Viva Elvis

Critique CD: Viva Elvis


Elvis Presley

Viva Elvis : The Album

En magasins depuis mardi dernier, Viva Elvis: The Album nous propose une partie de la musique
que l’on retrouve sur la trame sonore du spectacle éponyme du Cirque du Soleil, présenté à Las Vegas.

Réalisé par Erich Van Tourneau (nom d’artiste d’Éric Létourneau), Viva Elvis réunit plusieurs grand titres de la carrière du «King of Rock ‘n’ Roll», qui, pour l’occasion, sont remis au goût du jour par le biais de nouveaux arrangements.

Les musiciens qui collaborent avec Létourneau sont pratiquement tous québécois.


Elvis à la sauce moderne

Le tout commence sur une version endiablée de Blue Suede Shoes, célèbre reprise d’Elvis d’une chanson de Carl Perkins. La batterie, la guitare et l’harmonica nous invitent immédiatement à taper du pied et à se trémousser comme le faisait Presley à ses débuts.

Suivent de nouvelles versions de That’s All Right (qui rappelle les White Stripes ou Jet), HeartBreak Hotel (un mélange de vieux blues et de big band), une King Creole à la sauce R&B,ainsi qu’une Bossa Nova Baby qui swingue pas mal plus que l’originale (il s’agit, d’ailleurs, de l’une des meilleures pièces de l’album).


Love Me Tender avec Marie-Mai

L’un des attraits de l’album est la reprise de Love Me Tender, un duo virtuel avec une artiste féminine qui change selon le pays. Pour la version canadienne du CD, c’est Marie-Mai qui accompagne le King.

Des extraits d’entrevue sont insérés ici et là sur l’album, lui donnant un semblant de trame narrative.

La voix d’Elvis, isolée avec soin des autres instruments se trouvant sur les bandes originales, se marie à la perfection avec les instruments enregistrés en 2010. Le tout est actualisé de manière à ce qu’un jeune public puisse s’intéresser à la musique d’Elvis et ne soit pas trop dépaysé.


Jamais meilleures que les originales

Ceci dit, prendre de vieilles chansons et apposer plusieurs couches de vernis sur celles-ci pour les faire reluire ne rend pas ces chansons meilleures. À court terme, ça leur donne une « plus-value » qui intrigue, mais avec le temps, les originales reprennent le dessus.

Prenons l’exemple d’un disque précédent du Cirque du Soleil, LOVE des Beatles : sur cet album, les remix de George Martin et de son fils Giles étaient innovateurs, brillants, faisaient preuve de bon goût et de respect. Sauf qu’au fil du temps, l’intérêt pour ce genre d’entreprise s’étiole, et les œuvres originales demeurent celles vers qui le public se tourne encore et encore.

Un projet comme Viva Elvis devrait en effet, comme ses créateurs le désirent, revigorer l’intérêt du public pour la musique d’Elvis Presley. Les qualités techniques de l’album sont irréprochables, et le tout est fait avec passion et respect (ça s’entend).

Sauf que l’attrait est limité. Cette musique n’est pas celle d’Elvis, ce n’est pas ce qu’il a enregistré.

Viva Elvis : The Album est une belle et curieuse relecture, mais les gens qui voudraient découvrir le «vrai» Elvis feraient mieux de s’intéresser à ses albums studios originaux, ceux enregistrés de son vivant.

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