Antoine Gratton a monté un spectacle haut en couleur, rempli d’énergie, inspiré des années 70. Clavier décoré d’un motif de boule disco, éclairages pastel, sans oublier son fameux costume en spandex, Gratton joue à fond la carte du kitsch. Malgré ceci, sa musique est bien ancrée en 2012.

 

Une palette colorée de toute sorte d’émotions

Passant d’une frénésie entraînante à une intensité jubilatoire, entremêlées de moments plus doux et poignants, le spectacle emmène le public dans différentes zones émotives. Si Dis nous c’que tu veux nous montre le Gratton loufoque et rockeur, Dans les yeux de Françoise quant à elle vient toucher le cœur grâce à sa belle sensibilité. Pour cette dernière, Gratton s’est retrouvé au milieu du public, debout sur un banc, seul au banjo. Un beau moment, que le public a rendu encore plus magique en servant de chœur au chanteur.

Photo par Pierre Bourgault

La version au piano de New York City s’est avérée meilleure que l’originale, moins légère, plus touchante. Et ton cœur est ton guerrier fut un autre grand moment de frissons, Gratton seul au piano chantant avec toutes ses tripes cette pièce inspirée d’une phrase écrite dans un courriel envoyé par son ex, Mara Tremblay.

La deuxième moitié du spectacle fut très dynamique. Gratton, qui tout le long du spectacle  sautille sur son banc, martèle (ou plutôt attaque) le piano en plaquant chaque accord comme si sa vie en dépendait, n’a pas donné l’impression de manquer une seule fois d’énergie. Au contraire. Celui qui pousse le public à participer en début de spectacle a su créer un dialogue constant entre la scène et le parterre, et s’est visiblement nourri de l’enthousiasme de la foule.

Let Go Let Go, pour laquelle il a invité sur scènes les chanteuses Chloé Lacasse et Amylie pour faire les chœurs, fut très réussie. De même que 80’s Party, l’un des meilleurs moments de la soirée, ou encore l’amusante Cinq cent mille miles.

La finale, Tous les jours, est venue clore le spectacle en beauté alors que Gratton a encore utilisé son charme et son « showmanship » pour faire chanter la foule, ce qui a donné un beau moment de symbiose public/groupe.

En rappel, Gratton fit une reprise, étonnante de sobriété, de I Have Nothing de Whitney Houston, pour ensuite finir en puissance avec le groupe complet sur un rock déjanté.

Un party de deux heures, donc, qui n’a laissé personne indifférent et qui prouve hors de tout doute qu’Antoine Gratton est totalement dans son élément sur une scène.  Ce spectacle, maîtrisé et réglé au quart de tour par une main de pro, ne peut être l’œuvre que d’un amoureux fou de la scène.

 

Chloé Lacasse

Photo par Pierre Bourgault

Quand on trouve qu’une première partie n’est pas assez longue, ça veut tout dire, non?  Avec seulement cinq chansons, tirées de son premier album paru l’automne dernier, Chloé Lacasse a su envoûter le public présent. Avec un rock qui évoque par moments Karkwa, mais qui possède une couleur bien à elle, la jeune femme enflamme la scène, digne d’une tête d’affiche. Entourée d’un groupe dont l’enthousiasme et le talent sont très évidents, la gagnante des Francouvertes 2011 a tout pour aller loin : la voix, les compositions, l’assurance sur scène. Une vraie professionnelle à l’œuvre!

 

Photos en vrac par Pierre Bourgault:

  

Grille de chansons Antoine Gratton:

1. Tes chaleurs
2. Superami
3. Dis-nous c’que tu veux
4. Gros respire
5. Ah! que
6. Dans les yeux de Françoise
7. New York City
8. Pinte de rousse
9. Et ton cœur est ton guerrier
10. Malàlavie
11. Let Go Let Go
12. L’Homme orchestre
13. 80’s Party
14. Cinq cent milles miles
15. En paix
16. Tous les jours

Rappel
17. I Have Nothing
18. ?

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